Exclus des rues, les Cubains célèbrent la Journée de la femme en ligne

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La Havane (AFP) – Descendre dans la rue pour faire entendre sa voix à l’occasion de la Journée internationale de la femme est un droit tenu pour acquis dans la plupart des pays. Pas à Cuba.

Trois militantes qui cherchaient à obtenir l’autorisation de manifester dans différentes parties de l’île dirigée par les communistes ont été arrêtées le 13 janvier, interrogées et ont fait vérifier leurs téléphones, selon le groupe de femmes Red Feminina.

Le droit de se réunir et de manifester est reconnu dans la nouvelle constitution cubaine, adoptée en 2019. Mais en l’absence d’un règlement, les marches antigouvernementales sont généralement interdites.

La Fédération des femmes cubaines (FMC) organise des activités, principalement dans les entreprises et les écoles, mais elle est liée au gouvernement.

Et la jeune génération en veut plus.

« Manifester publiquement pour exiger des politiques transformatrices du point de vue du genre est au centre des préoccupations du monde entier tous les 8 mars, sauf à Cuba », a écrit Red Femina sur Twitter le 20 février, invitant les Cubains à se joindre à une « Marche virtuelle ».

« Pas d’impunité »

D’autres groupes comme « Je te crois » et « Hélas Tensas », ont été créés en 2019 pour surveiller les violences basées sur le genre, peu après l’arrivée sur l’île en 2018 des services Internet sur les téléphones portables.

Internet « est notre seul lieu de lutte. Nous ne pouvons pas avoir d’espace physique parce que c’est interdit dans notre pays », a déclaré à l’AFP la journaliste et militante féministe Kianay Anandra, 24 ans.

« Je vous crois » a déclaré à l’AFP par mail qu’ils travaillaient sur un appel à un « état d’urgence sur les violences de genre ». Mais le collectif a refusé une demande d’entretien en personne compte tenu des « risques singuliers du contexte répressif cubain ».

Au cours des deux premiers mois de cette année, ces deux groupes ont dénombré 15 fémicides sur l’île communiste, qui compte environ 11 millions d’habitants.

Cela se compare à un peu plus de 30 au cours de chacune des trois années précédentes.

Depuis 2016, il n’y a pas eu de chiffres officiels sur les violences basées sur le genre et le fémicide n’a pas été inclus comme un crime distinct dans le nouveau code pénal, adopté en 2022, malgré les appels de groupes militants.

Les groupes essaient de s’assurer que les noms et les visages des victimes assassinées ou disparues ne soient pas oubliés.

« Je veux que ma fille apparaisse, vivante ou morte, quelle qu’elle soit, que justice soit faite », a déclaré à l’AFP Isis Rodriguez à propos de sa fille, Madeleisis Rosales, disparue dans le centre de La Havane en mai 2021, âgée de 16 ans.

Les groupes ont également mis en lumière le cas de Leydi Bacallao, 17 ans, qui a été tuée à la machette par son ex-partenaire de 49 ans à la mi-février.

Le crime, qui a scandalisé la société cubaine, s’est produit à l’intérieur d’un commissariat de l’est, où elle s’était rendue pour dénoncer son agresseur.

Ce meurtre a suscité une telle indignation qu’il a même provoqué une rare réaction de la FMC.

« Il n’y aura pas d’impunité. Il faut approfondir les actions » pour éviter ces événements, a déclaré Teresa Boue, secrétaire générale de la FMC, sur Twitter.

Une loi sur le genre est nécessaire

Même ainsi, Anandra estime qu’il est « indéniable » que le triomphe de la révolution de Fidel Castro en 1959 a ouvert « une grande porte » pour les femmes à Cuba.

Cuba a été le premier pays d’Amérique latine à légaliser l’avortement en 1965, les femmes sont depuis longtemps très actives dans tous les domaines de la vie publique, tandis que le pays a l’un des taux de participation législative des femmes les plus élevés (53,4%) au monde.

Mais l’Etat a besoin de « se renouveler » dans la bataille pour les droits des femmes, estime Anandra, qui critique le manque de précisions dans le programme gouvernemental pour la promotion de la femme, lancé en 2021.

Yanelys Nunez, membre d’Alas Tensas, affirme que le gouvernement retient les femmes.

« Lorsque vous entravez le libre droit d’association, vous ne créez pas d’espaces d’émancipation », a déclaré la Cubaine de 33 ans, exilée à Madrid depuis 2018 en raison de son militantisme.

Certains disent que la révolution communiste a ouvert les portes aux femmes, mais le gouvernement doit faire plus pour les autonomiser © Adalberto ROQUE / AFP

Red Feminina réclame sur son site internet « une loi sur le genre », qui exigerait des procès-verbaux et générerait des politiques publiques contre les violences basées sur le genre.

Ce serait le seul moyen d’adopter des politiques « efficaces », soutient le groupe.

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