Pollution à Delhi : Comprendre les causes du smog

Pollution à Delhi : Comprendre les causes du smog

Un épais smog empoisonné recouvre Delhi chaque année de fin octobre à début janvier, provoquant une détérioration alarmante de la qualité de l’air, la rendant dangereusement toxique. Les habitants souffrent de divers symptômes, et le gouvernement a mis en place des mesures d’urgence, bien que celles-ci soient souvent insuffisantes. Les causes incluent la stagnation de l’air due aux températures froides et la combustion des résidus agricoles. Les autorités sont critiquées pour leur inaction face à cette crise persistante.

Depuis plusieurs semaines, un épais smog empoisonné enveloppe la capitale indienne. Maren Peters, correspondante sur place, nous éclaire sur les raisons pour lesquelles la qualité de l’air à Delhi se dégrade chaque année à partir de fin octobre et pendant une durée de deux à trois mois.

État actuel de la situation

Les conditions à Delhi sont alarmantes. Un nuage sombre et gris obscurcit la ville, réduisant la visibilité à quelques mètres seulement. Actuellement, la qualité de l’air est la plus mauvaise qu’elle ait été depuis cinq ans, et elle figure parmi les pires niveaux jamais enregistrés. L’air est extrêmement toxique, rendant la situation dangereusement malsaine pour ses habitants.

Impact sur la vie quotidienne des habitants

Les effets de l’air pollué sont immédiats : démangeaisons de la gorge, irritation des yeux et, pour certains, fièvre. Beaucoup tentent de rester chez eux ou de quitter la ville si cela est possible. Les plus aisés peuvent installer des purificateurs d’air et sceller leurs maisons, tandis que les plus démunis doivent continuer à travailler à l’extérieur pour subvenir à leurs besoins. Face à cette crise, le gouvernement a mis en place des mesures d’urgence, telles que la fermeture des écoles et le passage à l’enseignement en ligne, mais seulement pour ceux qui disposent d’un ordinateur ou d’un smartphone. Des restrictions ont également été imposées à la circulation de certains véhicules diesel et des employés doivent travailler à domicile pour réduire les émissions. De plus, des vols ont été annulés et des retards de trains ont été signalés en raison de la mauvaise visibilité.

Pourquoi la qualité de l’air se dégrade-t-elle chaque année à cette période ?

Outre les émissions générées par la circulation, les travaux de construction et l’incinération des déchets, deux facteurs contribuent à la détérioration de l’air à la fin d’octobre. D’une part, les températures plus froides provoquent une stagnation de l’air, emprisonnant le smog au-dessus de la ville. D’autre part, la période coïncide avec la récolte des cultures, poussant les agriculteurs des environs à brûler les résidus de leurs champs pour préparer le sol pour la nouvelle saison. Bien que cette pratique soit en partie prohibée, elle demeure une option économique pour beaucoup, ce qui explique sa persistance.

Inaction du gouvernement face à la pollution de l’air

Les dirigeants politiques semblent se concentrer sur des solutions temporaires sans s’attaquer aux causes profondes de la pollution. Ils préfèrent souvent désigner d’autres responsables, comme les États voisins où se déroule la combustion des champs, pour justifier leur inaction. Malgré l’adoption d’un programme national de lutte contre la pollution en 2019, celui-ci n’est pas contraignant et ne peut donc pas être contesté. La Cour suprême a également exhorté le gouvernement à agir, mais les administrations successives ont ignoré ces recommandations.

Absence de manifestations malgré la crise

Les citoyens sont devenus résignés face à l’inefficacité des gouvernements, qui ne se préoccupent de leurs préoccupations que lors des élections. Dans l’attente d’une amélioration, les habitants s’entraident autant que possible. Beaucoup de personnes défavorisées sont principalement préoccupées par la survie quotidienne et par la nécessité de nourrir leur famille. La pollution de l’air apparaît comme un problème secondaire, et ils savent que le smog finira par se dissiper après quelques semaines. Par ailleurs, la prise de conscience des effets à long terme de cette pollution reste limitée.