Dwayne Johnson, emblématique de l’industrie cinématographique familiale, navigue dans des eaux troubles avec son film de Noël, Red One. Malgré des débuts prometteurs, le film souffre d’un scénario désordonné et d’un manque d’innovation. Les personnages, notamment Jack O’Malley et Callum Drift, offrent une dynamique intéressante, mais l’ensemble du récit peine à captiver. Les échecs récents de Johnson soulignent la fragilité de son statut de superstar, tandis que des choix narratifs discutables laissent le film en deçà des attentes.
Dwayne Johnson et son aventure festive
Il est tout à fait logique, à ce stade de sa carrière, que Dwayne « The Rock » Johnson prenne les rênes d’un film d’action sur le thème de Noël. Le lutteur devenu acteur et icône du divertissement a, au fil des 15 dernières années, réussi à s’établir comme une figure incontournable du cinéma familial. Bien qu’il n’ait pas toujours eu un parcours sans faute, Johnson a su construire sa réputation en multipliant les films d’action à succès, comme San Andreas, Central Intelligence, et Jumanji : Bienvenue dans la jungle, devenant ainsi un favori du public américain.
Les défis récents de The Rock
Malheureusement, les temps récents n’ont pas été aussi brillants pour The Rock. Des films tels que Jungle Cruise, Red Notice, et Black Adam ont rencontré des échecs retentissants, mettant en lumière non seulement un manque d’innovation dans ses projets, mais aussi une forte dépendance à un CGI souvent décevant. Ces échecs ont remis en question le statut de superstar qu’il a mis tant d’années à forger. Le film Red One, qui réunit Johnson avec le réalisateur Jake Kasdan et le scénariste Chris Morgan, ne semble pas être le tournant tant espéré. Au contraire, il s’agit d’un des revers les plus frustrants de sa carrière.
Au cœur de Red One, nous découvrons Jack O’Malley (Chris Evans), un hacker talentueux et chasseur de primes, qui se retrouve piégé dans un cycle d’égoïsme qu’il a lui-même créé. Bien qu’il se comporte en méchant arrogant, ses interactions avec son fils adolescent, Dylan (Wesley Kimmel), révèlent un vide émotionnel poignant dans sa vie. Le film parvient à établir ce personnage complexe, d’abord en tant qu’enfant désabusé qui décourage les autres enfants de croire au Père Noël, puis en tant qu’adulte qui vole sans scrupules des inventions d’un scientifique à succès.
Le premier acte de Red One est sans conteste le plus réussi, capturant l’esprit espiègle et ludique des films de Noël classiques. L’introduction de Johnson en tant que Callum Drift, le dévoué responsable de la sécurité du Père Noël (interprété par le talentueux J.K. Simmons), est particulièrement touchante. Callum, bien qu’engagé à protéger son patron, se révèle désenchanté par la vie, ce qui le pousse à envisager de quitter son poste après les vacances de Noël.
Les plans de Callum sont bouleversés lorsque la sorcière Grýla (Kiernan Shipka) utilise les talents de Jack pour retrouver et kidnapper le Père Noël juste avant les festivités. Face à cette menace, Callum fait équipe avec Zoe Harlow (Lucy Liu), à la tête d’une organisation militaire dédiée à la protection des figures mythologiques. Leur quête les amène à Jack, qui se retrouve contraint d’aider Callum à sauver le Père Noël. Au fil de leur aventure, une amitié inattendue se développe entre les deux hommes, offrant des pistes de résolution à leurs propres luttes internes.
La chimie entre Evans et Johnson est étonnamment forte, avec Johnson livrant l’une de ses performances les plus marquantes depuis des années. Malheureusement, l’histoire de Callum et Jack reste la seule véritable force d’un film qui peine à se rassembler. Le scénario de Morgan, trop désordonné et étiré, bien qu’il introduise des mythes de Noël moins connus, s’avère également être une faiblesse. Parmi les épisodes les moins convaincants figure une escapade où Callum rencontre le frère minotaure du Père Noël, Krampus, qui donne lieu à un affrontement inutile dans un film déjà tonalement inégal.
Bien que la visite de Red One au royaume de Krampus présente certains des effets pratiques les plus impressionnants, la scène manque d’humour et s’étire en longueur. De même, le personnage de Grýla, interprété par Shipka, ne trouve pas sa place dans l’histoire. Malgré un casting prometteur, son rôle de sorcière immortelle semble mal adapté, et les tentatives du film d’expliquer son apparence ne parviennent pas à convaincre.