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Bruxelles considère la région comme cruciale pour réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine pour les matières premières essentielles.
La guerre en Ukraine devrait devenir une pomme de discorde lors d’un sommet entre l’UE et la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) qui s’ouvre lundi à Bruxelles.
Ce sera le troisième sommet UE-CELAC avec plus de 60 dirigeants présents. A l’instar de la dernière réunion, qui a eu lieu il y a huit ans, l’objectif est de relancer les relations tant politiques qu’économiques.
Mais les positions sur le conflit lancé par la Russie contre l’Ukraine il y a plus de 500 jours varient de part et d’autre de l’Atlantique.
« Les pays d’Amérique latine ont été assez hésitants à condamner la Russie pour diverses raisons », a déclaré à Euronews Gustavo Müller, chercheur au Leuven Center for Global Governance Studies.
« L’un d’entre eux a à voir avec une approche plus pragmatique. Les pays d’Amérique latine ont leurs propres liens économiques avec la Russie et ils ne peuvent pas simplement couper ces liens à cause d’une guerre qui, selon eux, se déroule en Europe.
« En même temps, ils ont aussi leur propre raison qui vient d’une tradition d’être des pays du Sud qui ont adopté une approche assez solide de la neutralité. »
Cette divergence de vues complique la rédaction d’une déclaration commune qui sera publiée à l’issue du sommet. Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy n’assistera pas à la réunion, mais les experts estiment qu’elle devrait servir, avant tout, à faire avancer certains des accords commerciaux en suspens de l’UE, tels que les mises à jour de ceux avec le Chili et le Mexique.
Il en va de même pour l’accord très attendu avec le Mercosur, l’Europe attendant toujours l’inclusion d’engagements environnementaux plus stricts.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a déclaré dans une interview que le soutien des pays d’Amérique du Sud est important.
« Si vous prenez les différents accords commerciaux dont nous discutons avec les différents pays d’Amérique latine depuis de nombreuses années, la meilleure façon de s’assurer que les normes environnementales sont respectées en Amérique latine est d’avancer, de signer et de ratifier ces accords », a-t-il déclaré. a dit.
« Si nous voulons que l’Amérique latine tourne le dos à l’Europe et se tourne vers d’autres partenaires qui ne partagent pas les mêmes préoccupations environnementales, nous devons simplement les mettre de côté. »
L’UE veut également promouvoir les investissements sur le continent, en particulier dans les matières premières critiques dont l’Amérique du Sud est riche, Bruxelles y allouant 10 milliards d’euros et l’Espagne 9,4 milliards d’euros, qui, espère-t-elle, seront complétés par l’aide d’autres pays.