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Les décideurs politiques de l’UE s’affrontent sur le principe de conformité dès la conception, d’harmonisation des procédures administratives et des délais de mise en œuvre, selon un document de compromis sur la réglementation des locations à court terme, consulté par Euractiv.
Le règlement vise à harmoniser les règles au niveau européen sur le partage de données par les plateformes de voyage comme Airbnb et Booking.com afin d’harmoniser les procédures existantes et de donner aux autorités nationales une visibilité sur le travail de ces entreprises.
« Le Conseil de l’UE est opposé à la proposition de conformité dès la conception du Parlement européen et n’aime pas avoir 27 points d’entrée numériques uniques », a déclaré une source proche du dossier à Euractiv sous couvert d’anonymat.
Le rapporteur des Verts Kim van Sparrentak a également souligné ces divergences lors de la réunion de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs (IMCO) du Parlement le 11 octobre.
Le texte du Parlement européen oblige les sociétés de location courte durée à « faire de leur mieux pour évaluer si les informations » fournies par les hébergeurs sur leurs plateformes sont exactes, fiables et complètes.
Pour les pays de l’UE, ces dispositions sont disproportionnées et pourraient entraîner des problèmes techniques si les listes d’hôtes des secteurs privé et public utilisées pour recouper les informations ne sont pas mises à jour simultanément.
Standardisation des points d’entrée numériques uniques
Un autre point de désaccord politique concerne les Single Digital Entry Points, une plateforme où les sociétés de location courte durée doivent transmettre les données qu’elles collectent aux autorités compétentes.
Le Parlement européen a décidé de laisser la compétence de créer ces plateformes aux États membres alors que la position du Conseil suggère de créer un point d’entrée numérique unique géré directement par la Commission.
Pour garantir la normalisation des 27 points d’entrée numériques uniques, le texte du Parlement oblige la Commission à adopter des actes d’exécution.
Pourtant, certaines questions restent ouvertes quant à ce qui se passera avec les points d’entrée numériques uniques une fois que le règlement sera adopté et appliqué. Il n’est pas encore clair si la Commission continuera à mettre à jour les normes des points d’entrée numériques uniques à long terme.
Par ailleurs, le Parlement et la Commission veulent imposer aux 27 États membres de nommer des « coordinateurs nationaux » responsables et points de contact pour les points d’entrée numériques uniques.
Les pays de l’UE souhaitent plus de flexibilité, estimant que des coordinateurs devraient être nommés uniquement pour les États membres qui « établissent ou maintiennent une procédure d’enregistrement ».
Calendrier de mise en œuvre
La Commission a proposé un délai d’entrée en vigueur de deux ans pour le règlement, ce que le Conseil a confirmé dans sa version, tandis que le Parlement a raccourci l’entrée en vigueur à 18 mois dans sa version.
De même, il existe un désaccord sur le nombre de mois pendant lesquels un pays de l’UE doit conserver les informations fournies par les hôtes qui ont mis fin à la location d’un logement. Les pays de l’UE et la Commission conviennent d’un délai de 12 mois alors que le Parlement suggère 18 mois.
Autres désaccords politiques
En outre, les gouvernements européens ont un problème avec la formulation du mandat des députés européens qui donnerait aux pays les moyens de gérer les problèmes de logement, même si van Sparrentak a dû édulcorer ces dispositions en raison de l’opposition de ses collègues conservateurs.
Premièrement, il existe un désaccord quant à la définition de ce qu’est un « hôte actif ». Le Parlement européen a proposé une définition alors que le Conseil souhaiterait que cette définition soit renvoyée aux législations nationales.
Deuxièmement, le processus par lequel les autorités compétentes devraient vérifier l’authenticité et la validité des informations fournies par les hôtes a également créé un désaccord entre les deux institutions.
Le Parlement a suggéré une sanction cumulative, avec des exigences de fourniture d’informations complémentaires liées à une éventuelle suspension. Le Conseil s’y oppose, estimant que la suspension ne devrait avoir lieu que lorsque des informations complémentaires ne parviennent pas à confirmer l’authenticité et la validité.
En outre, la version du Conseil prévoit le « retrait » des logements en location en cas de non-respect de la loi, lorsque le Parlement a supprimé ce mot, modifiant ainsi la possibilité pour l’autorité compétente de « prendre les mesures supplémentaires appropriées pour empêcher la commercialisation d’un logement ». .
Troisièmement, il existe un désaccord politique sur le fait que le Parlement européen souhaite imposer que les procédures d’enregistrement soient « fournies en ligne, gratuitement ».
À terme, le mandat du Parlement est d’imposer aux sociétés de location à court terme de « garantir l’exhaustivité et l’exactitude des ensembles de données transmis aux autorités compétentes », ce qui constitue un ajout au projet de proposition de la Commission que le Conseil n’a pas non plus prévu.
Prochaines étapes
La dernière réunion technique aura lieu vendredi (10 novembre) et le prochain trilogue politique aura lieu le 15 novembre.
[Edited by Luca Bertuzzi/Zoran Radosavljevic]