Des groupes rebelles syriens ont pénétré à Alep pour la première fois depuis 2016, provoquant des combats intenses avec les forces gouvernementales. Environ 14 000 personnes ont fui vers Idlib et l’ouest d’Alep, selon l’ONU. L’armée syrienne, soutenue par des bombardements russes, répond aux attaques rebelles. La situation humanitaire se détériore, avec des rapports de blessés, y compris des enfants. Le conflit en Syrie reste complexe, sans solution politique en vue.
- Des groupes rebelles syriens ont réussi à pénétrer dans la ville d’Alep, une métropole du nord-ouest, selon des sources activistes.
- «C’est la première fois que les insurgés entrent dans Alep depuis 2016», a déclaré Rami Abdel Rahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme basé au Royaume-Uni.
- Les combats intenses dans le nord-ouest de la Syrie ont provoqué le déplacement d’environ 14 000 personnes dans les environs d’Idlib et à l’ouest d’Alep depuis mercredi, selon les Nations Unies.
Une coalition de groupes rebelles islamistes a annoncé que ses combattants étaient engagés dans des affrontements avec les forces gouvernementales dans les quartiers ouest de la grande ville. Le ministère syrien de la Défense a confirmé que les forces gouvernementales faisaient face à des attaques massives autour des villes d’Alep et d’Idlib.
Des témoins à Alep ont rapporté à une agence de presse allemande avoir aperçu des rebelles circulant en véhicules dans la partie ouest de la ville. Ils auraient également arraché des affiches du président syrien Bachar Al-Assad. D’autres résidents ont mentionné des bruits de combats et des explosions résonnant à travers la ville.
Selon des sources rebelles, les combattants ont avancé vers Alep depuis le sud et l’ouest, prenant jusqu’à présent le contrôle de plus de 50 sites dans les alentours, incluant le village stratégique de Sarakeb, essentiel pour la liaison entre Damas et Alep, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Depuis le début des affrontements mercredi, au moins 255 personnes ont trouvé la mort, dont au moins 24 civils, selon des activistes des droits de l’homme. L’organisation britannique se base sur un vaste réseau d’informateurs sur le terrain pour ses rapports.
Le soutien russe à l’armée syrienne
Les combats ont débuté mercredi, lorsque l’alliance des rebelles islamistes a lancé une nouvelle offensive nommée «Dissuasion des agressions».
Depuis lors, l’armée syrienne, avec l’appui d’avions de chasse russes, a ciblé de nombreuses positions à Idlib et près d’Alep. Les observateurs estiment que cette offensive était soigneusement planifiée par les rebelles depuis plusieurs mois, alors que la situation se détériorait de plus en plus ces dernières semaines.
Des dizaines de milliers de personnes en fuite
Depuis le début des combats, environ 14 000 personnes ont été contraintes de fuir vers les environs d’Idlib et à l’ouest d’Alep, selon les Nations Unies. Nombreux sont ceux qui ont quitté les zones touchées par crainte d’une escalade des violences. «Les gens ont peur. Je prépare mes bagages avec ma famille et je m’en vais vers Damas», a confié un habitant de l’ouest d’Alep à l’agence de presse allemande.
La situation des civils se dégrade de manière alarmante, a averti David Carden, coordinateur régional adjoint de l’ONU pour l’aide humanitaire en Syrie. «Nous recevons des rapports concernant des enfants présentant de multiples blessures par éclats», a-t-il ajouté.
La guerre civile en Syrie a complètement fragmenté le pays. Bien que le président Bachar Al-Assad ait été sous pression, il contrôle actuellement, avec l’aide de ses alliés russes et iraniens, deux tiers du territoire. Le nord-ouest demeure en partie aux mains des forces d’opposition. Une solution politique au conflit reste introuvable, et des millions de Syriens ont été contraints de fuir à l’étranger, beaucoup se dirigeant vers l’Europe.