Le Conseil fédéral a approuvé une réforme hospitalière controversée en Allemagne, malgré des débats intenses. Le ministre de la Santé, Karl Lauterbach, a défendu la nécessité de cette réforme pour améliorer le paysage médical, bien que plusieurs Länder aient exprimé des préoccupations sur l’accès aux soins et les inégalités régionales. Les critiques soulignent un manque de financement et d’évaluations d’impact. La réforme vise à alléger la pression financière sur les hôpitaux et à améliorer la qualité des soins, avec des changements prévus pour 2025.
Le Conseil fédéral a donné son feu vert à la réforme hospitalière, mais le vote a été très disputé, suscitant des débats passionnés. Quels arguments ont avancé les partisans et les opposants ? Quelles seront les implications pour les établissements de santé ?
Les résultats du vote au Conseil fédéral
Le vote concernant la réforme des hôpitaux au sein du Conseil fédéral a été particulièrement serré. Le ministre de la Santé, Karl Lauterbach, a pris la parole à deux reprises pour défendre sa réforme ambitieuse visant à transformer le paysage hospitalier en Allemagne. La tension était palpable jusqu’à la dernière minute, quant à savoir si la commission de médiation serait évitée — un scénario qui aurait nécessité un nouveau vote au Bundestag et compromettait la réforme.
Six Länder, dont des régions influentes comme la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la Bavière et le Bade-Wurtemberg, ont voté en faveur de la commission de médiation. En revanche, six Länder plus petits ont exprimé leur désaccord, tandis que trois États se sont abstenus.
Les voix du Thüringe ont été annulées en raison d’un vote non uniforme. Benjamin-Immanuel Hoff, chef de la chancellerie d’État, a soutenu la commission, tandis que Wolfgang Tiefensee, ministre de l’Économie, a voté contre. De plus, le ministre-président du Brandebourg a pris la décision de destituer sa ministre de la Santé avant le vote afin de garantir que les voix du Brandebourg ne soient pas comptées. Malgré ces tensions, la réforme a finalement été adoptée, mais de justesse.
Si le Conseil fédéral avait rejeté cette réforme, tout le projet aurait pu s’effondrer.
Les critiques formulées au Conseil fédéral
De nombreux Länder ont fait entendre leurs réserves. Karl-Josef Laumann, ministre de la Santé de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a exprimé : ‘Nous avons besoin de cette réforme, mais certains points nécessitent des améliorations urgentes.’ Les préoccupations portent notamment sur les exigences pour les spécialistes, qui restent difficilement accessibles dans les zones rurales. Il a plaidé pour une ‘plus grande flexibilité’.
Reiner Haseloff, ministre-président de la Saxe-Anhalt, a mis en garde contre une aggravation des inégalités d’accès aux soins entre l’Est et l’Ouest. Il a critiqué les ‘normes rigides en matière de qualité et de structure’ imposées par la loi. Pour le Bade-Wurtemberg, Rudi Hoogvliet a souligné l’absence d’évaluations sérieuses des conséquences de la réforme.
Parallèlement, la Société allemande des hôpitaux a annoncé son intention de s’opposer à la réforme proposée par le gouvernement fédéral.
Les arguments des soutiens à la réforme
Malgré les critiques, plusieurs Länder ont exprimé leur soutien à la réforme. Clemens Hoch, ministre de Rhénanie-Palatinat, a défendu la nécessité de la réforme et a appelé à ne pas compromettre le fruit de deux années de travail. Il a également souligné l’urgence de mesures financières à court terme.
Andreas Philippi, ministre de Basse-Saxe, a averti que renvoyer la réforme à la commission de médiation serait un coup fatal pour son avenir. Face aux défis tels que le manque de personnel, de médicaments et de financements, la question se pose : comment les hôpitaux peuvent-ils se préparer pour les défis futurs ?
Les enjeux de la réforme
La loi sur la réforme des hôpitaux avait déjà été adoptée en octobre par la coalition au Bundestag, mais l’opposition avait exprimé des réserves, notamment sur le manque de financement intermédiaire et d’analyses d’impact. Certains Länder, dirigés par l’union, avaient demandé des renégociations.
Bien que la loi ne nécessite pas d’approbation au Conseil fédéral, elle aurait pu être entravée par la commission de médiation. Si cette dernière avait été convoquée, le Bundestag aurait dû la rejeter à la majorité absolue, ce qui aurait mis le gouvernement minoritaire en difficulté.
La Bavière a notamment demandé une convocation de la commission, soulignant la situation financière critique de nombreux hôpitaux. ‘Un programme d’aide d’urgence aurait dû être présenté il y a longtemps’, a déclaré Judith Gerlach, cheffe de département.
Les objectifs de la réforme
Le système de santé allemand présente des lacunes, notamment dans le secteur des soins hospitaliers. De nombreux hôpitaux enregistrent des pertes financières, avec des lits inoccupés, un manque de personnel, et une qualité de service en deçà des standards européens.
L’objectif principal de la réforme est de soulager la pression financière sur les hôpitaux. ‘Nous allons favoriser une plus grande spécialisation’, a déclaré Lauterbach. Cela impliquera une réduction des coûts tout en améliorant la qualité des soins.
Les petits hôpitaux devraient se concentrer sur les interventions qu’ils maîtrisent le mieux, ce qui pourrait entraîner des déplacements plus longs pour les patients dans des cas non urgents, mais devrait en fin de compte améliorer le niveau de traitement. ‘Les petits hôpitaux ruraux pourront s’épanouir grâce à leur expertise’, a ajouté Lauterbach.
Après deux années de travail acharné, la coalition a finalement réussi à faire adopter cette réforme par le Bundestag.
Les changements prévus pour les hôpitaux
La loi devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2025 et…