Décompte partiel des votes en Moldavie : Sandu porte des accusations lors du référendum sur l’UE

Décompte partiel des votes en Moldavie : Sandu porte des accusations lors du référendum sur l'UE

La présidente pro-européenne de Moldavie, Maia Sandu, mène les élections présidentielles avec environ 41 % des voix, mais risque de ne pas remporter le référendum sur l’UE, qui semble pencher vers le non. Elle a dénoncé des tentatives de déstabilisation par des forces antidémocratiques et évoqué l’achat de votes. Pendant ce temps, la Russie accuse l’UE d’influence sur le vote, alors que des promesses d’aide financière ont été faites. Le climat politique reste tendu.

Maia Sandu, la présidente de Moldavie, est en tête des élections présidentielles, mais fait face à un défi potentiel pour le référendum sur l’Union européenne, selon les résultats partiels. Dans la nuit, elle a émis de graves accusations.

Lors des élections en Moldavie, la présidente pro-européenne Maia Sandu a obtenu environ 41 % des voix après le dépouillement de plus de 96 % des bulletins. Bien qu’elle soit en tête, cela ne lui permet pas de décrocher une majorité absolue, ce qui pourrait la contraindre à un second tour dans deux semaines. Son principal adversaire, l’ancien procureur général Alexandru Stoianoglo, a récolté environ 27 % des voix et représente le Parti socialiste, qui a des liens historiques avec l’ex-président prorusse Igor Dodon.

Au total, onze candidats ont participé à cette élection, parmi lesquels plusieurs prônent de bonnes relations avec la Russie. Sandu s’est engagée à inscrire l’intégration européenne dans la Constitution comme objectif stratégique. Lors du référendum, qui s’est également tenu le dimanche de l’élection, les résultats préliminaires laissent à penser que la population a voté à une majorité très faible contre la révision constitutionnelle, alors que les sondages avaient indiqué une tendance inverse.

Analyse des résultats par Silke Diettrich de WDR depuis Chisinau

Graves accusations de fraude

Dans une déclaration faite la nuit dans la capitale Chisinau, Maia Sandu a dénoncé une attaque sans précédent des forces antidémocratiques contre les élections. Elle a affirmé que des groupes criminels, associés à une puissance étrangère, cherchaient à déstabiliser la Moldavie.

Les dirigeants de ce pays, qui aspire à rejoindre l’UE, perçoivent la Russie comme la plus grande menace pour la stabilité de la nation. Sandu a déclaré qu’il y avait des preuves d’achat de 300 000 votes, avec des dizaines de millions d’euros dépensés pour répandre des mensonges et de la propagande. « Nous sommes confrontés à une attaque sans précédent contre la liberté et la démocratie dans notre pays, » a-t-elle confié à la presse locale, ajoutant qu’elle attendrait les résultats finaux avant de prendre des décisions.

Maia Sandu, qui espère être réélue, n’a pas fourni de détails supplémentaires. Cependant, avant le scrutin, les forces de sécurité moldaves avaient déjà repéré des cas de corruption électorale et de désinformation prorusse dans ce pays d’environ 2,5 millions d’habitants, situé entre l’Ukraine et la Roumanie, membre de l’UE.

En plus de la Russie, l’oligarque Ilan Shor, qui a été condamné par contumace à 15 ans de prison pour blanchiment d’argent et fraude, est également un acteur majeur dans la politique moldave, bien qu’il se soit échappé à l’étranger. Selon les médias russes, Shor a accusé Sandu de ne pas réussir aux élections, arguant que la Moldavie n’a pas besoin d’adhérer à l’UE.

Aide financière promise par l’UE

La Russie a accusé l’Union européenne d’influencer le vote en promettant des milliards d’euros. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a évoqué un soutien de 1,8 milliard d’euros lors d’une visite à Chisinau avant le vote, visant à stimuler la croissance, à créer des emplois et à améliorer les infrastructures.

Le fait que Sandu ait associé l’élection présidentielle au référendum sur l’UE a soulevé des critiques. Plusieurs politiciens favorables à la Russie ont boycoté le référendum, qualifiant le processus d’illégal. Ils estiment que les discussions avec l’Union européenne devraient se poursuivre, mais que la décision d’adhérer ne devrait être prise qu’après des négociations claires sur les conditions, suivies d’un référendum.