Un joueur nostalgique partage ses souvenirs de l’impact des premiers jeux Warcraft sur son enfance et exprime sa déception face aux remasters récents. Bien que Blizzard ait annoncé des améliorations, les nouveaux graphismes et les fonctionnalités manquent de qualité et de modernité. Le joueur souligne l’absence de contenu bonus et d’innovations significatives, tout en comparant cette situation à d’autres remasters réussis. Il espère que Blizzard fera les choix judicieux pour revitaliser la série et honorer son héritage.
Un Voyage Nostalgique à Travers Warcraft
Les premiers jeux de stratégie en temps réel (RTS) de Blizzard ont profondément marqué mon enfance en tant que jeune immigrant au Canada durant les années 1994 et 1995. Warcraft : Orcs & Humans et Warcraft II : Tides of Darkness m’ont non seulement aidé à améliorer mon anglais, mais ils ont également été le socle de certaines de mes premières amitiés dans un pays qui m’était étranger. C’est dire si j’éprouve un attachement particulier pour ces classiques du RTS — probablement même plus que Blizzard lui-même.
Des Rumeurs à la Déception : Le Remaster de Warcraft
Imaginez ma joie en apprenant les rumeurs concernant la remasterisation de Warcraft II et de son extension, Beyond the Dark Portal. Lors de la diffusion de son Warcraft Direct la semaine dernière, Blizzard a non seulement confirmé ces rumeurs, mais a également annoncé que le premier Warcraft bénéficierait d’un traitement similaire, le tout étant proposé dans un nouveau battle chest aux côtés de Warcraft III : Reforged. Naturellement, j’ai immédiatement sauté sur Battle.net pour acquérir le pack.
Mais ma joie a rapidement laissé place à la déception. Commençons par les nouveaux graphismes dessinés à la main. Certains fans ont suggéré que Blizzard aurait utilisé l’intelligence artificielle pour améliorer les graphismes de Warcraft et Warcraft II. Bien que je ne sois pas convaincu de cette théorie, il est indéniable que ces nouveaux éléments manquent de la qualité qui caractérise habituellement l’entreprise.
Les sprites des unités n’ont pas du tout le charme de ceux des versions originales. Ils semblent mal proportionnés et présentent souvent de nouvelles animations rigides. En outre, l’utilisation excessive de contours noirs donne un aspect trop frappant à l’ensemble. Au final, ces remasters ressemblent davantage à des jeux mobiles mal réalisés.
Les deux titres offrent la possibilité de basculer facilement entre les graphismes originaux et remasterisés, mais là encore, Blizzard a raté une occasion. Une excellente vidéo YouTube explique le problème : l’entreprise n’a pas réussi à représenter avec précision les « pixels hauts » autour desquels les graphismes originaux ont été conçus, ce qui donne un aspect étiré à chaque élément.
Conçu pour être joué sur un moniteur CRT 4:3, Warcraft a ses éléments artistiques originaux adaptés à une résolution de 320 x 200, soit un rapport de 16:10. Ainsi, les éléments de l’interface utilisateur et les unités apparaissent plus grands dans la version de 1994 que dans le remaster. GOG a pris soin de cet aspect lors de la réédition de Warcraft et Warcraft II en 2019, et il n’y a aucune raison pour que Blizzard ne puisse pas faire de même en 2024. Sans respecter les visuels originaux, Warcraft : Remastered perd tout son éclat.
Les améliorations de gameplay apportées par les remasters sont minimes, et même si elles sont appréciables, Blizzard aurait pu faire beaucoup plus. Par exemple, dans Warcraft, vous pouvez maintenant sélectionner jusqu’à 12 unités simultanément, contre quatre auparavant, et associer des bâtiments à des touches de raccourci pour un jeu plus fluide. De plus, il est enfin possible de donner des ordres de mouvement d’attaque, une fonctionnalité absente dans la version originale.
Cependant, de nombreuses fonctionnalités que l’on attend d’un RTS moderne sont curieusement absentes. Aucun des deux jeux ne permet de faire une file d’attente de commandes ou de passer d’un type d’unité à un autre dans un groupe de contrôle. Cette situation rappelle la sortie de StarCraft : Remastered, où Blizzard a également choisi de ne pas modifier l’équilibre du jeu. Contrairement à Warcraft II, qui est presque oublié, ce dernier aurait vraiment bénéficié d’une mise à jour. Au minimum, un équilibrage et un mode classement auraient pu permettre au jeu d’attirer une nouvelle communauté de fans multijoueurs.
Il est tout à fait possible de redonner vie à un vieux RTS. Age of Empires II a brillamment relevé ce défi : depuis sa Definitive Edition en 2019, ce classique de Microsoft n’a jamais été aussi populaire. Un soutien constant, accompagné de nouvelles extensions, a contribué à enrichir la communauté d’AoE2. À tout moment, jusqu’à 30 000 joueurs se connectent sur Steam. C’est impressionnant pour un jeu lancé en 1999 et cela prouve ce qui est réalisable lorsqu’une entreprise investit dans une franchise aimée. Étonnamment, le fait que Microsoft soit désormais propriétaire de Blizzard rend le traitement réservé à Warcraft encore plus frustrant.
Le plus décevant reste l’absence de contenu bonus. En comparaison, Valve a publié une mise à jour gratuite pour célébrer l’anniversaire de Half-Life 2, comprenant trois heures et demie de nouveaux commentaires de Gabe Newell et de son équipe. Ils ont également partagé un documentaire de deux heures et annoncé une seconde édition de Raising the Bar, qui explore le développement tumultueux de Half-Life 2. Si Newell peut se consacrer à son jeu phare, Chris Metzen aurait pu faire de même pour Warcraft. Les personnes ayant joué un rôle essentiel dans le développement de Warcraft et Warcraft II vieillissent — il est crucial que Blizzard préserve leurs récits.
Malgré tout, j’espère encore que Blizzard finira par prendre les bonnes décisions. Comme mentionné précédemment, le pack que j’ai acquis incluait également Warcraft III :