Titre : Mandat d’arrêt de la CPI contre Vladimir Poutine : une avancée historique pour la justice internationale
La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé la semaine dernière un mandat d’arrêt contre le dirigeant russe, Vladimir Poutine, pour sa responsabilité présumée dans l’expulsion illégale d’enfants de l’Ukraine occupée vers la Russie. Cette décision est historique et représente une avancée significative pour la justice internationale. Cependant, il reste beaucoup de questions en suspens quant à la pratique de la livraison de Poutine à la CPI.
La justification essentielle de la CPI pour demander des comptes aux hauts responsables politiques et militaires est exactement la raison pour laquelle elle a été créée il y a 25 ans. Si ce n’est Poutine, qui ? Cependant, les fanfaronnades des commentateurs pro-Kremlin montrent que l’annonce a pris le Kremlin au dépourvu et que le dirigeant russe est considéré comme un suspect de crimes de guerre sans date d’expiration par un tribunal international.
Il y a trois scénarios possibles quant à la façon dont le dilemme de Poutine pourrait se dérouler. La première est qu’il pourrait être arrêté en Afrique du Sud à son arrivée. La deuxième est qu’il pourrait arriver après avoir reçu des assurances de l’Afrique du Sud qu’elle ne défiera pas la CPI. La troisième possibilité est que Poutine ne se présente pas du tout, ce qui éviterait à l’Afrique du Sud de faire un choix difficile concernant son allié, mais donnerait une image négative politique à Poutine.
Nous pouvons envisager d’autres mandats de la CPI dans un proche avenir, car il s’agit du premier mandat de la CPI émis en relation avec la guerre en Ukraine. Le parallèle le plus proche, tant pour Poutine que pour les procureurs, est Slobodan Milosevic, le dirigeant serbe inculpé par un tribunal pour crimes de guerre à La Haye en 1999. Cela a des implications, notamment pour le prochain sommet des pays Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui se tiendra en août, et qui est placé sous le spectre de l’arrestation de Poutine en Afrique du Sud.
Dans le passé, la Cour a été critiquée pour ses doubles standards, sa focalisation excessive sur les États africains et ses problèmes de légitimité. Cependant, près des deux tiers des États membres de l’ONU sont désormais membres de la CPI. Mais l’assignation de la cour ne s’applique généralement pas si un pays n’a pas ratifié le statut de la CPI.
En conclusion, l’annonce faite la semaine dernière par la CPI est la bienvenue et pourrait ouvrir la voie à bien d’autres choses. La justice est d’une importance primordiale pour les Ukrainiens, comme le confirment les sondages. Il est également important pour ceux qui ont souffert de crimes commis dans des zones de conflit à travers le monde. Le mandat d’arrêt de la CPI contre Vladimir Poutine est une avancée historique pour la justice internationale et la mise en place de la responsabilité des hauts responsables politiques et militaires.
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