Vivre dans le petit monde de son chien
La banlieue tranquille où j’habite est verdoyante et magnifique, nichée le long d’un tronçon de rivière bordé de barques à rames. Malgré cela, mon lévrier de sauvetage, Basil, refuse systématiquement de marcher vers la rivière ou le grand parc ombragé de notre quartier. À la place, nous marchons sur le même tronçon de rue de banlieue derrière notre maison, deux fois par jour, suivant exactement le même itinéraire où Basil renifle les mêmes objets, marque les mêmes arbres, et fait ses besoins à l’endroit habituel. Cette routine obsessionnelle nous est imposée car Basil souffre d’un trouble anxieux, un comportement qui s’explique probablement par des années de vie en captivité et d’entrainement intense en tant que lévrier de courses.
Le comportementaliste de Basil recommande de garder son monde petit, une suggestion que nous avons finalement acceptée. Nous sommes ainsi restés coincés dans notre petite routine ininterrompue, avec la même promenade de 45 minutes dans la même rue de banlieue. Je suis, toutefois, de retour en ville, après avoir traversé les frontières en période de confinement et j’apprécie de nouveau la vie sociale.
La situation idéale est de sortir, de vivre de nouvelles expériences pour ensuite revenir dans notre monde de routine où l’on peut apprécier les choses simples de la vie, comme une marche tranquille avec son chien ou une soupe chaude préparée chez soi. Tout comme Basil, j’ai moi aussi mes limites et le besoin de retrouver le confort d’un monde minuscule.
La nécessité de maintenir notre petit monde peut paraître déprimant, cependant, elle a quelque chose de réconfortant et peut nous aider à apprécier les choses simples de la vie. Il n’y a rien de mal à maintenir ce monde, à condition de le nourrir et de l’apprécier. Toutefois, il ne faut pas s’abstenir de profiter de nouvelles expériences pour ensuite mieux apprécier ces moments de routine.
En somme, il est important de chercher un équilibre entre les deux, pour vivre pleinement sa vie tout en respectant ses limites et ses besoins de confort.
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