Comment Oxfam utilise le langage pour lutter contre la pauvreté
La semaine dernière, l’organisation Oxfam a mis à jour son guide linguistique inclusif, un document interne destiné à aider son personnel à parler de son travail. Le guide explore le rôle du langage dans la lutte contre la pauvreté et les mots que nous choisissons d’utiliser lorsque nous parlons, par exemple, de genre, de migration, de race et de handicap. Bien qu’utilisant une approche progressiste, Oxfam a été confronté à une vague de critiques.
Le guide linguistique inclusif d’Oxfam
Le guide linguistique inclusif d’Oxfam est conçu pour aider le personnel de l’organisation à utiliser un langage inclusif et à respecter la diversité des communautés avec lesquelles il travaille. Il encourage notamment l’utilisation de termes qui incluent toutes les personnes quelle que soit leur identité de genre. Oxfam a également choisi d’utiliser des termes tels que « migration de travailleurs » plutôt que « migration illégale » afin de ne pas stigmatiser les personnes qui fuient la pauvreté.
Le langage est un outil puissant pour promouvoir un changement social et politique, et les choix linguistiques ont des impacts directs sur les personnes que nous représentons. Par exemple, utiliser un terme comme « handicapé » plutôt que « personne en situation de handicap » peut contribuer à alimenter les préjugés et renforcer la discrimination.
Les critiques d’Oxfam
Bien que le guide linguistique inclusif d’Oxfam ait été largement salué pour ses efforts visant à promouvoir un langage inclusif, il a également suscité une vague de critiques. Certains accusent l’organisation de gaspiller de l’argent en produisant un tel guide, tandis que d’autres la critiquent pour avoir interdit des mots ou pour ne pas comprendre la réalité des pays du Sud.
Ces critiques sont souvent basées sur des idées fausses, telles que la croyance selon laquelle les organisations caritatives devraient se concentrer uniquement sur la fourniture de choses, comme de la nourriture ou de l’argent, directement aux bénéficiaires avec peu ou pas de frais généraux. Cependant, les organisations de développement doivent être transparentes sur le fait qu’une programmation de bonne qualité nécessite des frais généraux et des campagnes de changement systémique pour mettre fin à la pauvreté.
De plus, certains ont critiqué Oxfam pour avoir honte de son héritage britannique. Cependant, reconnaître que l’anglais est souvent considéré comme la langue étrangère du colonisateur dans de nombreuses régions du monde où travaille l’organisation ne signifie pas avoir honte du passé britannique, mais plutôt une reconnaissance pragmatique d’une réalité qui doit être prise en compte dans la communication et l’approche des communautés.
Enfin, d’autres ont critiqué Oxfam pour ne pas comprendre les communautés des pays du Sud et la complexité de leurs cultures. Cependant, Oxfam a agi dans l’intention de respecter la diversité des communautés avec lesquelles elle travaille, et il est important de reconnaître que de nombreuses sociétés à travers le monde ont des notions de genre plus nuancées que les simples binaires.
Le langage et la lutte contre la pauvreté
Oxfam utilise le langage pour promouvoir un changement social, politique et culturel visant à lutter contre la pauvreté. Les choix linguistiques ont des impacts directs sur les personnes que nous représentons, et il est crucial d’adopter une approche réfléchie et consciente de l’utilisation du langage.
Les organisations de développement ne peuvent pas prétendre utiliser l’argent des donateurs uniquement pour fournir des choses aux bénéficiaires. Une programmation de qualité nécessite des frais généraux pour gérer et améliorer le travail de l’organisation, ainsi que des campagnes pour promouvoir un changement systémique essentiel pour mettre fin à la pauvreté.
En outre, il est important d’adopter une approche intersectionnelle de la pauvreté en reconnaissant la réalité des minorités sexuelles qui sont souvent les plus persécutées, les plus pauvres et les plus vulnérables.
Le langage utilisé par les organisations caritatives devrait encourager une approche réfléchie et nuancée de la façon dont nous adoptons et rencontrons les personnes, en tenant compte de leur diversité culturelle et en respectant leur dignité. Ce type d’approche progressiste est primordial pour inspirer une prochaine génération de supporters et pour transformer le secteur du développement en quelque chose de plus adapté au 21e siècle.
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