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PLa pièce de théâtre en vers de 1635 d’Edro Calderón de la Barca interrogeant le pouvoir et le droit divin des rois reçoit une métamorphose surréaliste dans cette version moderne de Declan Donnellan et Nick Ormerod. Coproduction en espagnol de Cheek By Jowl, Compañía Nacional de Teatro Clásico et LAZONA, elle mélange l’optique d’un rêve criard avec un slapstick troublant.
Dans cette version, la figure centrale et anarchique de Segismundo (Alfredo Noval) est moins le prince vengeur qui sème le chaos qu’un anti-héros et son fils légitimement blessés. À cause d’une prophétie à sa naissance, il a été enfermé dans une tour par son père, le roi Basilio (Ernesto Arias), et il est un spectacle triste et bégayant quand on le voit pour la première fois : enchaîné, sauvage et à peine capable de former des mots. La radio qu’il serre est, est-il symboliquement suggéré, son seul portail vers le monde extérieur et vers la civilisation.
Mais c’est le monde civilisé qui l’a trahi. Sa nouvelle réalité glissante, lorsqu’il est traduit en justice pour sa réhabilitation, le rend en larmes et accablé. Noval apporte du physique et du pathos comique à la pièce, descendant de la scène et titubant parmi le public pour nous tenir la main, siroter nos boissons, dans l’émerveillement et l’incrédulité. Puis, il se transforme progressivement en stratège, revêtant une tenue militaire et prenant le pouvoir comme un acte révolutionnaire de renversement d’un roi et d’un père tyran.
Le palais, les bois et la prison deviennent indiscernables sur le décor d’Ormerod, composé d’un fond vert plat de multiples portes battantes à travers lesquelles des personnages apparaissent et disparaissent. La figure de Clarin (Goizalde Núñez) ressemble à un comédien de vaudeville et le spectacle a une sensation de music-hall timide. À un moment donné, Clarin et Basilio s’assoient avec du pop-corn et des boissons gazeuses pour regarder un échange entre Rosaura (Rebeca Matellán) et Astolfo (Manuel Moya) qui est réalisé comme un sketch farfelu.
C’est une pièce qui interroge la nature de la réalité, et les confusions de Segismundo deviennent parfois les nôtres. Une partie de l’humour surréaliste semble laborieuse et le rythme baisse parfois, les questions philosophiques de la pièce étant peut-être trop prononcées, mais cela n’enlève rien à la vision plus large de la production.
En inscrivant cet exemplaire de l’âge d’or espagnol dans un tel espace psychologique, les questionnements de la pièce autour de l’identité et des réalités déstabilisées en font une œuvre de proto-existentialisme.