Dans Jason Goes to Hell, le neuvième film de la saga Vendredi 13, le réalisateur Adam Marcus réinvente le genre slasher avec une intrigue audacieuse mêlant possession, gore et humour. Après une ouverture inattendue, le film explore la thématique de la possession où l’esprit de Jason se déplace entre différents corps, tout en intégrant des références à d’autres franchises d’horreur. Les clichés du genre sont revisités, offrant ainsi une expérience à la fois choquante et originale.
Jason Goes To Hell a été ma première incursion dans l’univers captivant de la série Vendredi 13. Alors que je venais de découvrir Scream en première année de lycée et que j’avais réussi à surmonter ma peur des tueurs à la tronçonneuse, mon petit ami m’a proposé de visionner son film préféré : le neuvième opus, supposément « dernier », de cette saga emblématique. À cette époque, j’étais en phase avec Sidney Prescott (Neve Campbell) et je ne voyais pas l’intérêt de regarder un film qui semblait suivre un schéma répétitif. « Pourquoi faire cela ? » ai-je lancé, « ils se ressemblent tous. » Mais il m’a convaincue que celui-ci était unique.
Avec un certain scepticisme, j’ai appuyé sur play, et dès la première scène, j’ai été captivée. Les opinions sur Jason Goes to Hell peuvent diverger, mais il est indéniable que le réalisateur Adam Marcus a visé haut. L’intrigue est délicieusement extravagante et se termine par un enchaînement de possession meurtrière, de corps en décomposition, de livres magiques et de créatures infernales. Au milieu de cette folie typique d’un film de série B, se cache une œuvre originale qui réinvente le slasher tout en se moquant de lui-même, prenant ainsi la franchise dans une direction surprenante.
1. Une Ouverture Surprenante
Au premier abord, le film débute comme tant d’autres : une belle femme qui fait des choix douteux. Elle arrive dans un chalet au bord du lac Crystal et, sans perdre de temps, se dirige vers la douche. Lorsque l’ampoule grésille, elle explore la pièce sombre et tombe sur Jason Voorhees (Kane Hodder) prêt à frapper. Vêtue d’une simple serviette, elle s’enfuit dans les bois sous la lumière de la lune, croyant que sa fin est imminente. Pourtant, de grands projecteurs s’allument, révélant une véritable équipe SWAT qui ouvre le feu. Ils criblent Jason de balles avant de le réduire en morceaux avec une explosion.
C’est un retournement de situation brillant qui remet en question les stéréotypes habituels. En feignant l’impuissance, Elizabeth utilise sa féminité pour attirer Jason dans un piège tout en gardant le contrôle. Marcus a délibérément voulu démarrer avec l’ouverture la plus clichée possible, s’amusant avec les attentes du public avant de renverser le genre.
2. Un Festin de Gore
La franchise Vendredi 13 a toujours repoussé les limites de l’horreur, et Jason Goes to Hell ne fait pas exception, offrant des scènes de démembrement et de décomposition à couper le souffle. Pendant les crédits d’ouverture, Marcus se concentre sur des gros plans du corps mutilé de Jason, tandis que le médecin légiste Phil (Richard Gant) observe son énorme cœur. Subjugué par ce mal, il se laisse tenter et dévore l’organe battant, laissant un fluide noir sinistre couler le long de son menton tout en arborant un sourire diabolique.
Bien que cette scène puisse faire grimacer, une autre séquence est tout aussi choquante. Possédé par l’esprit de Jason, le corps d’un policier se transforme en une bouillie grotesque, illustrant parfaitement la créativité horrifique du film.
3. La Thématique de la Possession
Les critiques du film ont souvent pointé du doigt l’absence du Jason traditionnel. En jouant avec les attentes, Marcus élimine le personnage emblématique quelques minutes après le début du film. Même si Jason revient rapidement sous une forme spirituelle, le chasseur de primes Creighton Duke (Steven Williams) révèle que le tueur de Crystal Lake est bien plus qu’un simple corps animée par la mort. L’esprit de Jason voyage de corps en corps, offrant ainsi une multitude de variations du personnage emblématique.
Marcus fait également référence à une autre célèbre franchise d’horreur. Le Necronomicon Ex-Mortis apparaît dans la maison des Voorhees, insinuant que Jason pourrait être un Deadite, à l’instar des créatures de Evil Dead. De plus, il ne peut être vaincu que par un poignard kandarien, comme le montre la série classique de Sam Raimi.
4. Les Tropes Revisités
Bien que Jason Goes to Hell s’éloigne du slasher traditionnel, Marcus intègre certains tropes classiques. En conduisant sur une route éclairée par la lune, Steven (John D. LeMay) prend en auto-stop un trio de jeunes direction le lac Crystal. Conscient des clichés des films d’horreur, il demande s’ils prévoient de « fumer un peu de drogue, avoir un peu de sexe prénuptial et se faire massacrer ? » Ce clin d’œil rappelle le film original où les conseillers de camp subissaient une punition pour leurs comportements débauchés pendant que le jeune Jason se noyait.
Après huit films, ces adolescents sont déjà au courant des règles que Randy Meeks (Jaime Kennedy) énoncera quelques années plus tard. En pensant enfin être en sécurité, ils se baignent nus dans le lac Crystal, croyant que le policier moralisateur est hors du jeu. Malheureusement, Phil/Jason est de retour, et alors qu’une jeune femme est en plein ébat, Jason la transperce avec une tige métallique, offrant un moment de gore à la fois intime et choquant.