La subtile divergence : une étude des données concernant le fossé de genre aux États-Unis

La subtile divergence : une étude des données concernant le fossé de genre aux États-Unis

L’article examine les dynamiques électorales aux États-Unis, révélant un fossé croissant entre les sexes dans les comportements de vote, avec les hommes se tournant vers Donald Trump et les femmes vers Kamala Harris. Ce clivage s’est accentué au fil des décennies, en particulier après le mouvement #MeToo et les restrictions sur l’avortement. Il aborde également des problèmes sociaux touchant les jeunes hommes, tels que le sentiment d’inutilité, la hausse des suicides et des décès par overdose, soulignant un désespoir croissant dans cette population.

La campagne électorale aux États-Unis semble s’étendre indéfiniment, avec peu de changements perceptibles à ce stade. Les sondages révèlent une situation d’impasse, rendant l’issue du scrutin encore incertaine. Toutefois, une tendance se dessine: la majorité des hommes semblent se diriger vers Donald Trump tandis que Kamala Harris attire la majorité des électrices.

Ce phénomène de différence de vote entre les sexes existe depuis les années 80, avec des origines remontant à l’ère de Ronald Reagan et sa « révolution conservatrice ». Ce virage politique a poussé de nombreuses femmes à se tourner vers le parti démocrate, notamment en raison de la position anti-avortement de Reagan.

Les élections de 2000 ont marqué le plus grand écart entre les sexes, avec 53 % des hommes votant pour George W. Bush contre seulement 43 % des femmes. Plus de la moitié d’entre elles avaient préféré Al Gore, le candidat démocrate. Depuis, cette tendance a varié, avec une petite différence lors des élections de 2008, qui a progressivement augmenté pour atteindre plus de 9 points de pourcentage récemment.

Un écart entre les sexes en pleine expansion

Cette année, il est possible que l’écart entre les sexes atteigne ou dépasse les chiffres records de 2000. Le « Cook Political Report » estime un écart moyen de 10 points de pourcentage dans les sondages, soulignant surtout les divergences entre les jeunes électeurs des deux sexes.

Ce clivage idéologique n’est pas unique aux États-Unis. À travers les pays occidentaux, on constate que les jeunes femmes se tournent vers des opinions plus progressistes, tandis que les jeunes hommes adoptent des vues plus conservatrices. Alice Evans, chercheuse à Stanford, suggère que la génération Z se divise réellement en deux groupes par sexe.

Cette tendance s’est intensifiée, notamment après le mouvement #MeToo, qui a sensibilisé les jeunes femmes. De plus, les récentes restrictions sur l’avortement aux États-Unis, comme l’annulation de Roe v. Wade, ont incité davantage de femmes à soutenir des causes progressistes.

Éducation, emploi et isolement

Au-delà des choix électoraux, les différences entre sexes se manifestent aussi dans le domaine éducatif. Dans les années 90, plus de jeunes hommes que de femmes fréquentaient les universités américaines. Aujourd’hui, ce sont 44 % des femmes âgées de 25 à 29 ans qui ont un diplôme universitaire, contre 35 % pour les hommes. Depuis 2013, les femmes diplômées dépassent les hommes dans la population âgée de plus de 25 ans.

Cette avancée éducative influence également le marché du travail. Pendant que l’engagement des jeunes femmes dans le monde professionnel augmente, celui des jeunes hommes montre une tendance à la baisse. En 1990, près de 95 % des hommes de 25 à 34 ans étaient employés ou à la recherche d’un emploi. Ce chiffre a chuté à environ 90 % aujourd’hui, un changement significatif mis en évidence par les statistiques du ministère du Travail américain. De plus, de plus en plus de jeunes hommes ne sont ni actifs professionnellement, ni en formation, ni en charge d’un foyer, vivant souvent plus longtemps chez leurs parents par rapport aux jeunes femmes.

Sentiment d’inutilité chez les jeunes hommes

Richard Reeves, du American Institute for Boys and Men, souligne des inquiétudes croissantes concernant le sentiment d’inutilité chez les jeunes hommes, qui ne se perçoivent pas comme utiles sur le plan familial ou sociétal. Le sociologue Kevin M. Roy note qu’ils éprouvent une crise de sens, en constatant que les carrières de leurs pères semblent désormais hors de portée. Ce phénomène est alimenté par la diminution de l’influence masculine dans certains secteurs et l’évolution vers des emplois plus flexibles, qui bénéficient davantage aux femmes.

En revanche, les jeunes femmes affichent un optimisme croissant, conscientes des opportunités qui s’offrent à elles, comparées à celles de leurs mères et grands-mères. Par conséquent, cette crise de sens ne les touche pas autant.

Le suicide : un problème critique

Les statistiques sur le suicide révèlent une réalité alarmante : les hommes se suicident quatre fois plus que les femmes aux États-Unis, souvent avec des armes à feu. Ce ratio est