Comment la pièce « Birds » a été annulée

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Sur quoi porte le débat ?

Il s’agit de la pièce « Birds » de Wajdi Mouawad, créée le 6 octobre au Metropoltheater de Freimann, financée par des fonds privés mais soutenue par la ville de Munich. Il traite du conflit du Proche-Orient, des questions d’origine et de religion et est à la fois une histoire de famille et d’amour. Il raconte l’histoire du jeune scientifique juif Eitan, qui tombe amoureux de la doctorante arabe Wahida à New York, qu’il veut présenter à sa famille. Se disputant avec l’histoire et la tradition juives, les parents d’Eitan accusent leur fils de trahir leur propre peuple s’il continue la relation avec « l’ennemi ». La rupture conduit le jeune couple à se rendre en Israël pour explorer les complexités de ce conflit identitaire. La pièce a été initialement créée en 2017 avec la participation d’acteurs juifs israéliens au Théâtre national de la Colline à Paris. Il a été largement joué dans le monde entier et également joué au théâtre Cameri à Tel Aviv ; il y avait 22 productions dans les pays germanophones. En France, c’était le lycée pendant plusieurs années.

Qui a fait quelles allégations et quand?

Le 8 novembre, Michael Movchin, président du conseil d’administration de l’Association des étudiants juifs de Bavière (VJSB), a publiquement lié la représentation de Munich à l’antisémitisme. Le 11 novembre, le VJSB et l’Union des étudiants juifs d’Allemagne (JSUD) ont publié une lettre ouverte avec l’accusation : « Dans ‘Vögel’, la relativisation de l’Holocauste et l’antisémitisme lié à Israël sont rendus socialement acceptables. (…) Nous appelons sur la ville de Munich pour annuler le financement de la pièce ! » Le 18 novembre, la présidente du JSUD, Anna Staroselski, a porté cette critique dans un article invité du journal Le monde Plus loin. Il dit: « La scène culturelle en Allemagne est saturée d’antisémitisme – pas seulement depuis cette année. Mais nous ne resterons plus silencieux. » Le même jour, le Metropoltheater a décidé d’annuler toutes les représentations prévues, y compris une représentation spéciale où les membres du conseil municipal auraient dû se faire une opinion.

Sur quoi les étudiants fondent-ils leurs allégations ?

Ils critiquent l’utilisation de la relativisation de la Shoah et les comparaisons entre l’État juif et l’Allemagne nazie et sont accueillis par les applaudissements du public. Comme preuve, ils citent, entre autres, une scène dans laquelle le grand-père juif compare les contrôles de sécurité à l’aéroport de Tel-Aviv aux camps de concentration de leur point de vue : « Vont-ils nous mettre au four maintenant ? » Les Juifs sont dépeints comme fondamentalement racistes et diabolisés. Par exemple, le grand-père aurait volé un bébé arabe dans le passé. Dans une scène, Eitan dit : « Si un traumatisme laissait une marque sur les gènes que nous transmettons à nos enfants, pensez-vous que notre peuple ferait aujourd’hui subir à un autre l’oppression qu’il a subie ? La présidente du JSUD, Anna Staroselski, y voit une manière de mettre le scientifique juif sur un pied d’égalité avec la situation des Palestiniens – et la remise en cause du traumatisme transgénérationnel. Leur conclusion: « Birds » apaise « ces esprits à la recherche d’un allègement de leurs dettes. Le public se réconcilie avec l’histoire et a besoin pour cela du Juif qui déteste les Arabes ».

Pourquoi des allégations similaires n’ont-elles pas été faites ailleurs?

Les étudiants citent des abréviations – et la traduction – comme explication possible à cela. Le texte était à l’origine en quatre langues : allemand, anglais, hébreu et arabe. A Munich, tous les acteurs parlent allemand. De plus, selon les associations étudiantes, elles avaient reçu des indications selon lesquelles le problème de la pièce avait également été un problème dans d’autres théâtres.

Que dit la maison d’édition des auteurs qui publie la pièce ?

Il est contrarié par le licenciement. Un communiqué publié mardi a déclaré: « Cette décision a été provoquée par des allégations injustifiées contre la pièce. » En isolant des passages de texte, JSUD et VJSB tenteraient « d’imposer une attitude au texte qu’il ne représente pas »: « Birds » est « plutôt un jeu d’entente entre peuples, cultures, religions, genres et générations ». C’est pourquoi il doit « continuer à être lu, joué, vu et discuté, surtout en Allemagne ».

Et après?

L’intendant et metteur en scène Jochen Schölch n’a pas exclu de rejouer la pièce – éventuellement révisée. Le groupe parlementaire des Verts à l’hôtel de ville a initié un échange impliquant le VJSB et le JSUD.

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