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Le géant français des médias Vivendi a annoncé la finalisation de l’acquisition de son rival Lagardère. Mais la Commission européenne poursuit son enquête pour déterminer si l’opération enfreint les règles en matière de fusions.
Noël est arrivé en avance pour Vivendi. Le géant français des médias, propriétaire de la chaîne de télévision premium Canal+ et du groupe de communication Havas, a officiellement pris mardi le contrôle de son rival Lagardère, renforçant ainsi sa position de leader mondial de la culture, des médias et du divertissement.
Vivendi détient aujourd’hui environ 60 % du capital de Lagardère et peut désormais exercer un peu plus de 50 % de ses droits de vote.
Cette opération, initiée il y a plusieurs années, marque un changement significatif dans le périmètre du groupe contrôlé par le Famille Bolloré: cela signifie que Vivendi va acquérir Hachette Livre, premier éditeur français et troisième mondial, ce qui en fera « un leader mondial » du secteur, se vante l’entreprise dans un communiqué.
Elle a également acquis un réseau de distribution dans les gares et les aéroports, dont la chaîne de distribution Relay.
Vivendi a également acquis plusieurs médias nationaux (JDD, Paris Match, Europe 1), ainsi que plusieurs salles de renom (Casino de Paris, Folies Bergère, etc.), grâce à cette opération.
Augmenter les ventes à 16,5 milliards d’euros
Au total, Vivendi portera ses effectifs de 38 000 à « environ 66 000 salariés sur tous les continents », et son chiffre d’affaires augmentera de 72%, de 9,6 milliards d’euros à 16,5 milliards d’euros, à base comparable à 2022, précise-t-on.
Yannick Bolloré, président du conseil de surveillance de Vivendi, et Arnaud de Puyfontaine, PDG, ont exprimé leur joie dans un communiqué.
« Cette fusion est une opportunité pour nos deux groupes », indique le communiqué. « La combinaison de nos expertises marque une nouvelle étape dans notre ambition stratégique de transformation, d’internationalisation et d’intégration et nous propulse vers l’avenir. Nos métiers se complètent parfaitement, tant en termes de portefeuille de produits que d’empreinte géographique.
« Le groupe Vivendi n’a plus que des concurrents internationaux dans son secteur. En Europe, c’est le groupe Bertelsmann qui nous ressemble le plus », a déclaré Bolloré au Figaro. Le PDG étudie les opportunités en Amérique latine et sur le marché asiatique, en particulier dans les secteurs des communications en Chine et en Inde.
Mais le spectre d’une enquête de la Commission européenne sur la fusion plane toujours sur Vivendi. L’institution européenne cherche à savoir si l’entreprise a pris les devants en rachetant Lagardère avant d’obtenir le feu vert.
S’il s’avère que c’est le cas, l’accord restera en vigueur, mais il pourrait coûter à l’entreprise jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires total.
« Nos équipes n’avaient pas le droit de se parler jusqu’à ce soir [Tuesday]. Nous avons respecté les règles européennes et nous sommes confiants et agissons de bonne foi », a déclaré Bolloré au Figaro.