Réunion annuelle de la Banque mondiale et du FMI L’augmentation exponentielle de la dette publique, une menace mondiale

Réunion annuelle de la Banque mondiale et du FMI L'augmentation exponentielle de la dette publique, une menace mondiale

Le FMI avertit que les pays les plus pauvres risquent d’être accablés par des taux d’intérêt élevés sur leur dette publique. Lors de l’assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale, il a été noté que la dette publique mondiale dépassera 100 billions de dollars. Les pays en développement éprouvent des difficultés à obtenir des financements, et des mesures d’austérité aggravent la situation. Un nouveau pacte appelle à un soutien accru pour ces nations, même si les décisions ne sont pas contraignantes.

Les pays les plus vulnérables du monde font face à des risques accrus en raison des taux d’intérêt élevés sur leur dette publique, d’après les avertissements du Fonds monétaire international (FMI). Cela soulève des questions importantes sur le rôle du FMI et de la Banque mondiale dans cette crise.

Depuis lundi, le FMI et la Banque mondiale tiennent leur assemblée annuelle, avec un débat crucial sur la question croissante de la dette publique mondiale. Le FMI estime que d’ici la fin de l’année, cette dette dépassera les 100 trillions de dollars, représentant environ 93 % du PIB mondial.

Les prévisions indiquent que ce niveau d’endettement continuera à augmenter au cours de cette décennie, principalement à cause de l’accroissement de la dette en Chine et aux États-Unis, selon le nouveau rapport « Fiscal Monitor » du FMI.

La Banque mondiale souligne que les efforts pour éliminer l’extrême pauvreté ont récemment connu des relents d’inefficacité.

Avec pour mission d’assister les nations en difficulté, le FMI et la Banque mondiale accordent des prêts conditionnels pour stabiliser ces pays. Cependant, la crise de la dette dans le Sud global s’est aggravée ces dernières années.

Ce sont principalement les nations pauvres qui suscitent l’inquiétude du FMI. Bien que leurs niveaux d’endettement soient souvent inférieurs à ceux des pays développés comme la France ou les États-Unis, ils se retrouvent dans une situation difficile. Par exemple, le Mali a une dette représentant environ 50 % de son PIB, tandis que le Royaume-Uni dépasse les 100 % et les États-Unis atteignent même plus de 125 %.

Le FMI prévoit que, pour la première fois, la dette publique mondiale atteindra les 100 trillions de dollars en 2024.

Difficultés financières croissantes

Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, a fait des mises en garde : « L’augmentation de la dette réduit de manière disproportionnée la marge budgétaire des pays à faible revenu – tous les poids de la dette ne sont pas les mêmes », a-t-elle affirmé.

Un rapport de 2024 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement révèle que les pays en voie de développement ont remboursé 49 milliards de dollars de plus à leurs créanciers étrangers en 2022 qu’ils n’en ont reçu en nouvelle aide. En raison de leur solvabilité limitée, ces pays sont souvent contraints de payer des taux d’intérêt plus élevés.

Retombées sur les services essentiels

Aujourd’hui, 40 % des personnes les plus démunies ont vu leur situation se détériorer depuis la pandémie. De plus, un pays sur quatre consacrerait davantage de fonds aux paiements d’intérêts qu’à la santé et à l’éducation, selon Richard Gowan, directeur du ‘Crisis Group’ : “Plusieurs pays en difficulté peinent à obtenir les financements nécessaires du FMI et de la Banque mondiale.”

De nombreux pays, notamment dans le Sud, ont adopté des mesures d’austérité pour réduire leur dette, qui ont souvent eu des conséquences néfastes sur les plus vulnérables. Par ailleurs, plusieurs d’entre eux risquent de connaître des défauts de paiement. Toutefois, des voix internationales s’élèvent pour affirmer qu’il est crucial d’investir, notamment dans des projets de changement climatique, tout en stimulant la croissance économique, selon le FMI.

Le président de la Banque mondiale, M. Malpass, prévoit des temps difficiles pour l’économie mondiale.

Urgence de réformes financières

Avant leur assemblée de septembre, les Nations unies ont décidé d’une réforme de l’architecture financière internationale. Le ‘Pacte pour l’avenir’, mis en avant par l’Allemagne et la Namibie, appelle à un soutien accru du FMI et de la Banque mondiale envers les pays en développement, en facilitant l’accès aux crédits. Richard Gowan précise que ce pacte exige une augmentation des investissements en aide au développement et une réforme des processus décisionnels du FMI et de la Banque mondiale pour plus d’équité.

Les décisions prises dans le cadre de ce pacte ne sont pas contraignantes, mais représentent un message fort des nations non occidentales : le statu quo financier ne peut perdurer.

Le FMI a déjà annoncé une réduction des coûts d’emprunt pour plusieurs pays