Customize this title in frenchLe Conseil de sécurité de l’ONU met fin à la mission de maintien de la paix au Mali

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Nations Unies (États-Unis) (AFP) – Le Conseil de sécurité de l’ONU a mis fin vendredi à une mission de maintien de la paix vieille de dix ans au Mali, dont la junte militaire s’est alignée sur la Russie et a exigé le retrait de la force internationale combattant les djihadistes.

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Cédant au principe selon lequel les soldats de la paix ont besoin du consentement du gouvernement hôte, le Conseil de sécurité a voté à l’unanimité pour commencer immédiatement à mettre fin à la mission malgré les craintes des puissances occidentales d’une nouvelle instabilité dans la nation troublée.

Le vote est intervenu deux semaines après que le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a stupéfié le Conseil de sécurité en qualifiant l’opération de l’ONU connue sous le nom de Minusma d' »échec » et en demandant sa fin immédiate.

Les relations du Mali avec les Nations Unies se sont fortement détériorées depuis qu’un coup d’État de 2020 a porté au pouvoir un régime militaire qui a également rompu la coopération en matière de défense avec la France, l’ancienne puissance coloniale.

La junte s’est plutôt ralliée à Moscou et a fait venir le groupe Wagner, les mercenaires impitoyables impliqués dans une mutinerie contre le président russe Vladimir Poutine la semaine dernière.

« Nous regrettons profondément la décision du gouvernement de transition d’abandonner la Minusma et le mal que cela causera au peuple malien », a déclaré le haut diplomate américain Jeffrey DeLaurentis au Conseil de sécurité.

Mais il a déclaré que les États-Unis avaient voté pour la résolution car ils étaient d’accord avec le calendrier logistique du retrait, qui devrait être achevé d’ici la fin de l’année.

L’ambassadeur du Mali, Issa Konfourou, a insisté sur le fait que la nation du Sahel avait fait des progrès.

« Le gouvernement regrette que le Conseil continue de considérer la situation au Mali comme une menace pour la paix et la sécurité internationales », a-t-il déclaré.

Un homme porte un drapeau national malien lors d’une marche contre les Casques bleus de l’ONU à Bamako en septembre 2022 © OUSMANE MAKAVELI / AFP/Dossier

L’ambassadrice adjointe de Russie auprès de l’ONU, Anna Evstigneeva, a déclaré que les autorités de Bamako cherchaient à assumer « l’entière responsabilité » de la sécurité et que la Russie « continuerait à fournir un soutien global ».

En vertu de la résolution dirigée par la France, les casques bleus cesseront leur activité principale à partir de samedi et se concentreront sur le départ, bien qu’ils soient toujours habilités à se protéger contre les « menaces imminentes de violence contre les civils » jusqu’en septembre.

Mortel et coûteux

La Minusma a été la mission la plus coûteuse pour l’ONU, avec 1,2 milliard de dollars par an, et 174 soldats de la paix sont morts depuis sa création en 2013.

Malgré les tensions avec la junte, la mission de l’ONU devait être prolongée jusqu’à l’intervention du ministre malien des Affaires étrangères. Plus tôt en juin, le secrétaire général Antonio Guterres avait proposé de renouveler la Minusma mais de rationaliser ses activités.

Dans un rapport, António Guterres a reconnu des lacunes mais a qualifié la mission d’« inestimable ». Il a noté que plusieurs pays de la région considéraient les groupes extrémistes comme une « menace existentielle », craignant que la violence ne déborde.

Avec 13 000 soldats et policiers dans la Minusma, sa fin sera une tâche herculéenne, les Nations Unies devant emporter du matériel, des hélicoptères et des véhicules blindés.

« S’assurer de la coopération constructive des autorités maliennes sera essentiel pour faciliter le processus », a déclaré un porte-parole des opérations de maintien de la paix de l’ONU.

Alors que le retrait était acquis, le calendrier a fait l’objet de négociations houleuses ces derniers jours, selon des diplomates.

Le Mali, avec le soutien de la Russie qui exerce son droit de veto, avait fait pression pour que la Minusma parte le plus rapidement possible, tandis que d’autres nations craignaient que même six mois ne soient trop précipités.

Des policiers de la mission de l'ONU au Mali patrouillent devant la Grande Mosquée de Tombouctou en décembre 2021
Des policiers de la mission de l’ONU au Mali patrouillent devant la Grande Mosquée de Tombouctou en décembre 2021 © FLORENT VERGNES / AFP/Dossier

Richard Gowan, un expert de l’International Crisis Group, a déclaré que les responsables de l’ONU craignaient que Wagner ne reprenne simplement les installations de la Minusma une fois la mission terminée.

Julie Gregory du Stimson Center a déclaré que la fin de la mission pourrait avoir un effet désastreux sur les civils.

« Il est probable que les extrémistes violents en profitent pour accroître la violence », avec un potentiel de confrontation accrue avec les forces nationales, en particulier dans le nord, a déclaré Gregory.

La Russie a insisté sur le fait que ses forces paramilitaires continueront d’opérer au Mali et dans d’autres pays africains, notamment en République centrafricaine, malgré la mutinerie avortée du chef du groupe Wagner, Yevgeny Prigozhin.

La Russie a longtemps insisté sur le fait que Wagner était un groupe privé, mais a reconnu après la rébellion qu’elle finançait directement ses opérations à l’étranger, qui ont été largement critiquées par l’Occident et les groupes de défense des droits de l’homme.

« Nous ne pensons pas que le partenariat avec le groupe Wagner apportera une stabilité ou une sécurité à long terme au peuple malien », a déclaré l’ambassadrice britannique aux Nations unies, Barbara Woodward.

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