Malgré un contexte économique mondial difficile, le DAX franchit les 20 000 points, bien que des prévisions pessimistes pour 2025 soient envisagées. Les experts estiment que son ascension pourrait ralentir, avec une incertitude liée aux élections américaines et aux droits de douane sur les produits européens. Néanmoins, des opportunités émergent grâce à des taux d’intérêt en baisse et les élections fédérales, tandis qu’une résolution potentielle du conflit en Ukraine pourrait également influencer le marché.
Malgré une conjoncture économique mondiale peu favorable, le DAX continue de grimper, dépassant même les 20 000 points. Bien que les prévisions mathématiques laissent entrevoir une baisse significative du marché boursier d’ici 2025, des éléments tels que les élections fédérales, une éventuelle résolution du conflit en Ukraine, et l’élection d’un nouveau président américain suscitent de l’espoir.
Des prévisions prudentes pour le DAX
Les experts boursiers s’accordent à dire que l’ascension fulgurante du marché allemand, observée ces deux dernières années, pourrait toucher à sa fin. En effet, l’indice DAX a enregistré une hausse de 20 % en 2023 et 2024, atteignant ainsi plus de 20 000 points. Cette performance n’a pas été vue depuis la période précédant la crise financière mondiale, entre 2005 et 2007.
Les analystes consultés par Reuters anticipent une progression limitée du DAX, ne dépassant pas cinq pour cent d’ici décembre 2025. Selon Jürgen Molnar, analyste chez RoboMarkets, il est peu probable que nous assistions à une troisième année de gains aussi élevés. « Nous sommes dans une bulle à court terme, peut-être même à moyen terme, et celle-ci finira par éclater. La question est de savoir combien de temps cela prendra », explique-t-il.
Les premiers mois de l’année à venir seront cruciaux, avec l’investiture de Donald Trump comme président américain le 20 janvier et les élections fédérales le 23 février. Les changements politiques annoncés par Trump sont perçus comme un facteur d’incertitude pour les marchés. Carsten Brzeski, économiste en chef chez ING, prédit un possible repli du DAX dans la première moitié de l’année, en cas de mise en œuvre de baisses d’impôts et de déréglementations.
Les enjeux des droits de douane
La situation économique déjà fragile en Europe pourrait encore se dégrader, notamment avec l’instauration de nouveaux droits de douane américains sur les produits européens. Le timing et les taux exacts de ces pénalités restent encore flous. Trump a suggéré qu’il pourrait négocier si des concessions étaient faites sur d’autres questions, notamment la politique de la drogue et l’immigration illégale. « C’est donc un peu comme deviner l’avenir », commente Christian Lips, économiste en chef de la NordLB.
Cela pose un enjeu majeur pour le DAX, car plusieurs entreprises de cet indice tirent une part significative de leurs bénéfices des États-Unis. Thomas Kruse, responsable des investissements chez Amundi Allemagne, souligne que chaque entreprise doit être analysée individuellement. Par exemple, les entreprises de services ou de logiciels ne seront pas impactées de la même manière que celles qui fabriquent et qui ont investi au Mexique.
Les analystes s’accordent à dire que l’économie américaine devrait connaître une croissance supérieure à celle de l’Europe en 2025, ce qui pourrait initialement bénéficier aux actions des entreprises européennes présentes sur le marché américain. Cependant, cette dynamique pourrait changer si les effets des politiques de Trump sur l’économie européenne ne sont pas aussi sévères que prévu.
La performance future de l’industrie allemande, fortement axée sur l’exportation, dépend également des évolutions en Chine. Kruse appelle à la prudence, notant que la Chine est désormais un concurrent majeur dans le secteur des produits finis, alors qu’elle était précédemment un acheteur. Toutefois, une décélération de la croissance économique est attendue en Chine dans les années à venir.
Une lueur d’espoir dans l’incertitude
Cependant, les experts voient également des opportunités. Une baisse continue des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) pourrait favoriser un environnement propice, tandis que les droits de douane de Trump pourraient entraîner une inflation aux États-Unis, réduisant ainsi la marge de manœuvre de la Réserve fédérale. Holger Schmieding, économiste en chef de Berenberg, note que la réévaluation du dollar pourrait soutenir les entreprises européennes.
Les élections fédérales de février pourraient également apporter un vent de fraîcheur. Après la fin du gouvernement de coalition actuel, les investisseurs espèrent un nouveau gouvernement axé sur l’économie, ce qui bénéficierait particulièrement aux entreprises générant une grande partie de leur chiffre d’affaires en Allemagne. Luca Paolini, stratégiste en chef chez Pictet, souligne le potentiel, en particulier pour les petites entreprises du MDAX.
Enfin, l’éventualité d’un cessez-le-feu dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine pourrait également influencer le marché. Kruse mentionne que les deux nations semblent fatiguées par le conflit et qu’une volonté de dialogue pourrait émerger. Cependant, il est encore trop tôt pour prédire un résultat ou un calendrier précis.