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L’agence européenne de gestion des frontières Frontex produit des analyses de risque peu fiables sur la migration en raison de la « faible fiabilité des données collectées », selon une enquête menée par le contrôleur européen de la protection des données (CEPD) mercredi 31 mai.
Le superviseur, qui supervise le traitement des données des organes de l’UE, s’est interrogé sur la méthodologie utilisée pour intégrer les entretiens recueillis sur le terrain dans les analyses de risques et a dénoncé « l’absence d’une cartographie claire et d’une vue d’ensemble exhaustive des traitements de données personnelles » que l’autorité a jugé insuffisamment protégés.
Le caractère volontaire des entretiens eux-mêmes n’est pas non plus garanti, selon le rapport, car ils « sont menés dans une situation de privation (ou de limitation) de liberté » et visent à « identifier les suspects sur la base du témoignage de la personne interrogée ».
Les préoccupations concerne « l’utilisation d’informations peu fiables pour la production d’analyses de risques et ses implications pour certains groupes qui peuvent être indûment ciblés ou représentés dans les résultats des produits d’analyse de risques ».
« Une telle représentation indue pourrait avoir des impacts négatifs sur les individus et les groupes par le biais d’actions opérationnelles ainsi que sur le processus de prise de décision politique », a déclaré le chien de garde de l’UE.
Les nouveaux résultats de l’enquête sur le terrain ont eu lieu fin 2022 au siège de Frontex à Varsovie.
Ce n’est pas la première fois que l’organisme soulève de sérieuses inquiétudes concernant les pratiques de traitement des données d’une agence de l’UE. En 2020, le superviseur a ouvert une enquête sur Europol, l’agence répressive de l’UE, qui a conduit la Commission européenne à réviser le mandat de l’agence.
Manque de protection
Le rapport explique que Frontex utilise comme « principale source de collecte de données personnelles » des entretiens qu’elle mène conjointement avec l’État membre dans lequel elle opère. Les entretiens sont menés sur un ad hoc avec des personnes interceptées alors qu’elles tentaient de franchir une frontière « sans autorisation ».
L’agence de l’UEy recueille des informations sur leur voyage, les causes du départ et toute autre information pouvant être pertinente pour l’analyse des risques de l’agence.
Bien que Frontex mène des entretiens sans mentionner le nom des personnes, les informations contenues dans les échanges « permettraient d’identifier la personne interrogée et constituent donc des données à caractère personnel au sens de la loi sur la protection des données », indique le rapport.
Entre autres, l’agence de l’UE collecte des données personnelles sur les personnes soupçonnées d’être impliquées dans des crimes transfrontaliers, tels que le trafic d’êtres humains, dont les données sont partagées avec Europol.
Selon le rapport, l’agence de l’UE ne peut pas collecter « systématiquement » des informations sur les crimes transfrontaliers puisqu’elle « doit être strictement limitée » à Europol, Eurojust et aux « besoins identifiés » des États membres.
Cependant, les preuves présentées par le CEPD indiquent « que Frontex échange automatiquement les rapports de débriefing avec Europol sans évaluer la stricte nécessité d’un tel échange ».
Étant donné que ce dernier constitue une violation des règles de Frontex elles-mêmes, l’autorité a déclaré qu’elle ouvrirait une enquête à ce sujet.
L’autorité considère également que les dispositions qui devraient être mises en place lorsque les données sont collectées conjointement entre Frontex et les États membres sont «incomplètes».
Selon le CEPD, il n’existe « aucun accord entre les responsables conjoints du traitement pour la répartition de leurs obligations respectives en matière de protection des données concernant le traitement des données à caractère personnel des personnes interrogées ».
« Le rapport d’audit remet en question la légalité fondamentale des systèmes d’analyse des risques utilisés contre les personnes migrantes, et il met en évidence les graves préjudices qui découlent de leur utilisation », a déclaré Caterina Rodelli, analyste des politiques européennes à l’ONG Access Now, à EURACTIV.
Rodelli considère le rapport du CEPD comme une « étape importante » pour fixer une limite au « pouvoir disproportionné » de Frontex et il intervient à un moment charnière de l’évaluation des risques des outils de collecte de données concernant les flux migratoires.
L’autorité a envoyé à Frontex 32 recommandations, dont 24 doivent être mises en œuvre d’ici fin 2023.
Alina Clasen a contribué au reportage.
[Edited by Luca Bertuzzi/Nathalie Weatherald]