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Il a accompagné de nombreux voyages dans le métro parisien, a inspiré des artistes et a même donné son nom à un style de cire de bikini populaire. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et tel est le sort du ticket de métro emblématique de Paris.
Après 120 ans de bons et loyaux services, la petite carte rectangulaire est progressivement supprimée, inaugurant un avenir sans contact pour les transports en commun de la ville.
La fin a suscité la réflexion – mêlée d’un brin de nostalgie – des navetteurs parisiens, qui y voyaient pour beaucoup un emblème vintage de la ville.
« Bien sûr, c’est un progrès, mais je suis de la vieille école », a déclaré le touriste brésilien Jarbas Luiz do Santos, qui garde des tickets de métro comme souvenirs depuis qu’il a commencé à visiter Paris il y a 20 ans. « La fin du ticket de métro, c’est aussi la fin d’une certaine façon de voyager. »
De Gainsbourg aux épilations bikini
Le ticket de métro est né en juillet 1900 avec l’inauguration de la Ligne 1. Il s’est décliné en plusieurs couleurs au fil des ans et a évolué d’une carte perforée à une carte aimantée dans les années 1970, mais il a toujours conservé sa forme caractéristique.
Ce rectangle de 30 x 66 millimètres a également trouvé de nombreuses utilisations alternatives au fil des ans, du signet au bloc-notes de fortune en passant par le filtre à cigarette. Il a également fait son chemin dans la culture populaire française, la star du tube du chanteur Serge Gainsbourg en 1959 « Le Poinconneur des Lilas » (Le perforateur de billets de la gare des Lilas), un porte-bonheur pour Yves Montand dans le film de 1953 Le salaire de la peur et la couverture du roman Zazie dans le métro de Raymond Queneau.
La forme du ticket de métro a même cédé la place à un style bikini wax éponyme, parfois appelé «landing strip» en anglais. Le « ticket de métro » a été identifié comme étant la cire de bikini la plus populaire parmi les Parisiennes par une étude de 2020 dans le magazine Version Femina.
« C’est petit et ça ne dure qu’environ une heure ou une heure et demie », explique Grégoire Thonnat, collectionneur et auteur d’un livre sur l’histoire du ticket de métro. «Mais d’une manière ou d’une autre, nous nous y attachons. C’est assez irrationnel !
Le plan de suppression du ticket de métro est en préparation depuis des années et était initialement prévu pour 2021. Mais la pandémie de Covid-19 couplée à une pénurie mondiale de puces électroniques a contraint Ile-de-France Mobilités, qui gère la billetterie du métro système, à reporter.
Les ventes de tickets de métro s’élèvent encore à 550 millions par an, soit l’équivalent de plus de 50 tonnes de papier. Les cartes à puce en plastique réutilisables remplaceront les billets et réduiront ce gaspillage, selon les responsables.
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