Customize this title in frenchLes têtes de liste de l’UE dénoncent les annonces du gouvernement français à Mayotte

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Les candidats français en tête des listes pour les élections européennes ont riposté à l’annonce du ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, d’un amendement constitutionnel sur mesure sur la citoyenneté pour la région d’outre-mer de Mayotte.

Mayotte est la plus récente région ultrapériphérique de l’UE, puisqu’elle a rejoint le bloc en 2014 à la suite d’un référendum en 2009 qui a changé son administration de territoire français d’outre-mer à région d’outre-mer. Située dans l’océan Indien, elle fait partie de l’archipel des Comores.

L’île comorienne d’Anjouan est située à 70 kilomètres de Mayotte. Les estimations officielles françaises et comoriennes du nombre de personnes qui se sont noyées en tentant de traverser ce plan d’eau entre 1995 et 2012 varient entre 7 000 et 50 000.

Les meilleures conditions de santé, de travail et d’éducation de Mayotte attirent les immigrants d’Afrique de l’Est. Selon l’INSEE, sur les 256 500 habitants de Mayotte en 2017, 48 % n’avaient pas la nationalité française.

Depuis deux semaines, l’organisation Forces Vives a lancé un important mouvement de protestation, dénonçant l’insécurité chronique et les blocages de routes paralysant l’île.

« Nous allons prendre une décision radicale, qui est de mettre fin à la citoyenneté à Mayotte par une révision constitutionnelle », a déclaré dimanche Darmanin à la presse, estimant que cela « réduirait littéralement l’attractivité de l’île ».

Depuis la loi « asile et immigration » de 2018, des règles de citoyenneté de naissance spécifiques et plus strictes s’appliquent à Mayotte. En effet, les enfants de parents étrangers demandant la nationalité française à l’âge de 18 ans doivent prouver que l’un de leurs parents résidait légalement en France depuis au moins trois mois au moment de leur naissance.

Le gouvernement français souhaite étendre cette disposition spécifique aux deux parents tout en étendant la condition de résidence à un an.

Considérant que la réforme permettra d’atténuer le problème de l’immigration à Mayotte, le ministre de l’Intérieur a annoncé la fin des titres de séjour spécifiques à Mayotte, qui empêchaient les gens de voyager ailleurs en France. Cette mesure est une revendication des Forces Vives.

Les principaux candidats à l’UE ont rejeté ces mesures.

La députée du Parti vert Marie Toussaint a revendiqué sur Xla révision constitutionnelle « porterait préjudice à notre République », définie dans la Constitution française comme « indivisible ».

Du côté des Républicains (PPE), son candidat tête de liste, François-Xavier Bellamy, a estimé que la fin des titres de séjour est une « incitation claire à l’immigration clandestine ».

Marion Maréchal, Reconquête ! (ECR) le candidat tête de liste également argumenté que la fin de cette mesure « entraînera un transfert de l’immigration de Mayotte vers la France métropolitaine ».

Pour LFI, sa tête de liste, Manon Aubry, a réagi à la proposition de Maréchal d’étendre la fin de la citoyenneté du droit d’aînesse à l’ensemble de la France, affirmant que le parti Renaissance (Renew Europe) « s’attaque au concept de nationalité » et favorise les idées d’extrême droite.

Les représentants de Mayotte ont quant à eux salué ces mesures.

Le député mahorais Mansour Kamardine (Les Républicains, PPE) a salué la réforme constitutionnelle, la qualifiant de « nécessaire ». « À travers [the government] déclarations, nous avons le sentiment et la sensation que le gouvernement comprend enfin ce qui se passe à Mayotte », a-t-il déclaré à FranceInfo.

Le « projet de loi d’urgence pour Mayotte » devrait être déposé avant l’été, a annoncé la ministre déléguée chargée de l’Outre-mer, Marie Guévenoux.

La révision constitutionnelle de Mayotte doit être approuvée soit par référendum, soit par un vote parlementaire d’au moins 60 % en sa faveur.

(Théophane Hartmann | Euractiv.fr)

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