La Formule 1 fait son grand retour en Afrique après 30 ans : le Rwanda critiqué pour sportswashing

La Formule 1 fait son grand retour en Afrique après 30 ans : le Rwanda critiqué pour sportswashing

Le Grand Prix du Rwanda, dirigé par Alexander Wurz, prend forme avec un circuit à Kigali. Bien que le projet soit encore à ses débuts, le président Paul Kagame a proposé l’inclusion du pays dans le calendrier de la Formule 1. Le Rwanda, avec une croissance économique élevée et une stabilité politique, aspire à rivaliser avec l’Afrique du Sud et le Maroc. Lewis Hamilton soutient également cette initiative, soulignant l’importance d’accueillir des courses en Afrique pour promouvoir la diversité et la beauté du continent.

Le Grand Prix du Rwanda : Une Vision Prise en Main par Alexander Wurz

Sous l’œil attentif d’Alexander Wurz, ancien pilote de Formule 1 autrichien, le projet du Grand Prix du Rwanda prend forme. À 50 ans, et toujours président du syndicat des pilotes GPDA, Wurz conçoit un circuit à Kigali qui rend hommage au surnom de ce pays est-africain, le « pays des mille collines ». Ce parcours promet d’être rapide et fluide, serpentant à travers des forêts et contournant un lac pittoresque.

Bien que le Grand Prix au Rwanda soit encore un projet futur, la préparation est en cours. Le président Paul Kagame a récemment soumis la candidature du pays pour faire partie du calendrier de la Formule 1.

Ce timing n’est pas un hasard. La Fédération internationale de l’automobile (FIA) a tenu son assemblée générale à Kigali, marquant un moment historique pour le continent africain. Le champion en titre, Max Verstappen, a non seulement reçu un prix des mains de Kagame mais a également effectué des travaux d’intérêt général au Rwanda en raison d’un incident survenu lors d’une conférence de presse.

Le Rwanda : Un Concurrent de Poids pour l’Afrique du Sud et le Maroc

Pour une commission d’éthique indépendante, la possibilité d’accueillir une course de Formule 1 au Rwanda serait un sujet d’analyse pertinent. Bien que le pays jouisse d’une relative stabilité politique, attirant les investisseurs des deux côtés, il affiche également l’un des taux de croissance les plus élevés d’Afrique. Cependant, une grande partie de sa population vit dans la pauvreté, et les zones rurales font souvent face à un manque d’eau potable, de nourriture et d’électricité.

Stefano Domenicali, directeur de la Formule 1, a visité le Rwanda à l’automne dernier et a qualifié la candidature du pays de « sérieuse ». Il a souligné que pour que cette ambition devienne réalité, il faut une stratégie solide et des investissements adéquats. L’Afrique du Sud, qui a accueilli son dernier Grand Prix en 1993, et le Maroc, où des courses ont eu lieu jusqu’en 1958, semblent moins bien placés que le Rwanda. Toutefois, l’absence de calendrier signifie que les experts estiment qu’il faudra environ cinq ans pour préparer un tel événement.

Le calendrier de la Formule 1 évolue constamment. Après une expansion en Amérique du Nord, une réorganisation est prévue en 2026 pour réduire les impacts environnementaux et les contraintes de voyage. Pendant ce temps, la Chine a consolidé son rôle sur le marché pour les six prochaines années, tandis que le circuit de Zandvoort sera exclu après 2026, incapable de rivaliser avec les investissements publics pour des événements prestigieux.

Lewis Hamilton : Un Champion de la Diversité et un Partisan de la Course en Afrique

Le président Kagame, qui dirige le Rwanda avec fermeté, espère que la Formule 1 pourrait apporter un prestige considérable. Une porte-parole du gouvernement a décrit le sport automobile comme un élément clé de transformation pour le pays. Le Rwanda investit déjà dans des clubs de football à l’international et entretient des partenariats avec la NBA. De plus, les championnats du monde de cyclisme sur route se tiendront à Kigali l’année prochaine.

On peut établir un parallèle avec la Malaisie, qui a accueilli la Formule 1 en 1999, à une époque où le pays était déjà bien développé. Le Rwanda, quant à lui, mise sur ses ressources naturelles, telles que l’étain et le coltan, pour se faire connaître. Le projet ressemble à l’introduction de Bahreïn dans le monde de la Formule 1 il y a vingt ans, où l’économie et l’infrastructure étaient déjà établies.

Un fervent défenseur d’une course en Afrique est Lewis Hamilton, le premier pilote de Formule 1 noir, qui se positionne comme un champion de la diversité dans le sport automobile. Selon lui, le moment est idéal pour une course sur le continent : « Nous ne pouvons pas continuer à accueillir de nouveaux lieux tout en négligeant l’Afrique. » Hamilton, dont les ancêtres viennent de Grenade, croit fermement qu’un Grand Prix mettrait en lumière la beauté de l’Afrique aux yeux du monde.