Promotion 2023 – POLITICO



Disrupteur n°4 — France

Jean-Luc Mélenchon a relancé la gauche française. Cinq ans après que le président français Emmanuel Macron a brisé le Parti socialiste, le laissant si brisé qu’il a dû mettre son siège historique en vente, un assortiment de partis de gauche est devenu la deuxième force au parlement. Leur succès, qui a brisé l’emprise de Macron sur la législature, est en grande partie dû au chef pompeux de la coalition, dont la rhétorique noble, le pouvoir émotif et les idées de gauche – quitter l’OTAN, abaisser l’âge de la retraite – contrastaient fortement avec le président plateforme pro-business.

Mélenchon – une figure colérique avec l’apparence d’un détective privé (il aime porter un trench beige) – a habilement combiné l’orthodoxie gauchiste de la vieille école des grosses dépenses et de l’intervention gouvernementale avec l’activisme environnemental qui plaît aux jeunes électeurs. Des principes moins populaires, comme l’euroscepticisme, ont été discrètement éliminés.

Son succès a des conséquences à la fois pratiques et symboliques. Cela lui donne une influence sur le reste du programme législatif de Macron et met en place une plate-forme permettant à la gauche de concourir une fois de plus pour la présidence en 2027. Déjà, la présence de la gauche au parlement a aidé à adopter un plan de lutte contre l’inflation de 20 milliards d’euros. Plus largement, Mélenchon, 71 ans, a démontré que la dérive à droite de la politique française, qu’elle soit culturelle ou économique, n’a pas l’aval de tout le monde, et peut être enrayée si l’électorat dispose d’une alternative viable.

« Ils doivent arrêter d’élire des législateurs fantoches qui lèvent la main comme des animaux de compagnie chaque fois que le gouvernement leur demande de faire des coupes budgétaires », a déclaré Mélenchon aux journalistes en mai avant les élections législatives françaises. Tout indique qu’il prévoit de montrer régulièrement ses dents.





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