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L’administration américaine et la Commission européenne se réuniront à Washington le 5 décembre, la troisième dans le cadre du Conseil Commerce et Technologie (TTC), une initiative UE-États-Unis lancée l’année dernière pour fournir une plate-forme permanente de coopération.
La première réunion a déjà été un succès alors que les relations entre les deux blocs se sont réchauffées suite à leur statut réfrigéré sous l’administration Trump. La deuxième réunion de mai dernier a été principalement détournée par l’agression russe contre l’Ukraine. Désormais, les deux partenaires tiennent à montrer qu’après beaucoup de battage médiatique, la coopération a apporté des résultats concrets.
« Ces résultats représentent des progrès tangibles dans tous les axes de travail établis dans le cadre du TTC », lit-on dans le projet de déclaration conjointe pour le prochain sommet, consulté par EURACTIV.
Infrastructure numérique dans les pays tiers
En tête de l’ordre du jour de la prochaine réunion ministérielle figurent des initiatives conjointes que les deux blocs souscriront avec des représentants des gouvernements jamaïcain et kenyan pour des projets de connectivité numérique.
Le choix de ces deux pays, qui ont tous deux gardé une politique pro-occidentale sans ambiguïté envers la Russie et la Chine, semble refléter les priorités géographiques des États-Unis et de l’UE, respectivement.
En Jamaïque, le plan consiste à favoriser la connexion Internet à plus de 1 000 écoles publiques et ménages, à renforcer les compétences numériques des enseignants et à soutenir l’adoption de la technologie par les PME.
Au Kenya, les travaux commenceront par une étude sur le besoin de connexions en fibre optique dans les zones de rapport, une feuille de route politique pour une connectivité sécurisée et des options de formation pour les professionnels du numérique.
La future coordination UE-États-Unis pour les projets d’infrastructure numérique dans les pays tiers sera étayée par un protocole d’accord qui sera signé entre la Société américaine de financement du développement et la Banque européenne d’investissement.
Câbles sous-marins
En termes de renforcement de la résilience de l’écosystème Internet, la déclaration commune fait référence aux câbles sous-marins et au fait que le groupe de travail concerné discute de « projets utilisant des routes alternatives, telles que la route transatlantique pour relier l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie ».
La référence est un câble sous-marin pour relier l’Europe au Japon via l’Alaska. Bien que fermement poussé par la partie européenne, le soutien américain à ce projet coûteux n’est toujours pas assuré, il n’est donc pas mentionné dans le communiqué.
Feuille de route de l’IA
La déclaration comprend une feuille de route conjointe sur l’IA décrivant les outils et les méthodologies de gestion des risques liés à l’IA en tant que première étape pratique pour opérationnaliser une IA fiable.
Il vise à développer une compréhension commune de concepts essentiels tels que la fiabilité, le risque et le préjudice, en s’appuyant sur la loi sur l’IA de l’UE et la déclaration américaine des droits sur l’IA. La coordination portera également sur l’évolution des normes, à commencer par les recherches qui sous-tendent ces travaux.
En outre, l’UE et les États-Unis ont l’intention de créer un référentiel commun de mesures pour mesurer la fiabilité de l’IA et les méthodes de gestion des risques, qui pourraient également soutenir les travaux en cours dans d’autres contextes tels que l’OCDE.
D’autres étapes exploitables incluent un catalogue de catégories de risques pour mieux détecter les risques émergents, et des évaluations interopérables des risques liés à l’IA, par exemple, pour déterminer l’exactitude.
Les technologies émergentes
Le projet de conclusions mentionne qu’un projet pilote sur les technologies renforçant la vie privée a été identifié pour être lancé au premier trimestre de 2023. Pourtant, aucune mention réelle de la nature du projet n’est incluse.
Il y a aussi une référence à Tech for Good, une plateforme de collaboration pour des projets de recherche priorisant les prévisions météorologiques et climatiques extrêmes, la santé, l’optimisation du réseau électrique, l’agriculture et la gestion des interventions d’urgence.
Un groupe de travail quantique sera créé pour éliminer les obstacles à la coopération transatlantique dans ce domaine de recherche critique et collaborer sur des questions liées à la préparation technologique, à la propriété intellectuelle, au contrôle des exportations et aux normes internationales.
Standardisation
Les deux partenaires travaillent à l’élaboration d’un standard commun pour la recharge des véhicules électriques à l’horizon 2024. Dans ce cadre, ils fourniront des spécifications techniques communes pour la prise physique et l’échange de communication entre le véhicule et l’infrastructure.
Des axes de travail pour la coopération en matière de normes ont été lancés sur la fabrication additive, le recyclage des plastiques et l’identité numérique. Dans le pipeline, il existe désormais des normes de chiffrement post-quantique et de l’Internet des objets, y compris pour la cybersécurité.
Sécurité de la chaîne d’approvisionnement
Dans le domaine de la sécurité de la chaîne d’approvisionnement, le gouvernement américain et l’exécutif européen vont signer un accord administratif pour mettre en œuvre un mécanisme d’alerte précoce qui s’appuie sur un projet pilote réalisé l’été dernier pour tester l’échange d’informations en cas d’événements perturbateurs.
La transparence étant considérée comme un moyen crucial d’éviter une course aux subventions, la prochaine réunion ministérielle verra la signature d’un protocole d’arrangement administratif. L’idée est également de travailler avec l’industrie pour améliorer les prévisions de la demande mondiale de semi-conducteurs.
Contrôle des exportations et filtrage des investissements
La guerre en Ukraine a servi de test pour une coordination transatlantique plus musclée sur les mesures de contrôle des exportations visant la Russie et la Biélorussie et ciblant les technologies à double usage. L’idée est maintenant d’étendre cette approche coordonnée également à des partenaires partageant les mêmes idées.
« Les États-Unis et l’Union européenne sont de plus en plus préoccupés par le recours à la coercition économique qui cherche à interférer avec nos choix souverains légitimes », indique le projet.
Durabilité
Le sommet lancera une initiative transatlantique sur le commerce durable pour soutenir la cohérence des approches des marchés publics écologiques, des méthodologies d’évaluation des GES et de la traçabilité de la chaîne d’approvisionnement, en commençant par l’industrie solaire dominée par la Chine.
[Edited by Alice Taylor]
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