Le président monténégrin sortant fera face à un challenger lors du second tour de l’élection

Élection présidentielle au Monténégro: Milo Đukanović affronte un nouvel adversaire au second tour

Le président sortant du Monténégro, Milo Đukanović, affrontera un nouveau venu politique lors d’un second tour de l’élection présidentielle, après qu’aucun des candidats n’ait recueilli suffisamment de soutien au premier tour de scrutin dimanche pour remporter une victoire pure et simple, selon les premières projections.

Les résultats préliminaires montrent que Đukanović, âgé de 61 ans, a remporté environ 35% des voix tandis que Jakov Milatović, économiste de 37 ans, a remporté environ 29%, selon les projections publiées par le Centre de Veille et de Recherche. Si cela est confirmé dans le décompte officiel, les deux s’affronteront lors du second tour du 2 avril.

L’élection présidentielle s’est déroulée au milieu d’une agitation politique et d’une incertitude quant à savoir si le petit État membre de l’OTAN dans les Balkans débloquerait sa tentative d’adhésion à l’Union européenne ou chercherait plutôt à améliorer ses relations avec la Serbie et la Russie.

Cependant, la nouvelle alliance au pouvoir a rapidement plongé dans le désarroi, bloquant le chemin du Monténégro vers l’UE et créant une impasse politique. Les observateurs disent que Milatović, qui a servi dans le gouvernement élu après le vote parlementaire de 2020 mais s’est ensuite séparé de la coalition au pouvoir, a gagné en popularité en raison de son indépendance et de sa concentration sur les problèmes quotidiens.

Le Monténégro, dont la population est d’environ 620 000 habitants, reste profondément divisé entre les partisans de la politique de Đukanović et ceux qui se considèrent comme des Serbes et veulent que le Monténégro s’allie à la Serbie et à la Russie slave.

Milatović a déclaré après avoir voté que Đukanović symbolisait «les politiques de division du passé» et que le vote était crucial pour un futur Monténégro qui sera «plus riche, plus juste, plus beau et plus égal». Đukanović, qui a été à plusieurs reprises président et Premier ministre au cours des 30 dernières années, a vu sa popularité chuter. Il espère regagner la confiance des quelque 540 000 électeurs éligibles du Monténégro et contribuer à ouvrir la voie au retour au pouvoir de son parti.

La politique et les réformes au point mort dans un pays longtemps considéré comme le prochain candidat à l’adhésion à l’UE ont alarmé les responsables européens, qui craignent que la Russie ne tente de semer le trouble dans les Balkans pour détourner l’attention de la guerre en Ukraine.

Contexte politique

Le Monténégro est un petit État membre de l’OTAN dans les Balkans, entouré de la Serbie, de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine. Il a obtenu son indépendance de la Serbie en 2006 et cherche depuis à rejoindre l’Union européenne.

Le président sortant, Milo Đukanović, et son parti, le Parti démocratique des socialistes (DPS), ont dirigé le Monténégro à l’indépendance en 2006 et ont défié la Russie en rejoignant l’OTAN en 2017. Cependant, une alliance dominée par des partis recherchant des liens plus étroits avec la Serbie et la Russie a évincé le DPS du pouvoir en 2020.

Le dernier gouvernement est tombé lors d’un vote de censure en août, mais est resté au pouvoir pendant des mois en raison de l’impasse. Les observateurs disent que l’élection présidentielle est également considérée comme un indicateur clé du sentiment populaire avant les élections législatives prévues pour le 11 juin.

Le président sortant a dépeint l’élection présidentielle comme un choix entre un Monténégro indépendant et un pays contrôlé par la Serbie et la Russie voisines. « Il y a seulement quelques années, personne ne pouvait imaginer que nous mènerions à nouveau une bataille décisive pour la survie du Monténégro », a-t-il déclaré à ses partisans. « Malheureusement, avec le changement de pouvoir il y a deux ans et demi, l’horizon des valeurs européennes s’est fermé de manière irresponsable. »

Conclusion

Le Monténégro est confronté à des choix politiques importants, notamment en ce qui concerne son avenir au sein de l’Union européenne et ses relations avec la Serbie et la Russie. Le second tour de l’élection présidentielle s’annonce comme un indicateur clé du sentiment populaire avant les élections législatives prévues pour le 11 juin. Le futur président devra faire face à des défis complexes et trouver un équilibre entre les différentes forces politiques dans le pays.

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