Le président turc Recep Tayyip Erdogan adopte une approche ambivalente envers la population kurde, oscillant entre ouverture et répression. La récente destitution de trois maires pro-kurdes et le remplacement par des gouverneurs soulignent cette tension. Bien que des rapprochements soient évoqués, le gouvernement intensifie en réalité la pression, soutenant des alliés ultranationalistes. Ce contexte politique compliqué remet en question l’avenir de la question kurde, entre promesses de dialogue et mesures coercitives.
Une Politique Ambivalente envers les Kurdes
Le président turc Recep Tayyip Erdogan tend une main ambivalente vers la population kurde, avec des gestes allant de l’ouverture à la répression. Récemment, le gouvernement a destitué trois maires du parti pro-kurde DEM dans le sud-est de la Turquie, en les remplaçant par des gouverneurs, en raison de supposées connexions avec des organisations terroristes. Parmi les destitués figure Ahmet Türk, un vétéran de la politique kurde et maire de la région de Mardin, qui a déjà été évincé à plusieurs reprises au cours de sa longue carrière.
Un Écho aux Élections de 2019
Cette situation rappelle les élections locales de 2019, où de nombreux représentants du HDP, ayant remporté des victoires dans des grandes villes, ont été remplacés par des représentants gouvernementaux peu après le scrutin. Le parti DEM a dénoncé ces actions comme un « coup d’État », affirmant que le gouvernement s’arroge le pouvoir là où il ne peut pas gagner aux urnes. Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes, entraînant l’arrestation de nombreuses personnes.
Par ailleurs, au moment où l’on évoque un rapprochement possible avec les Kurdes, le gouvernement intensifie en réalité la pression. Le soutien d’Erdogan à des alliés ultranationalistes et les appels à l’unité politique semblent contradictoires face aux récentes actions répressives. Chaque geste de rapprochement semble accompagné d’une volonté de maintenir le contrôle par des mesures coercitives, comme l’illustre la détention de figures politiques clés.
L’avenir de la question kurde reste donc incertain, oscillant entre promesses de dialogue et répression, un jeu politique complexe qui pourrait influencer les dynamiques de pouvoir en Turquie.