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Paris (AFP)- Le chef de l’opposition sénégalaise Ousmane Sonko a déposé une plainte pénale en France pour « crimes contre l’humanité » contre le président Macky Sall, a indiqué son avocat, ainsi qu’une demande d’enquête auprès de la Cour pénale internationale (CPI).
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Sall était à Paris jeudi et vendredi pour un sommet mondial sur la finance climatique convoqué par le président Emmanuel Macron.
Sonko allègue que les affrontements meurtriers qui ont suivi sa condamnation à une peine de prison ce mois-ci sont la dernière étape d' »une attaque généralisée et systématique contre la population civile » du Sénégal depuis mars 2021, a déclaré mercredi soir à l’AFP l’avocat Juan Branco.
Les affrontements de ce mois-ci au sujet de la condamnation de Sonko, pour avoir « corrompu » une jeune employée d’un salon de beauté, sont les pires que le Sénégal ait connus depuis des années, après une précédente explosion il y a deux ans, au cours de laquelle au moins 12 personnes sont mortes.
Alors que le bilan du gouvernement pour juin est de 16 morts, Amnesty International a dénombré 23 morts et l’opposition s’élève à 30.
Les opposants à Sall, élu pour la première fois en 2012 puis à nouveau en 2019, ont été enthousiasmés par son évasion quant à savoir s’il pourrait briguer un troisième mandat qu’ils considèrent comme inconstitutionnel – suivant les traces d’autres dirigeants ouest-africains ces dernières années.
Pendant ce temps, la condamnation de Sonko le rendra inéligible à l’élection présidentielle de 2024.
« C’est ridicule », a déclaré Sall à l’AFP, interrogé jeudi sur la plainte en justice en France.
Plainte pénale
En visite au Portugal mardi, Sall a également promis un « renforcement de la démocratie et des libertés au Sénégal, dans le respect… de l’Etat de droit ».
Outre le président, l’affaire du chef de l’opposition Sonko vise le ministre sénégalais de l’intérieur Antoine Diome, le chef de la police militaire Moussa Fall et 112 autres personnes.
Sa plainte pénale a été déposée auprès de la section des crimes contre l’humanité du tribunal de Paris.
Sall et Diome ont « ordonné et supervisé la commission » de crimes « contre des manifestants non armés depuis mars 2021 », dont « des meurtres, des tortures et des disparitions forcées », allègue-t-il.
L’avocat Branco a déclaré avoir identifié « les meurtres de 50 personnes » depuis mars 2021.
Il devait tenir une conférence de presse sur les actions en justice plus tard jeudi.
En vertu de la loi française, le dépôt d’une plainte pénale déclenche presque automatiquement une enquête d’un magistrat pour déterminer si les allégations sont crédibles, bien que le processus puisse être long et débouche rarement sur des poursuites pénales.
La demande distincte de Sonko à la CPI à La Haye utilise une disposition qui permet à toute personne ou groupe de demander l’ouverture d’une enquête.
© 2023 AFP