Présidentielle en Moldavie : Sandu, la candidate pro-occidentale, en position favorable

Présidentielle en Moldavie : Sandu, la candidate pro-occidentale, en position favorable

Maia Sandu, la candidate pro-européenne, mène les élections présidentielles en Moldavie avec 36,5% des voix, devant Alexandr Stoianoglo à 29%. Cependant, lors d’un référendum sur l’adhésion à l’UE, le camp du non l’emporte avec 55%. Sandu accuse des forces antidémocratiques d’influencer le vote, tandis que les autorités de sécurité ont détecté des tentatives de désinformation. Des critiques émergent sur le lien entre l’élection et le référendum, notamment de l’ancien président Dodon.

Maia Sandu, la candidate pro-européenne, est en tête des élections présidentielles en Moldavie, selon les résultats préliminaires. Cependant, le vote relatif à l’adhésion du pays à l’Union européenne penche en faveur du non. La présidente Sandu a exprimé des accusations sérieuses concernant l’élection.

D’après les premiers résultats, Maia Sandu, actuelle présidente et membre du Parti Action et Solidarité (PAS), mène les élections présidentielles en Moldavie avec 36,5 % des suffrages, après le dépouillement de 75 % des bulletins. Son principal adversaire, l’ancien procureur général Alexandr Stoianoglo, représentant du parti socialiste de l’ex-président pro-russe Igor Dodon, atteint environ 29 %. Si aucun candidat ne parvient à obtenir au moins 50 % des voix au premier tour, un second tour se déroulera le 3 novembre.

En plus des élections présidentielles, les Moldaves de cette nation de l’Europe du Sud-Est, forte d’environ 2,5 millions d’habitants, étaient également invités à voter lors d’un référendum sur l’adhésion à l’Union européenne. À ce stade, le camp du non semble en tête avec 55 % des voix après le dépouillement de 80 % des suffrages.

Accusations d’influence sur les électeurs

Maia Sandu, perçue comme la favorite, ambitionne un second mandat pour continuer sa politique réformatrice. Avec dix concurrents, la probabilité d’un second tour dans deux semaines avec le candidat arrivé en deuxième position est élevée.

Lors d’une apparition dans la capitale, Chisinau, Sandu a dénoncé une attaque sans précédent des forces antidémocratiques visant à miner l’élection. Elle a affirmé que des groupes criminels, agissant avec le soutien d’une puissance étrangère, ont tenté de déstabiliser le pays. « Il y a des preuves que 300 000 voix ont été achetées », a-t-elle déclaré. Elle a également dénoncé la diffusion de faux renseignements et la propagande qui aurait coûté des dizaines de millions d’euros. « Nous faisons face à une attaque sans précédent contre la liberté et la démocratie ici », a-t-elle ajouté, tout en précisant vouloir attendre les résultats finaux avant de prendre des décisions.

Les autorités de sécurité moldaves avaient déjà détecté des cas de désinformation prorusse et de corruption électorale avant le scrutin. L’oligarque Ilan Shor, qui vit à l’étranger et est recherché dans son pays pour blanchiment d’argent et fraude, est considéré comme un acteur majeur de ces manœuvres.

D’autre part, la Russie a accusé l’Union européenne d’interférer dans le vote, en promettant des milliards de fonds. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a déclaré qu’elle se serait engagée à fournir 1,8 milliard d’euros lors de son récent passage à Chisinau, pour soutenir l’emploi, la croissance, les services et les infrastructures.

Critiques du référendum sur l’UE

Les électeurs moldaves étaient également appelés à se prononcer sur un référendum visant à inscrire dans la Constitution l’aspect ‘irréversible’ de la politique d’intégration européenne du pays. Ce référendum stipulerait que « L’intégration à l’Union européenne est déclarée objectif stratégique de la République de Moldavie ».

Le jour des élections, la décision de Sandu de lier l’élection présidentielle au référendum sur l’UE a suscité de vives réactions. Plusieurs représentants de partis pro-russes ont boycotté cette consultation.

L’ancien président Dodon, du Parti socialiste, a décrit cette initiative comme un « processus illégal », arguant qu’il ne s’agissait pas d’un véritable référendum mais d’une modification de la Constitution. Il a appelé à la poursuite des discussions avec l’Union européenne, tout en précisant qu’une décision d’adhésion ne devrait être prise qu’à l’issue de ces négociations, lorsque les conditions seront clairement établies. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’un véritable référendum pourrait avoir lieu.