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Alors que le gouvernement français fait de la régulation des deepfakes l’un de ses combats dans le monde numérique, ces trucages destinés à tromper le public ont fait leur entrée dans la bataille politique par le biais d’un représentant du parti présidentiel lui-même.
Loïc Signor, porte-parole de Renaissance, s’est attaqué à Marine Le Pen en la mettant en scène dans un montage généré par intelligence artificielle, publié sur la plateforme X. De quoi créer un précédent dans le débat français, à quelques mois des élections européennes.
Dans la majorité, le montage a été peu repris et réduit à une « initiative personnelle » par le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot, jeudi matin sur Sud Radio.
«Il faut toujours veiller à ce qu’aucune confusion ne puisse s’introduire» dans l’esprit de ceux qui voient ce type de vidéos, a-t-il ajouté. Celle de Loïc Signor « aurait peut-être mérité (…) de préciser un peu mieux qu’il s’agissait là d’un montage » at-il ajouté, sans pour autant appeler explicitement le porte-parole de Renaissance à supprimer l’ extrait.
La publication va à rebours de la position tenue par plusieurs membres du gouvernement et de la majorité sur la prolifération des deepfakes.
#MarinePoutine
La vidéo truquée a été publiée le 31 décembre, dans la foulée de la publication des vœux de la présidente des députés RN. On y voit Marine Le Pen commencer sa prise de parole en français. Le son grésille, puis la leader d’extrême droite réapparaît et poursuit son discours en russe, ses lèvres mimant les inflexions de la langue esclave. « L’IA fait encore plus peur lorsqu’elle se rapproche de la réalité. Retrouvez les vœux 2024 de #MarinePoutine», écrit Loïc Signor dans sa publication.
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«On l’a fait rapidement avec les équipes techniques, en une heure. Puis on s’est dit : on fonce», explique-t-il à POLITICO, tout en assumant «le côté provocateur» de cette publication, réalisée à l’aide de l’outil de traduction Rask AI.
Selon Loïc Signor, cette vidéo poursuivait un double objectif : dénoncer l’accointance supposée du parti à la flamme avec la Russie, qui a fait l’objet d’une enquête publiée ces derniers jours par le Washington Post. Mais aussi, selon lui, dénoncer les risques posés par l’essor des intelligences artificielles génératives.
« Le message était : l’IA vous fait peur, nous aussi. Je voulais montrer que l’on pouvait faire avec elle des choses surprenantes », fait-il valoir, tout en admettant que « la question de la régulation aurait pu être posée dès le premier tweet ».
Le deepfake a été vertement évoqué par certains responsables d’extrême droite. « Ils utilisent des deepfakes… tout en prétendant les dénoncer », a répondu Samuel Lafont, responsable de la stratégie numérique du parti Reconquête ! d’Éric Zemmour.
Un encadrement bientôt renforcé
La régulation des « hypertrucages », en bon français, était au menu des discussions du projet de loi numérique porté par Jean-Noël Barrot.
Via deux amendements gouvernementaux, leur encadrement a ainsi été renforcé lors des discussions. L’un d’eux prévoit que ces manipulations seront explicitement ajoutées à l’article 226-8 du code pénal, qui sanctionne les montages de personnes produits sans leur consentement — seulement s’il n’apparaît pas « à l’évidence » qu’il ‘il s’agit d’un montage, ou « s’il n’en est pas expressément fait mention ». Pour mémoire, le projet de loi doit encore faire l’objet d’un accord en commission mixte paritaire au Parlement.
Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait même proposé d’aller plus loin : en avril dernier, auprès de POLITICO, le ministre délégué chargé du Renouveau démocratique — et porte-parole du gouvernement — avait dit vouloir interdire aux partis politiques et aux candidats de publier des vidéos et des photos générées ou modifiées par l’IA six mois avant une élection. Avec en ligne de mire les élections européennes, qui se tiendront justement en juin. Sollicité par POLITICO, son cabinet n’a pas donné suite.
Nouveau monde
L’usage politique des deepfakes est une crainte récurrente depuis plusieurs années et notamment depuis une vidéo, devenue virale, de Barack Obama insultant Donald Trump. Publiée en 2018, elle avait mis en évidence le réalisme de ces trucages et leur rôle potentiel dans la diffusion de « fake news ».
Depuis, et avec l’essor des intelligences artificielles génératives ouvertes au grand public ces dernières années, les responsables politiques font face de manière croissante à ce risque. Au Royaume-Uni, en octobre dernier, un deepfake du leader d’opposition Keir Starmer insultant ses équipes avait bousculé le débat politique et mis en lumière l’étendue des risques en matière de désinformation. L’extrait avait été écouté plus de 1,5 million de fois sur la plateforme X.
Avec la vidéo de Loïc Signor, le débat politique français franchit lui aussi une étape. Le député technophile Eric Bothorel estime que l’on évolue vers un monde « compliqué à appréhender ». L’image n’est plus une valeur refuge, et ce que l’on voit ne suffit plus à servir de repère.
L’élu Renaissance ajoute : « Que les politiques se servent des outils à disposition, cela me paraît assez normal. Mais il faut avouer qu’avec ce type de vidéos, on met les deux pieds dans ce monde-là.