Titre : La Grèce inspire la France en matière d’excédents, de croissance et d’épargne

Titre : La Grèce inspire la France en matière d'excédents, de croissance et d'épargne

Après l’effondrement du gouvernement Barnier, la Grèce est saluée par l’OCDE pour sa discipline budgétaire, tandis que la France subit une crise politique marquée par une croissance stagnante et une dette en hausse. Malgré des prévisions de croissance optimistes pour la Grèce, la France peine à atteindre ses objectifs économiques. L’OCDE souligne la nécessité de réformes en France pour réduire la dette, alors que la Grèce continue de diminuer son endettement.

Au lendemain de l’effondrement du gouvernement Barnier, la Grèce se voit saluée par l’OCDE pour sa remarquable discipline budgétaire. Autrefois en difficulté, le pays devient un modèle à suivre, tandis que la France plonge dans le désordre financier.

Le contraste entre ces deux nations est frappant : pour la première fois en plus de cinq décennies, l’opposition française a réussi à renverser le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier par un vote de défiance. La France, la deuxième plus grande économie de la zone euro, fait face à une impasse politique qui pourrait durer un certain temps. Aucune nouvelle Assemblée nationale ne pourra être élue avant l’été prochain, laissant les trois principaux blocs parlementaires – l’alliance de gauche Nouveau Front Populaire, les centristes d’Emmanuel Macron et le Rassemblement National de Marine Le Pen – dans un statu quo stérile.

Avec l’absence d’un nouveau budget, il semble peu probable qu’une majorité puisse émerger pour une stratégie d’austérité et de croissance capable de sortir le pays de cette impasse. Ce scénario rappelle les crises politiques que l’on observait autrefois dans les pays débiteurs du sud de l’Europe à l’apogée de la crise de l’euro.

Une croissance florissante à Athènes, un calme précaire à Paris

Le jour suivant la chute du gouvernement parisien, l’OCDE, basée à Paris, a attribué d’excellentes évaluations à la Grèce sur sa politique budgétaire et économique. L’économie grecque a su tenir bon face aux crises récentes, dépassant même la croissance de la zone euro depuis la crise énergétique mondiale. Avec une prévision de croissance de 2,3 % cette année, 2,2 % en 2025 et 2,5 % en 2026, la Grèce se positionne bien au-dessus de la moyenne de l’OCDE, qui est de 1,7 %.

À l’opposé, la France peine à atteindre une croissance de seulement 1,1 %. Tout comme l’Allemagne, qui peine à atteindre l’équilibre budgétaire, la France n’atteint pas ses objectifs. Les prévisions pour 2026 indiquent une stagnation, avec une légère baisse prévue à 1,0 %. Des chiffres similaires ont également été rapportés par l’UE dans ses récentes prévisions de croissance.

Mathias Cormann, le secrétaire général de l’OCDE, a déclaré : ‘La Grèce bénéficie des fruits des réformes significatives qu’elle a mises en œuvre au fil des ans.’ Depuis 2021, le pays a constamment dépassé la moyenne de croissance de la zone euro, générant désormais des excédents primaires au lieu des déficits alarmants d’autrefois. Athènes prévoit des excédents de 2,5 % pour l’année prochaine et 2,4 % pour 2026.

Endettement à Paris, désendettement à Athènes

Ce qui se déroule est incroyable : la Grèce est en train de réduire son niveau d’endettement. Depuis 2020, la dette du pays diminue de manière significative. Bien qu’elle reste à 163,9 % du PIB selon les critères de Maastricht, c’est une amélioration considérable par rapport à l’effrayant 209,4 % enregistré il y a quatre ans.

En revanche, la situation en France est tout autre, avec un déficit en constante augmentation. L’OCDE souligne que ‘le solde budgétaire s’est détérioré et que la dette publique a considérablement augmenté durant la pandémie de Covid’. En 2022, le déficit français était déjà proche de cinq pour cent, et il pourrait atteindre presque six pour cent d’ici la fin de l’année, soit plus du double de ce que l’UE autorise. Actuellement, la France est endettée à plus de 112 % de son PIB.

Bien que la Grèce ait fait des progrès, l’OCDE avertit que ‘des défis importants demeurent’ et que des mesures politiques supplémentaires sont nécessaires pour garantir une croissance robuste et une viabilité budgétaire. En France, l’impasse politique complique la situation : ‘Des efforts supplémentaires de consolidation budgétaire sont cruciaux pour réduire la dette publique de manière significative’, prévient l’OCDE. Cependant, le parlement français ne dispose pas encore d’une majorité pour avancer dans cette direction.