Économie et administration : Quel avenir pour la législation sur les chaînes d’approvisionnement ?

Économie et administration : Quel avenir pour la législation sur les chaînes d'approvisionnement ?

L’article aborde la controverse autour de la loi allemande sur la chaîne d’approvisionnement, qui exige des entreprises qu’elles garantissent le respect des droits de l’homme dans leurs usines à l’étranger. Bien que la ministre du développement, Svenja Schulze, la défende comme efficace, le chancelier Olaf Scholz exprime des doutes sur sa pérennité, promettant une révision. Les critiques proviennent tant des entreprises que d’organisations, alors que la réglementation européenne en cours d’élaboration soulève des préoccupations sur la protection des droits fondamentaux.

Cette législation a pour but de garantir que les entreprises respectent les droits de l’homme, même dans leurs usines sous-traitantes à l’étranger. Malgré cela, la loi sur la chaîne d’approvisionnement suscite un large mécontentement parmi les entreprises. Selon la ministre du développement, Schulze, son efficacité ne fait aucun doute.

Lors de la journée des employeurs, le chancelier Olaf Scholz a promis, « Elle va disparaître. Cette année encore. » Était-ce une déclaration impulsive ou bien a-t-il conscience des implications de ses mots ? En effet, Scholz se tenait aux côtés du président des employeurs, Rainer Dulger, face à une audience composée de représentants du secteur économique, réagissant aux critiques ouvertes concernant la loi sur les obligations de diligence.

Le but de cette loi est de responsabiliser les entreprises sur le respect des droits de l’homme dans leur chaîne d’approvisionnement, en veillant à ce que les produits ne soient pas fabriqués par des enfants ou par le biais de travail forcé. Il est également nécessaire de prouver le respect des normes environnementales.

Depuis le début, cette législation a rencontré une opposition farouche de la part des entreprises concernées. Dulger reproche au ministre de l’Économie, Robert Habeck, de n’avoir mis en place aucune mesure concrète, malgré ses promesses de contrôle. Pour lui, il n’accorde de valeur qu’aux engagements une fois qu’ils sont formalisés.

Le chancelier, tentant d’affirmer son autorité, interrompt, mais sans véritable impact. Lors de cet événement, la crédibilité du gouvernement est fortement mise à mal.

Promesses de la grande coalition

Mais quelles sont les réelles promesses du chancelier ? Un suspension de la loi allemande sur la chaîne d’approvisionnement jusqu’à l’entrée en vigueur de la législation européenne ? Une réforme, et si oui, sous quelle forme ? Les déclarations peu claires engendrent plus de confusion que de certitudes.

Steffen Hebestreit, porte-parole du gouvernement, essaie d’apporter des clarifications : « La loi allemande va bien au-delà des exigences de la directive européenne, et un accord a été trouvé au sein du gouvernement pour suspendre certaines réglementations, afin d’éviter une charge supplémentaire pour les entreprises allemandes par rapport à leurs homologues européens. » Cela devrait être mis en œuvre d’ici la fin de l’année.

Entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2023, cette loi concerne d’abord les sociétés comptant au moins 3 000 salariés, tandis qu’elle sera également appliquée aux entreprises de plus de 1 000 employés dès le 1er janvier 2024.

La décision a été arrêtée durant la dernière phase de la grande coalition entre la CDU/CSU et le SPD en juin 2021. À l’époque, les tensions étaient palpables entre le ministère du Travail, dirigé par le SPD, et le ministère de l’Économie, dirigé par la CDU.

Critique du ministre Habeck

La directive européenne a été adoptée au printemps dernier, les États membres ayant jusqu’à mi-2026 pour l’intégrer dans leur législation nationale. En théorie, elle sera moins contraignante pour certaines entreprises, tout en imposant des exigences plus strictes pour d’autres, touchant toutefois un nombre limité de sociétés par rapport à la législation allemande.

Sur cette base, le chancelier et les ministres concernés se sont engagés à assurer que les obligations de diligence imposées ne pèsent pas trop lourd sur les entreprises. Ils prônent une mise en œuvre pragmatique de la réglementation avec un minimum de bureaucratie, un des objectifs de l’initiative de croissance lancée en juillet.

Habeck souhaite également simplifier la loi allemande. Son collègue ministre des Finances, Christian Lindner, annonce que deux tiers des sociétés soumises à ces lois seront exemptées d’ici janvier 2025.

Cette décision fait partie des 49 mesures prévues pour booster la compétitivité des entreprises en Allemagne, bien que cette initiative puisse engendrer des tensions au sein du gouvernement. Lors de la journée des entrepreneurs de la BGA, Habeck a déclaré qu’il était essentiel de « lancer la tronçonneuse » pour apporter des changements significatifs.

Inquiétudes croissantes

Ces déclarations alimentent les