Le Premier ministre irakien Mohammed Shia Al Sudani lutte contre la corruption pour restaurer la confiance des citoyens et du gouvernement
La corruption est devenue une caractéristique majeure de la politique irakienne depuis l’invasion américaine de 2003 qui a renversé Saddam Hussein. Le classement de l’Irak dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International est de 157 sur 180 en 2022. Le Premier ministre irakien Mohammed Shia Al Sudani s’est engagé à lutter contre la corruption endémique et à restaurer la confiance des citoyens dans le gouvernement et le processus politique. Au cours d’une conférence de dialogue de Bagdad, il a déclaré que la richesse nationale appartient à tous les Irakiens et que la lutte contre la corruption est la plus grande bataille du pays.
La corruption a entravé les efforts de l’Irak pour se remettre de décennies de guerre et des sanctions économiques imposées par l’ONU sous le régime de Saddam. En 2021, l’ancien président Barham Salih a estimé que l’Irak avait perdu 150 milliards de dollars à cause de détournements de fonds depuis 2003. La représentante spéciale de l’ONU pour l’Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert, a décrit la corruption dans le pays comme « omniprésente, structurelle et systémique ». Elle a averti qu’« en l’absence de lutte contre la corruption, toute tentative de faire passer une réforme sérieuse ne réussira pas. C’est vraiment la cause désormais du dysfonctionnement de l’Irak ».
Deux scandales de corruption ont secoué le pays depuis la fin de l’année dernière. Un ancien ministre a révélé que 3 700 milliards de dinars irakiens (2,5 milliards de dollars) avaient été détournés du fisc dans le cadre d’une fraude qualifiée de « casse du siècle ». Des hauts fonctionnaires et des hommes d’affaires ont été arrêtés, mais moins de 10 % de l’argent a été rapatrié. Dans le deuxième scandale, le Service de sécurité nationale a arrêté un réseau criminel qui a siphonné du pétrole brut des oléoducs dans des régions reculées du sud de l’Irak et l’a fait sortir clandestinement du comté. Des hauts responsables du ministère de l’Intérieur et des services de renseignement auraient été impliqués.
La nation célébrait le 20e anniversaire de la guerre qui a introduit un nouveau système parlementaire, mais a conduit à une période prolongée de violence, d’instabilité et d’incertitude. Bien que la majorité des Irakiens aient salué la destitution de Saddam, ils ont blâmé l’élite politique pour la corruption, les inégalités économiques et le sectarisme. Cette colère du public face à la médiocrité des services publics, aux taux de chômage élevés et à la détérioration de la sécurité a conduit à une série de manifestations depuis 2003, atteignant leur paroxysme en octobre 2019. Les manifestations menées par les jeunes ont forcé le gouvernement à démissionner et le parlement à approuver une nouvelle loi électorale permettant aux candidats indépendants de remporter des sièges au parlement. Au moins 560 Irakiens et membres des forces de sécurité ont été tués lors des manifestations, tandis que des dizaines de milliers ont été blessés, dont beaucoup avec des balles réelles.
Discours du Premier ministre irakien Mohammed Shia Al Sudani
Pour apaiser les inquiétudes des Irakiens, le Premier ministre a cherché à restaurer la confiance des citoyens dans le gouvernement. « Ce gouvernement a élaboré un programme ambitieux et complet pour l’avancement de l’Irak », a-t-il déclaré. L’objectif principal de ce gouvernement est de « restaurer la confiance des citoyens qui a été ébranlée par les contre-performances, les promesses non tenues et l’absence de réalisations ». Mais il a également souligné que la lutte contre la corruption est la plus grande bataille du pays. « Nous ne tolérerons aucune régression ou échec qui pourrait conduire à exploiter l’argent du peuple à des fins individuelles ou partisanes. La richesse nationale appartient à tous les Irakiens », a déclaré M. Al Sudani.
Conclusion
La lutte contre la corruption en Irak est cruciale pour restaurer la confiance des citoyens dans le gouvernement et le processus politique. Des efforts importants sont nécessaires pour mettre fin à la corruption endémique qui a longtemps entravé les efforts du pays pour se remettre de décennies de guerre et des sanctions économiques imposées par l’ONU. Le Premier ministre Al Sudani est déterminé à lutter contre cette pandémie de corruption et à restaurer la confiance des citoyens. Si le gouvernement réussit à éradiquer la corruption, cela ouvrira la voie à une réforme sérieuse pour l’Irak et permettra de reconstruire le pays.
Source link -57