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© Reuters. PHOTO DE DOSSIER : Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich assiste à une conférence de presse au ministère israélien des Finances à Jérusalem, le 8 janvier 2023. REUTERS/Ronen Zvulun
Par Steven Scherer
JERUSALEM (Reuters) – Le ministre israélien des Finances a déclaré dimanche que la décision de Moody’s (NYSE 🙂 de réduire les perspectives de la cote de crédit souveraine d’Israël n’était « pas un grand drame » et a réitéré sa position selon laquelle le plan du gouvernement visant à remanier le système judiciaire aiderait l’économie.
Mais la chef de l’agence israélienne des valeurs mobilières, qui s’est prononcée sur la question alors qu’elle terminait un mandat de cinq ans dimanche, a déclaré que la dégradation était un avertissement qui devait être pris au sérieux et devrait pousser le gouvernement à repenser ses plans.
Moody’s Investors Service a abaissé vendredi les perspectives d’Israël de stables à positives tout en affirmant sa note de crédit souverain de « A1 ».
Une grande partie de son rapport se concentrait sur un plan gouvernemental visant à remanier les systèmes judiciaires israéliens et, ce faisant, à donner aux politiciens une plus grande influence sur la sélection des juges et à limiter le pouvoir de la Cour suprême d’annuler la législation.
La poussée législative a déclenché des semaines d’intensification des manifestations de masse et Moody’s a déclaré qu’elle reflétait des institutions plus faibles.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, sous la pression intérieure et extérieure, a accepté de retarder la refonte pour tenter de négocier un terrain d’entente, mais les manifestations se sont poursuivies.
Des représentants de la coalition de Netanyahu et des partis d’opposition entameront des pourparlers lundi dans l’espoir de parvenir à un consensus, a déclaré le bureau du président israélien Isaac Herzog, dont le poste est en grande partie cérémoniel. Jusqu’à présent, les efforts de Herzog pour parvenir à un compromis ont échoué.
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré lors d’une session de la commission parlementaire des finances lors d’un débat sur le budget de l’État 2023-24 que les perspectives de crédit d’Israël avaient déjà été abaissées en 2020 et relevées en 2022.
« Je prends l’opinion au sérieux mais ce n’est pas un grand drame », a-t-il déclaré, notant que Moody’s a également souligné une économie forte malgré les troubles politiques.
Smotrich a déclaré qu’il ne « pensait pas que les économistes soient de grands experts de la question judiciaire » et que tout dommage à l’économie proviendrait des « campagnes de mensonges » contre les réformes.
Anat Guetta, présidente de l’Autorité israélienne des valeurs mobilières, a adopté une approche différente et a rejoint un nombre croissant d’économistes de haut niveau, notamment de la banque centrale et du ministère des Finances, qui ont mis en garde contre un contrecoup économique face aux mesures du gouvernement.
« L’annonce de Moody’s n’est pas seulement un signal d’alarme, mais aussi une opportunité de recalculer notre trajectoire et de prendre au sérieux les inquiétudes des investisseurs qui, au cours de la dernière décennie, ont alimenté la croissance du marché des capitaux… », a déclaré Guetta le dernier jour de son terme.
Elle a appelé le gouvernement à prendre des mesures pour restaurer la confiance dans l’économie du pays.
Le Forum des entreprises d’Israël, qui représente 40 des plus grandes entreprises d’Israël, a appelé le gouvernement à suspendre la législation jusqu’à ce qu’un large consensus soit trouvé.
Cela « arrêterait la détérioration de l’économie israélienne », a-t-il déclaré. « Le préjudice causé au public s’intensifiera et causera des dommages irréversibles tant qu’une telle annonce ne sera pas publiée. »
Il a ajouté que l’arrêt du plan calmerait les marchés financiers et aiderait la croissance économique.
Les données publiées dimanche ont montré que l’économie a connu une croissance annualisée de 5,3 % au quatrième trimestre par rapport aux trois mois précédents, contre une estimation précédente de 5,6 %. L’économie d’Israël a augmenté de 6,5 % en 2022, mais la Banque d’Israël prévoit une croissance de 2,5 % cette année.
Dans la foulée de l’action de Moody’s, les prix des obligations d’État israéliennes ont chuté de 1,1 %, tandis que les indices boursiers de Tel-Aviv ont baissé de 0,2 %. Le shekel ne s’échange pas le dimanche, mais il s’est affaibli de 0,7 % par rapport au dollar à New York vendredi.