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Fou le protagoniste de Jean-Paul Sartre dans La Nausée, c’était une pierre sur la plage qui suscitait une horreur écrasante face à la nature de l’existence. Pour Phillip Notman de Rupert Thomson, il s’agit du bip d’un lecteur électronique qui enregistre un abonnement. Comment fabriquer une bombe (publié sous le titre Dartmouth Park aux États-Unis), le 14e roman de Thomson, s’ouvre avec Notman quittant une conférence universitaire à Bergen, en Norvège. Il retourne à Londres, où il vit avec sa femme Anya. Leur fils, Seth, s’est récemment remis d’une tentative de suicide et est maintenant à l’université. Dans le tramway de Bergen, Notman a l’impression qu’une « main s’était enroulée autour de son cerveau et elle le serrait ». Tout autour de lui devient soudain « insupportable » car « artificiel ».
Lors de la conférence, Notman a rencontré une professeure de sociologie espagnole, Inés Vaquero de Ayala, plus jeune que lui et non mère, qui porte un chemisier en organza rouge au petit-déjeuner et dont les lèvres le font se demander « ce que ce serait d’embrasser cette bouche ». « Il ne s’est rien passé », se rassure-t-il, mais quelque chose a changé. Il veille tard, assis dans le jardin glacial de sa confortable maison du nord de Londres. Il estime que le remède à ce qu’il appelle sa « nausée » est de s’éloigner des personnes qu’il aime le plus. Il achète un billet d’avion pour l’Espagne et explique à Anya : « Je dois trouver une solution. »
À ce stade, il est difficile de considérer la révélation philosophique de Notman autrement que comme une couverture pour son glissement écrasant et prévisible vers l’adultère. Ce qu’il recherche n’est pas, comme il le croit, la vérité sur le monde, mais le fantasme d’un argent sans travail et d’une famille sans engagement. Il retrouve Inés à Cadix et ils passent quelques jours de flirt à passer de l’amontillado, des cigarettes, des « yeux sombres » autour de la table et à ne pas téléphoner à Anya. Ils se rendent à une soirée flamenco, au cours de laquelle Notman est ému par la « chanson grave » de chant jondo, dont il apprend que ses racines sont dans l’oppression. Lui et Inés (dont le nom signifie « chaste ») partagent un lit mais, là encore, rien ne se passe.
Notman quitte l’Espagne pour la Crète, où il réside dans une maison vide appartenant à un couple britannique qu’il vient de rencontrer. En détournant l’exemple sérieux de Sartre, le roman de Thomson transforme l’enquête métaphysique en picaresque. Notman a déjà essayé, sans succès, de trouver quelque chose d’« authentique » dans l’infidélité et la tradition populaire. Maintenant, sa recherche l’amène à essayer la compagnie homosociale (les hommes de la taverne locale ne sont pas disponibles) ; la religion (il essaie d’entrer dans un monastère – le moine rit) ; et la charité (de retour à Londres, il paie un jeune SDF pour qu’il passe la nuit dans un hôtel). Plus Notman s’éloigne du centre émotionnel de sa vie – la relation poignante avec son fils malheureux notamment – plus il est difficile de se soucier de son personnage.
Thomson est attiré par les narrateurs insaisissables et les zones grises morales. Son remarquable éventail de sujets comprend le policier gardant le cadavre de Myra Hindley dans Death of a Murderer et un sculpteur sicilien du XVIIe siècle dans Secret. Comment fabriquer une bombe est écrit sans un seul point ni guillemets. Au lieu d’une ponctuation conventionnelle, chaque nouvelle phrase commence par une nouvelle ligne. À la fois austère et astucieux, c’est une subversion étonnamment discrète de la forme de la prose. Thomson est un écrivain habile et réfléchi – et ce n’est pas un hasard si le texte a l’apparence, sinon la sensation, d’un manifeste. Notman lui-même écrit un discours colérique qu’il appelle un « Notmanifesto », un portemanteau inspiré de son séjour dans un Travelodge. Le Notmanifeste est un collage vraisemblablement décevant d’idées reçues, qui en révèle plus sur cet homme blanc riche d’âge moyen qu’il ne le sait : il appelle à un monde où « personne ne se sentirait « négligé » ou « laissé pour compte » ».
Comment fabriquer une bombe est, à un certain niveau, une satire de l’existentialisme, suggérant que Nausée pourrait être une élégie inconsciente du fantasme de la toute-puissance masculine blanche, déguisée en philosophie. C’est aussi une bande dessinée sur la radicalisation : un Quatre Lions littéraire à l’ère des « incel ». Rien dans le profil de Notman ne ferait de lui un candidat à la censure dans le cadre du fameux programme « Prevent » du gouvernement britannique. C’est un père de famille malheureux et inoffensif qui, pour des raisons qu’il ne peut pas vraiment expliquer, veut faire exploser quelque chose.