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Les ministres allemand et français de l’économie ont déclaré lundi 19 décembre que l’Europe devait égaler les subventions américaines pour l’industrie verte et ont appelé l’UE à mettre en œuvre des règles en matière d’aides d’État pour éviter les distorsions dans le marché unique.
En janvier 2023, les États-Unis commenceront à subventionner l’énergie éolienne, les voitures électriques et d’autres industries vertes pour donner la priorité à la production nationale par rapport à la concurrence outre-Atlantique par le biais de clauses dites « Buy American ».
Les subventions, qui font partie de la loi américaine sur la réduction de l’inflation (IRA), ont suscité l’inquiétude des institutions européennes qui craignent que cette politique n’incite les entreprises européennes à se délocaliser aux États-Unis.
Dans un document publié lundi, les deux ministres français et allemand de l’Economie, Bruno Le Maire et Robert Habeck, exposent leur vision pour maintenir l’attractivité de l’UE pour l’industrie.
« Notre ambition commune est claire : faire en sorte que l’UE acquière un leadership indiscutable sur l’industrie verte », a déclaré Le Maire dans un communiqué. « Notre politique industrielle doit non seulement contribuer à l’innovation et à l’emploi, mais aussi à préserver notre indépendance. »
À cette fin, la France et l’Allemagne visent une modification des règles de l’UE en matière d’aides d’État, qui limitent actuellement la capacité des États membres de l’UE à subventionner les entreprises, dans le but d’éviter des distorsions dans le marché unique de l’UE.
« Le cadre des aides d’État devrait nous permettre de soutenir et de permettre des mesures d’adaptation dans des secteurs stratégiques ciblés », lit-on dans le document, notant l’énergie éolienne, l’énergie solaire, les pompes à chaleur et l’hydrogène comme secteurs potentiels.
Avec cela, les États membres de l’UE seraient en mesure de contrer les subventions américaines avec leur propre soutien gouvernemental du même montant.
La proposition intervient alors que les négociations avec les États-Unis n’ont pas encore abouti à des progrès suffisants, même après la visite du président français Emmanuel Macron au président américain Joe Biden fin novembre et les représentants de la Commission européenne ont rencontré leurs homologues américains début décembre.
Les ministres ont déclaré qu’ils espéraient toujours des concessions de la part des États-Unis, comme une exception pour les fabricants européens aux règles de « contenu national », que les États-Unis ont mises en œuvre pour leurs voisins directs, le Canada et le Mexique, avec lesquels ils ont conclu un accord de libre-échange.
Cependant, ils ont demandé instamment à l’UE de se préparer à l’éventualité que les pourparlers avec les États-Unis n’aboutissent pas à ce résultat, en mettant à jour le propre règlement de l’UE sur les subventions.
Le chef de la Commission ouvert à l’assouplissement des règles de subvention
La Commission européenne a fait part de sa volonté d’assouplir les règles de l’UE en matière d’aides d’État afin de soutenir les principales industries vertes.
« Nous devons ajuster nos propres règles pour faciliter la transition des investissements publics », a déclaré la présidente de la Commission Ursula von der Leyen dans un discours le 5 décembre, dans lequel elle a souligné les inquiétudes des Européens suscitées par le paquet de subventions américain.
Cependant, d’autres commissaires ont été plus prudents quant à l’assouplissement des restrictions en matière de subventions.
Une mise en garde est que tous les États membres ne seraient pas dans une position égale pour soutenir leurs industries.
Le commissaire européen chargé du marché unique, Thierry Breton, a donc proposé à l’UE de créer un nouveau fonds au niveau de l’UE, financé par un emprunt commun. Ceci est cependant fortement opposé par le gouvernement allemand, qui souligne que de nombreux fonds du programme d’emprunt conjoint de l’UE « Next Generation EU » sont toujours inutilisés et pourraient donc être réaffectés.
D’autres membres de haut rang de la Commission ont souligné que les subventions seules ne résoudraient pas les problèmes clés des industries européennes.
« Vous ne pouvez pas renforcer la compétitivité sur les subventions », a averti la vice-présidente de la Commission, Margrethe Vestager. « Seul un marché unique homogène, fort et qui fonctionne bien peut assurer une croissance durable à long terme », a-t-elle écrit dans un article de blog publié sur le site Internet de la Commission jeudi 15 décembre.
Utiliser des critères qualitatifs au profit des producteurs de l’UE
Dans leur document conjoint, les ministres français et allemands se sont concentrés non seulement sur la création de plus de subventions, mais aussi sur leur répartition.
Jusqu’à présent, de nombreux programmes de subventions, tels que des appels d’offres pour les énergies renouvelables, ainsi que des marchés publics, ont été attribués aux offres les moins chères. Cependant, ils pourraient également prendre en compte des « critères qualitatifs » tels que les normes de durabilité ou la réduction de l’impact environnemental.
Les règles actuelles en matière d’aides d’État permettent à ces critères non liés au prix de peser jusqu’à 30 % de la décision sur la manière dont le financement des technologies vertes est attribué.
Certains États membres utilisent déjà de tels critères qualitatifs. La France, par exemple, accorde des subventions pour un parc éolien offshore en Normandie principalement en fonction du prix (75 % de la note globale), mais tient également compte des impacts environnementaux (15 %) et du développement économique local (10 %), selon les entreprises. association WindEurope.
L’Allemagne, en revanche, considère comme critère l’utilisation des émissions de carbone dans le transport de produits subventionnés, tels que les éoliennes et les panneaux solaires, selon les déclarations de Habeck lors d’une conférence industrielle le 29 novembre. Cela profiterait implicitement aux fabricants européens dont les produits doivent par nature être transportés sur des distances plus courtes pour être utilisés en Europe.
L’harmonisation de ces critères à travers l’Europe pourrait être une tâche pour la nouvelle plate-forme « Clean Tech Europe », mise en place par la Commission européenne, et saluée par les ministres allemand et français comme « une étape importante pour rassembler tous les acteurs ».
La mise en place de la plateforme « devrait être suivie rapidement d’une politique concrète », ont écrit les ministres.
[Edited by János Allenbach-Ammann/Nathalie Weatherald]
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