Marco Villa commémore les 15 ans de la mémoire de son ami Robert Enke, partageant des souvenirs de leur amitié indéfectible, marquée par des moments de joie et des luttes contre la dépression. Leur relation, débutée dans les équipes nationales de jeunes, a évolué au sein du Borussia Mönchengladbach. Malgré les défis et l’absence de compréhension de la profondeur des souffrances de Robert, Marco a toujours cherché à le soutenir, même lorsque son ami a déménagé à l’étranger.
15 Ans de Souvenirs de Robert Enke
La mémoire de Robert Enke est honorée aujourd’hui pour la quinzième fois. Marco Villa se remémore les moments de joie ainsi que les périodes sombres que son ami a traversées en luttant contre la dépression. Son récit est un mélange d’émotions, oscillant entre la joie et la douleur, mais aussi un sentiment d’impuissance face à cette tragédie.
Une Amitié Inébranlable
Marco et Robert étaient inséparables, partageant une amitié qui aurait dû durer toute une vie, mais qui s’est malheureusement arrêtée trop tôt. « Robert me manque tellement, » confie Marco, les larmes aux yeux en évoquant les souvenirs de leur temps ensemble. Leur amitié a commencé dans les équipes nationales de jeunes de la Fédération allemande de football dans les années 90, où ils ont tissé des liens indéfectibles. La dépression d’Enke n’était pas un tabou pour eux, permettant des échanges sincères sur ses luttes personnelles.
Villa a eu le privilège de voir au-delà des apparences. « C’était un homme de cœur, » explique Teresa Enke, la femme de Robert. Après le tragique décès de Robert en 2009, Marco a été là pour soutenir Christina, partageant leur chagrin commun. Dans un podcast, il évoque comment lui et Enke ont brisé les barrières émotionnelles au sein de l’équipe nationale, créant une atmosphère de confiance et de camaraderie.
Leurs rencontres étaient souvent ponctuées de rires et de blagues, un témoignage de leur humour partagé. « Nous avions un sens de l’humour noir, » se souvient Teresa, ajoutant que parfois, leurs plaisanteries pouvaient être agaçantes. Malgré le sérieux de leur ambition professionnelle, ces moments légers ont apporté une touche de réconfort dans leur vie de footballeurs.
Leur amitié a connu un tournant lorsqu’ils ont rejoint Borussia Mönchengladbach. Grâce à l’influence de Norbert Pflippen, Villa a été recommandé pour rejoindre le club, tout comme Robert qui a déménagé avec Teresa. « C’est à ce moment-là que notre amitié s’est intensifiée, » raconte Marco, soulignant la chimie naturelle qui unissait les deux amis, malgré leurs personnalités opposées.
Robert n’était pas le stéréotype du footballeur. Même s’il affirmait que le football était tout pour lui, Marco sentait qu’il y avait plus que cela. En dépit de leur proximité, Villa ne s’est pas rendu compte de la profondeur de la dépression de Robert à l’époque. Ce n’est que plus tard qu’il a véritablement compris la gravité de la situation lorsque Teresa l’a appelé, alarmée par l’état de Robert.
Après leur séparation, lorsque Robert a rejoint Benfica, Villa se souvient de ces « belles années ». Il a même conseillé à son ami de choisir le FC Barcelone, pensant que cela serait une expérience enrichissante. Malheureusement, Robert n’a pas trouvé le bonheur à Barcelone, ce qui a aggravé sa lutte contre la dépression, une réalité que Villa n’a pas pu anticiper.
Un appel désespéré de Teresa a révélé l’urgence de la situation. « Marco, peux-tu nous aider ? » a-t-elle demandé, laissant transparaître une détresse palpable. Marco, se sentant impuissant, a tenté d’offrir son soutien, cherchant des moyens d’être présent pour Robert dans ces temps difficiles.
La lutte pour maintenir leur amitié a été difficile. « L’un veut de l’aide, l’autre hésite, » explique Villa, réfléchissant à la complexité de leur relation. La situation n’a pas fait que se détériorer, et le départ de Robert pour Istanbul s’est transformé en un échec cuisant, malgré son enthousiasme initial pour ce nouveau défi.