Lutter pour leur vie : les forêts du monde en chiffres


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Paris (AFP)- Les forêts sont au cœur de la biodiversité et de la lutte contre le changement climatique, tout en étant une importante source de revenus pour les économies nationales.

Mais ils sont en danger critique.

Alors que des politiciens, dont le président français Emmanuel Macron, se préparent à se rendre au Gabon, pays d’Afrique de l’Ouest, pour un sommet international sur les forêts, l’AFP examine à quel point notre planète est vraiment verte.

Un tiers du globe

Les forêts couvrent près d’un tiers, soit 31%, de la superficie terrestre mondiale, selon un rapport de 2022 de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Ils s’étendent sur quelque quatre milliards d’hectares (9,9 milliards d’acres), soit près de la superficie combinée du Canada, de la Russie, des États-Unis et des 27 membres de l’Union européenne.

Plus d’un tiers est constitué de forêts primaires, que la FAO définit comme étant « des forêts naturellement régénérées d’espèces indigènes, où il n’y a aucune indication visible d’activités humaines et où les processus écologiques ne sont pas significativement perturbés ».

Principaux moteurs de la déforestation
Principaux moteurs de la déforestation © Sabrina BLANCHARD / AFP

Le Brésil, le Canada, la Chine, la Russie et les États-Unis représentent plus de la moitié de toute la superficie forestière.

Sept pour cent des forêts du monde ont été plantées par l’homme.

Les forêts peuvent être trouvées dans de nombreux climats, mais les trois quarts se trouvent soit sous les tropiques (45 %) soit dans un anneau autour du pôle Nord (27 %).

Les deux tiers de tous les mammifères

Les forêts, en particulier les forêts tropicales humides, sont essentielles pour la biodiversité terrestre.

Les quatre cinquièmes des espèces d’amphibiens du monde vivent dans les forêts, tout comme les trois quarts des espèces d’oiseaux, 68 % des espèces de mammifères et bon nombre des 60 000 espèces d’arbres que l’on trouve sur Terre.

Les trois quarts des espèces de champignons, les deux tiers des espèces végétales et près de la moitié (45 %) des espèces animales considérées comme vulnérables, en voie de disparition ou éteintes se trouvent dans les forêts.

La déforestation et les incendies dans la forêt amazonienne érodent l'habitat des jaguars
La déforestation et les incendies dans la forêt amazonienne érodent l’habitat des jaguars © CARL DE SOUZA / AFP/Dossier

Parmi les amphibiens en danger critique d’extinction figurent le triton de Montseny en Espagne et la salamandre alpine de Lanza, qui vit dans les Alpes franco-italiennes.

– Un puits de carbone –

Les forêts agissent généralement comme des puits de carbone, absorbant plus de carbone de l’atmosphère qu’elles n’en émettent.

Ils contiennent 662 milliards de tonnes de carbone, soit plus de la moitié de tout le carbone présent dans le sol et la végétation.

La déforestation et le changement climatique ont eu un certain impact sur cette fonction, bien que la replantation et une meilleure gestion des forêts aient aidé.

Selon la FAO, les forêts ont absorbé plus de carbone qu’elles n’en ont émis en 2011-2020, grâce au reboisement, à une meilleure gestion et à d’autres facteurs.

Mais il avertit dans son dernier rapport sur les forêts (2022) qu’elles pourraient commencer à émettre du carbone plutôt qu’à l’absorber si la déforestation n’est pas stoppée.

« À moins que des mesures supplémentaires ne soient prises, environ 289 millions d’hectares de forêts seraient déboisés entre 2016 et 2050 rien que dans les tropiques, entraînant l’émission de 169 gigatonnes d’équivalent CO2.

Source d’argent et d’emplois

Le secteur forestier a injecté plus de 1,52 billion de dollars dans l’économie mondiale en 2015, directement et indirectement.

Qu’ils travaillent dans les industries du mastic et du papier, de la foresterie ou des produits en bois massif comme les meubles, environ 33 millions de personnes, soit 1 % de la main-d’œuvre mondiale, dépendent des forêts pour leur subsistance.

Sous la menace

Même si le taux de déforestation a ralenti, il continue de se produire « à un rythme alarmant » selon la FAO, qui indique que 10 millions d’hectares de forêts ont été anéantis chaque année entre 2015 et 2020.

Les pertes n’ont pas été compensées par la replantation et l’expansion de la forêt naturelle, qui est estimée à cinq millions d’hectares par an.

Un insecte se nourrit de fleurs dans la forêt de Lhoknga, en Indonésie, où la déforestation est critique
Un insecte se nourrit de fleurs dans la forêt de Lhoknga, en Indonésie, où la déforestation est critique © CHAIDEER MAHYUDDIN / AFP/Dossier

Le Brésil, le Canada, l’Indonésie, la Russie et les États-Unis ont perdu le plus de couvert forestier entre 2001 et 2021, selon Global Forest Watch (GFW).

La situation est la plus critique au Brésil et en Indonésie, où la perte de forêts primaires au profit de l’exploitation minière, de l’agriculture et de l’expansion urbaine est dans la plupart des cas irréversible.



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