Stellantis se prépare à diminuer la fabrication de véhicules à essence pour se conformer aux réglementations environnementales européennes.

Stellantis se prépare à diminuer la fabrication de véhicules à essence pour se conformer aux réglementations environnementales européennes.

De nombreux fabricants automobiles en Europe, confrontés à des règles d’émissions plus strictes en 2025, doivent vendre davantage de voitures électriques (VE). Cependant, la demande pour les VE stagne, ce qui a conduit Stellantis à envisager de réduire la production de voitures à moteur à combustion interne pour respecter les limites de CO2. D’autres stratégies incluent des partenariats et des ajustements de prix pour naviguer dans un marché en difficulté tout en se conformant aux réglementations.

De nombreux fabricants d’automobiles se retrouvent dans une situation délicate au sein de l’Union européenne. Afin de répondre aux normes d’émissions de plus en plus strictes, qui entreront en vigueur en 2025, les entreprises doivent accroître la vente de véhicules électriques (VE). Pourtant, les dernières données sur les ventes révèlent que les consommateurs montrent toujours une préférence pour les voitures à moteur à combustion et hybrides. Stellantis a une approche en tête : si les VE ne se vendent pas comme prévu, l’entreprise est prête à réduire sa production de voitures à moteur à combustion pour respecter les limites d’émissions de CO2 imposées par la réglementation.

A partir du 1er janvier 2025, les fabricants automobiles de masse devront atteindre un objectif d’émissions de CO2 de 95 grammes par kilomètre pour l’ensemble de leur flotte, contre 106,6 grammes par kilomètre en 2023. Par exemple, même une Toyota Yaris hybride de 116 chevaux pourrait ne pas satisfaire aux exigences, puisqu’elle émet entre 87 et 98 grammes de CO2 par kilomètre. De plus, la majorité des véhicules populaires aux États-Unis dépassent largement cette limite, comme le Toyota RAV4 Hybrid qui émet 126 grammes de CO2 par kilomètre.

Pour aider les marques à réduire leur moyenne de CO2, les régulateurs incitent à augmenter la vente de VE. Cependant, la demande de ces véhicules stagne en Europe. Les ventes ont chuté de 33 % en août 2024, et Fiat a été contraint de suspendre la production de la 500e pendant quatre semaines en raison d’un manque de commandes en raison des difficultés rencontrées sur le marché européen des voitures électriques.

Une autre manière d’atteindre les exigences réglementaires consiste à réduire les ventes de voitures à moteur à combustion interne, ce qui est exactement le plan de Stellantis. Jean-Philippe Imparato, récemment nommé directeur des opérations de la division européenne de Stellantis, a révélé que les baisses de production pourraient commencer dès le 1er novembre. Étant donné qu’il faut environ 60 jours pour qu’un véhicule passe de la chaîne de montage à son premier propriétaire enregistré, cela laisse peu de temps pour agir. Bien que réduire la production puisse sembler contre-intuitif, les constructeurs qui ne respectent pas les normes de CO2 devront payer une amende de 95 euros (environ 103 dollars) pour chaque gramme excédentaire par véhicule, et les coûts pourraient grimper rapidement. Luca de Meo, PDG de Renault, a prédit que les entreprises en infraction pourraient devoir verser 15 milliards d’euros (environ 16,2 milliards de dollars) à l’UE à la fin de l’année.

Stellantis explore également d’autres alternatives. Une de ces démarches est une coentreprise avec Leapmotor, une entreprise chinoise qui a commencé à vendre des VE en Europe début 2024. Les émissions de CO2 de ces véhicules peuvent être intégrées à celles de Stellantis. De plus, la marque prévoit d’augmenter ses ventes de VE dans des pays clés où l’adoption est plus forte, comme les Pays-Bas, afin de compenser la faible demande observée dans des pays comme l’Italie.

En dernier recours, Imparato a déclaré que Stellantis envisagera d’augmenter les prix des véhicules à moteur à combustion interne sur une base adaptable par modèle, marque et marché pour décourager les achats. Bien que ces stratégies visent à éviter une réaction négative des régulateurs, elles pourraient avoir des répercussions sur le marché. Par exemple, si le prix d’une Alfa Romeo Giulia grimpe de 10 000 euros en France, cela pourrait également influencer la valeur des modèles récents, soulevant ainsi des questions sur la valeur des modèles plus anciens comme la Giulietta de 2012. De plus, avec peu de différences réglementaires entre les pays de l’UE, quel empêchement y a-t-il pour traverser la frontière italienne pour éviter la prime de 10 000 euros ?

Malgré ces défis, Stellantis adopte une approche proactive en matière de respect des réglementations et s’oppose à toute suggestion de retard ou de modification des règles, adoptant une philosophie de « trouver un moyen ou d’en créer un » pour rester conforme. En revanche, d’autres fabricants, tels que BMW et le groupe Renault, expriment des préoccupations face à cette législation.