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Il y a quelques semaines à peine, le gouvernement albanais a reçu un rapport de 200 pages qui décrivait les échecs du régime migratoire avec des détails atroces.
Le rapport n’aurait pas pu être plus catégorique. Il a décrit des domaines clés du système migratoire comme irrévocablement «cassés», nécessitant une «réforme majeure» qui «ne peut être réalisée par davantage de bricolage et d’incrémentalisme».
Le rapport s’est concentré sur les limbes auxquels sont confrontés quelque 90 000 migrants «temporaires permanents», qui sont en Australie depuis cinq ans ou plus sans voie vers la résidence permanente, les laissant ouverts à la prédation par les patrons et les propriétaires. Il décrivait le vol généralisé des salaires des travailleurs migrants temporaires dans l’ensemble de l’économie. Il a détaillé l’économie de l’éducation internationale avide de profits qui prend 4 milliards de dollars aux étudiants internationaux chaque année, leur laissant souvent peu en retour autre qu’une dette massive.
Mais juste au moment où le gouvernement albanais est sur le point de répondre à cet examen « unique en une génération » du programme de migration, nous entendons des rapports sur des « escroqueries aux visas », des syndicats de traite des êtres humains, des agents et des demandeurs qui « jouent le système », – donnant l’impression que ce sont les migrants temporaires eux-mêmes qui sont responsables du dysfonctionnement du système.
Il y a un étrange sens de l’histoire et de la politique qui se répète.
En 2010, le gouvernement travailliste Gillard a supervisé des réformes radicales de l’éducation internationale et de la migration qualifiée au nom de la répression des collèges internationaux voyous et des agents d’éducation douteux. Peu d’attention a été accordée à ce que cela signifierait pour les étudiants, qui, dans le discours public, étaient souvent considérés comme frauduleux par association.
Le résultat a été la fermeture de plusieurs collèges d’enseignement professionnel, laissant aux étudiants des milliers de dollars de leur poche en frais de cours partiellement payés. Des exigences draconiennes en matière de visas liées à la fraude ont été introduites pour fixer les titulaires de visa avec les conséquences de la conduite de leur agent de migration, comme s’il s’agissait de la même personne – entraînant des refus de visa en masse et laissant les titulaires de visa dans les limbes car ils n’avaient pas le droit de demander visas supplémentaires pour trois ans.
Mais peut-être plus important encore, la refonte du programme australien de migration qualifiée pour éliminer les étudiants internationaux soi-disant non qualifiés a laissé des dizaines de milliers d’anciens étudiants, principalement d’Inde et de Chine, dans l’embarras.
Une décennie plus tard, ces anciens étudiants forment désormais les rangs des « temporaires permanents » – des personnes qui font partie de l’Australie depuis des années, qui ont travaillé, fait leur vie, ont eu des enfants et font partie de la communauté, mais n’ont toujours pas de droit permanent rester.
Maintenant, alors que les étudiants internationaux reviennent en Australie en nombre record, une rhétorique criminalisante sert à rappeler aux migrants temporaires leur statut provisoire et jetable. Cela leur rappelle que, peu importe à quel point les Australiens peuvent compter sur leur travail ou leur contribution économique, ils continueront d’être considérés avec suspicion comme des escrocs cherchant à saper l’intégrité du programme de migration par ailleurs impeccable de l’Australie.
Mais les migrants temporaires ne sont pas simplement des chiffres de la balance nationale des paiements. Ce ne sont pas non plus des victimes passives qui demandent aux législateurs d’intervenir et d’assumer la responsabilité de leur vie. Ce sont des gens qui font partie intégrante de notre communauté.
Tout doute à ce sujet aurait dû être dissipé par la pandémie. Nous n’aurions pas eu de produits frais à manger, de supermarchés pour faire nos courses ou même de transports en commun sans le travail des migrants temporaires.
Si le gouvernement albanais veut vraiment lutter contre l’exploitation des travailleurs migrants, il doit supprimer les leviers d’exploitation dans le système de migration qu’il administre. Il doit s’attaquer à l’application stricte des conditions de visa qui rendent les personnes vulnérables à l’extorsion et aux menaces de la part de leurs patrons. Il doit fournir des protections aux titulaires de visa qui prennent des mesures pour violation des lois sur le travail. Et il doit remédier à l’insécurité inhérente aux visas qui laisse les travailleurs temporaires dépendants de leurs patrons pour l’espoir d’une résidence permanente.
Bref, le gouvernement travailliste doit placer les droits des migrants temporaires au cœur de ses réformes migratoires et non en marge. Sinon, il sera sur le point de faire la même erreur deux fois.