Le point de vue du Guardian sur les frappes de Sunak : être plus inflexible que Thatcher est un défaut | Éditorial

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Rishi Sunak se considère comme l’héritier de Margaret Thatcher – mais face aux grèves de décembre, quelle version de l’ancien Premier ministre veut-il être ? Mme Thatcher était une idéologue qui affirmait que la réaction contre «l’hiver du mécontentement» en 1978-79 représentait un «changement radical» dans l’opinion publique et un mandat pour «couper les ailes» des syndicats. Mais c’était aussi une pragmatique qui, en 1979, a accordé aux travailleurs du secteur public une augmentation de salaire de 25% – environ le double du taux d’inflation et plus que les 19% reçus par les travailleurs du secteur privé – pour éviter un deuxième « hiver de mécontentement » successif. L’acte d’hommage de M. Sunak préfère les postures idéologiques aux solutions pratiques : proposer de nouvelles lois anti-grève que les Lords n’adopteront pas car il n’a pas de mandat électoral pour les promulguer ; et doubler les restrictions salariales pour les travailleurs clés.

Cette stratégie est désastreuse pour le secteur public – entraînant une baisse du recrutement, une détérioration des services et une escalade des conflits sociaux. Le Premier ministre est déconnecté d’une nation de plus en plus rétive face au manque de fiabilité et à l’abandon croissant des services financés par l’État. Des millions de Britanniques sous-payés aux prises avec une crise croissante du coût de la vie semblent, pour l’instant, empathiques envers les grèves continues du NHS, des travailleurs des postes et des chemins de fer, ainsi que les actions prévues par les enseignants et le personnel des forces frontalières.

Lorsque des ministres sabotent une entente ferroviaire que les syndicats pourraient accepter, ils ne peuvent prétendre être neutres. Il est fallacieux de dire, comme le fait le gouvernement, que la rémunération des employés de l’État relève d’organismes de contrôle indépendants – alors que leur mandat est défini par des ministres qui truquent effectivement le résultat en décernant des récompenses à leurs conditions. Le résultat est que les plus fortes baisses des salaires réels sont celles des travailleurs du secteur public et ceux des secteurs où le gouvernement est assis derrière les employeurs, comme les chemins de fer.

Il serait insoutenable en temps normal que les salaires du secteur privé augmentent de près de 7 % par an alors que ceux du secteur public n’augmentent que de 2 %. C’est indéfendable quand l’inflation est à deux chiffres. Permettre aux salaires du secteur public de rattraper leur retard n’est pas inflationniste et ne déclenchera pas non plus une spirale salaires-prix. En Ecosse, une offre d’augmentation de 7,5% aux infirmières, bien en deçà de celle souhaitée par les syndicats, a suffi à éviter la grève. Les ministres ont réglé la grève des avocats au pénal avec une augmentation des honoraires de 15 %. Les négociations peuvent mettre fin aux conflits, mais les ministres ne s’assoient pas avec les syndicats pour parler d’argent, préférant appeler l’armée – et laisser les grèves se dérouler afin que les travailleurs puissent être blâmés par ceux qui sont gênés.

Les travailleurs du secteur public exigent des augmentations de salaire pour correspondre à l’inflation, arguant qu’ils voient des réductions de salaire en termes réels après plus d’une décennie de restriction. Ben Zaranko de l’Institut d’études fiscales pense cela coûterait au Trésor environ 15 milliards de livres sterling. M. Sunak ne dépensera pas l’argent. Ce n’est pas à cause d’une réaction défavorable du marché ou parce que le pays ne peut pas se le permettre. C’est parce que la réalisation la plus notable du Premier ministre est de rendre à nouveau l’austérité respectable dans son parti, même si l’électorat n’est pas convaincu. Son tour de passe-passe consiste à défendre sa politique d’équilibrage des livres auprès des électeurs en affirmant que les dépenses publiques ont été maintenues au même niveau en termes de trésorerie tout en réduisant l’État de 10% en termes réels pour apaiser les députés conservateurs.

Les politiques de M. Sunak ont ​​été soit sans rapport avec les besoins du pays, soit nuisibles à son économie. Il est malhonnête de prétendre que les services publics ne seront pas endommagés en utilisant la hausse des prix pour comprimer les budgets et éroder les salaires du personnel. M. Sunak devrait imiter le réalisme de Mme Thatcher et offrir des primes salariales à l’épreuve de l’inflation pour mettre fin à l’action revendicative. Sinon, le pays le tiendra pour responsable de ce qui risque d’être non seulement un hiver mais une année de mécontentement.

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