Un général sud-coréen souligne les failles de notre système au-delà de la présidence incompétente

Un général sud-coréen souligne les failles de notre système au-delà de la présidence incompétente

La Corée du Sud traverse une crise politique majeure suite à la déclaration inattendue de la loi martiale par le président Yoon Suk Yeol. Le Parlement a voté pour sa destitution, mais Yoon reste intransigeant. Cette situation révèle des problèmes structurels dans la démocratie sud-coréenne et menace les relations internationales, notamment avec les États-Unis et le Japon. La polarisation politique et le manque de dialogue exacerbent les tensions, soulevant des questions sur la légitimité des mesures d’urgence dans un cadre démocratique.

La Crise Politique en Corée du Sud

La Corée du Sud se retrouve au cœur d’une crise politique majeure après que le président Yoon Suk Yeol a décrété la loi martiale de manière inattendue début décembre. Le Parlement a depuis voté pour destituer le président, mais le pays pourrait encore connaître d’autres secousses. Jusqu’à présent, Yoon n’a pas montré de coopération, ignorant même la seconde convocation du procureur qui enquête sur son administration désormais suspendue.

Réactions et Répercussions

L’ancien lieutenant-général Chun In Bum, qui a mené des missions en Irak et en Afghanistan, suit de près les événements en Corée du Sud. Selon lui, cette crise met en lumière des problèmes structurels au sein de la démocratie sud-coréenne. L’instabilité politique actuelle a aussi des implications géopolitiques, affectant l’alliance avec les États-Unis et menaçant les efforts d’amélioration des relations avec le Japon, que Yoon avait précédemment encouragés. Dans le même temps, des pays comme la Chine, la Corée du Nord et la Russie pourraient chercher à tirer profit de cette incertitude.

Le Parlement sud-coréen a l’intention de poursuivre le président Yoon Suk Yeol pour avoir instauré la loi martiale. Mais cette démarche suffira-t-elle à apaiser les tensions croissantes ? Si Yoon refuse d’accepter les accusations, ce qui semble probable, cela pourrait entraîner un véritable danger, avec une mobilisation possible de ses partisans, représentant environ dix à quinze pour cent de la population. Une telle situation pourrait plonger la Corée du Sud dans une période prolongée de chaos.

Lors de l’annonce de la loi martiale le 3 décembre à 22h20, Chun se trouvait chez lui, abasourdi par ce qu’il voyait sur les chaînes d’information. Ses premiers sentiments étaient un mélange de surprise, de choc et d’anxiété, rappelant les temps difficiles qu’il avait vécus sous une dictature.

Concernant le comportement de l’armée, Chun a observé que les soldats, bien qu’obéissant à des ordres vagues, ont agi avec prudence, protégeant les civils plutôt que d’utiliser la force. Les commandants, quant à eux, ont reçu des instructions de dernière minute, ce qui a entraîné des hésitations sur le terrain et permis aux politiciens de pénétrer dans le bâtiment de l’Assemblée nationale. Cela a permis à la constitution de fonctionner, stipulant que la loi martiale doit être levée si l’Assemblée nationale vote contre.

La crise politique a également des répercussions sur l’armée. Les unités spéciales, composées de professionnels, ont vu leur moral affecté, avec de nombreux commandants remis en question ou suspendus. Malgré cela, Chun estime que les forces armées responsables de la frontière avec la Corée du Nord semblent toujours concentrées sur leur mission, bien que la direction nord-coréenne reste prudente face à la situation.

En réfléchissant aux raisons de cette escalade, Chun souligne que la société coréenne doit s’interroger sur ses propres divisions internes. La polarisation politique actuelle, avec un manque de compromis de la part de tous, y compris du parti d’opposition, est une source de préoccupation. Les actions du Parti démocrate d’opposition, qui entrave le gouvernement au lieu de favoriser le dialogue, soulignent la gravité de la situation.

En somme, la déclaration de la loi martiale soulève des questions fondamentales sur la légitimité de telles mesures dans un cadre démocratique. Les événements récents mettent en évidence la nécessité d’une introspection et d’une réévaluation des processus politiques en Corée du Sud.