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TLes images horribles de Gaza au cours des deux derniers jours ne peuvent que choquer, mais elles provoquent également une confrontation brutale avec la sombre réalité qui tourmente la Palestine depuis des décennies. Les images des tourments et des meurtres brutaux de centaines de civils israéliens rappellent les violences et les humiliations subies par les Palestiniens, notamment les enfants, les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées, pendant de nombreuses années. Les images d’agressions contre des otages rappellent aussi des événements passés douloureux : elles constituent un affront indéniable à l’humanité. Attaquer des civils, quel que soit le camp qui commet les violences, manque de tout semblant d’honneur.
Dès les premiers jours des combats, le bilan en vies humaines a été dévastateur des deux côtés, avec plus de 1 500 morts. Au moins 900 Israéliens ont perdu la vie et des milliers d’autres ont été blessés. C’est une tragédie aux proportions effroyables.
Lundi, le ministère de la Santé de Gaza a fait état d’environ 700 Palestiniens tués par les frappes aériennes israéliennes et de milliers de blessés, ainsi que de 15 vies supplémentaires perdues en Cisjordanie. Ces chiffres stupéfiants soulignent le cercle vicieux de la violence qui engendre davantage de violence.
Tout en condamnant les actes d’agression injustifiés des groupes armés palestiniens Hamas et Jihad islamique, il est crucial de reconnaître le traumatisme indéniable infligé aux Palestiniens au fil des années. Nous avons vécu dans une peur et une terreur omniprésentes sous les sièges et les assauts incessants contre Gaza et sous le régime militaire prolongé en Cisjordanie.
Certains ont qualifié l’attaque de « non provoquée », mais l’histoire suggère le contraire. L’histoire de mon pays est faite de griefs historiques et de réalités politiques qui contribuent aujourd’hui à la violence quotidienne en Palestine et au conflit en cours entre les territoires et Israël.
L’enclave assiégée de la bande de Gaza est gouvernée par le groupe politique et militant islamique Hamas depuis 2007. Le siège par Israël, mettre en place la même année, a donné lieu à des difficultés économiques, à une augmentation des taux de chômage et à un accès restreint aux ressources vitales.
La situation continue de se détériorer. Plus de 120 000 Palestiniens ont été déplacés, le ministre israélien de la Défense ayant décidé de couper l’électricité, le carburant et l’eau de Gaza, qualifiant sa population d’« animaux humains ». Israël a averti les habitants du quartier d’al-Rimal, au cœur de la ville de Gaza, d’évacuer, mais les gens ne savent pas où aller.
En Cisjordanie, le territoire où je vis, nous luttons pour mener une vie normale. Les dernières années ont été marquées par une augmentation du nombre de morts, de démolitions et de déplacements, constatés et documentés par les ONG internationales, l’ONU et les représentants diplomatiques. Pourtant, aucune action n’a suivi.
Maintenant, les rues sont étranges. Les gens sont sous le choc et impressionnés par l’attaque proactive, bien planifiée et coordonnée lancée par les groupes militants à Gaza. L’attaque a été immédiatement suivie par l’imposition d’un confinement total, qui resserre l’emprise sur la vie quotidienne des habitants de Cisjordanie, restreignant nos mouvements et intensifiant les limitations de l’accès aux services et ressources essentiels.
Une forte présence militaire converge vers la région et nous nous attendons à une escalade du nombre et de la portée des attaques violentes des colons. Attendez-vous également à davantage d’attaques de loups solitaires de la part des Palestiniens contre des postes militaires ou des colons, une situation inévitable étant donné la gravité des pertes.
Nous vivons encore une autre phase du cycle d’adversité qui définit la vie dans ce territoire occupé.