L’industrie automobile allemande est en crise, faisant face à un transfert de production vers l’étranger qui menace son avenir. Des experts mettent en garde contre une perte d’attractivité due à la transition vers la mobilité électrique et aux coûts croissants. De grandes entreprises délocalisent déjà leurs sites de production, y compris des départements de développement essentiels. La nécessité de réformes rapides est cruciale pour éviter une fuite d’investissements et maintenir la compétitivité du secteur.
Une Alerte pour l’Industrie Automobile Allemande
L’industrie automobile allemande tire la sonnette d’alarme face à un transfert de production de plus en plus important vers l’étranger. L’expert en automobile Dudenhöffer souligne la gravité de la situation actuelle. Cette nouvelle vague d’exode pourrait avoir des conséquences dévastatrices, laissant l’industrie locale « sanguiner ».
Des Défis Croissants pour les Fournisseurs
La situation se détériore pour le secteur automobile, et l’association de l’industrie automobile (VDA) exprime ses craintes face à cette tendance. Selon Hildegard Müller, présidente de la VDA, si des mesures ne sont pas rapidement mises en place, les entreprises pourraient se tourner de plus en plus vers des sites de production à l’international. « Le site allemand est actuellement peu attractif pour de nombreuses entreprises », a-t-elle déclaré dans une interview.
La crise liée à la transition vers la mobilité électrique représente un défi majeur pour toute l’industrie. Les fournisseurs, tout comme les fabricants de voitures, sont impactés par cette évolution. Des milliers d’emplois sont en jeu, et chaque semaine apporte son lot de nouvelles inquiétantes. La question se pose donc : l’Allemagne risque-t-elle de perdre davantage de production ?
Dudenhöffer, directeur de l’institut Bochumer Center Automotive Research, confirme que l’Allemagne a considérablement perdu en attractivité. Ce phénomène n’est cependant pas nouveau : depuis deux décennies, on observe un exode vers des sites de production moins coûteux, en particulier en Europe de l’Est.
Des usines de grands noms tels que Ford et Bosch ont déjà été établies à l’étranger, illustrant ainsi cette tendance. Frank Schwope, un autre expert du secteur, affirme que ces délocalisations sont souvent inévitables et qu’elles existent depuis longtemps. Des ajustements structurels nécessaires sont restés non abordés, exacerbés par les impacts du Covid.
Dudenhöffer met en garde contre une nouvelle vague d’exode, qui pourrait toucher plus durement l’économie allemande. Contrairement aux précédentes délocalisations, cette fois, les départements de développement, essentiels pour l’innovation, sont également transférés à l’étranger.
Les fabricants de machines qui fournissent des équipements à l’industrie automobile ne sont pas épargnés par cette dynamique. La montée des coûts en Allemagne, des problèmes fiscaux et la nécessité d’une stratégie de croissance sont autant de facteurs qui poussent les entreprises à envisager des options à l’étranger.
Les destinations potentielles pour ce transfert de production incluent non seulement l’Europe de l’Est, mais également les États-Unis et la Chine. Schwope évoque la possibilité d’un nouvel exode vers des pays comme la Hongrie et la Roumanie. Cependant, Dudenhöffer considère les sites américains et chinois comme plus attrayants en raison de leur avance en matière de numérisation et de relations commerciales.
Malgré les craintes de Dudenhöffer, Schwope souligne que les entreprises réfléchissent soigneusement avant de prendre des décisions de délocalisation, car fermer une usine représente un coût considérable. Cela dit, Müller appelle à des réformes rapides pour maintenir la compétitivité du secteur. Elle avertit que si des changements ne sont pas effectués, l’Allemagne risque de perdre des investissements cruciaux pour l’avenir de son industrie automobile.