Lors du congrès de l’AfD à Riesa, Hannes Gnauck a proposé d’intégrer la Jeune Alternative au sein du parti, initiative approuvée par 71 % des membres. Cette réforme vise à renforcer le contrôle sur la jeunesse du parti et à éviter une surveillance fédérale. La Jeune Alternative, classée comme organisation d’extrême droite, sera remplacée par une nouvelle entité, potentiellement les Jeunes Patriotes, pour améliorer l’image de l’AfD avant les élections fédérales.
Lors du congrès tant attendu du Parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) à Riesa, en Saxe, Hannes Gnauck, le président de la Jeune Alternative (JA), a proposé l’intégration de cette organisation autonome au sein du parti. Cette initiative répond au souhait du comité fédéral, qui a décidé d’une réforme en décembre 2024. Le débat dans l’assemblée a été intense, mais près de 71 % des participants ont finalement approuvé la proposition. Pour l’AfD, cette réforme est un pas crucial avant les prochaines élections fédérales.
Qu’est-ce que la Jeune Alternative ?
La Jeune Alternative pour l’Allemagne (JA) représente l’organisation de jeunesse de l’AfD. Fondée en 2013, tout comme le parti principal, elle se compose d’une fédération nationale et de seize fédérations régionales. Avec environ 2500 membres, elle demeure relativement petite par rapport à d’autres organisations de jeunesse, telles que les Juso (SPD) ou la Jeune Union (CDU/CSU), qui comptent respectivement 70 000 et 90 000 membres.
En 2023, le Bureau fédéral de protection de la Constitution a classé la JA comme une organisation d’extrême droite. Son rapport indique que l’idéologie de la JA présente un concept de peuple profondément ancré dans des notions ethniques et culturelles, ce qui est en contradiction avec la compréhension du peuple selon la Loi fondamentale. Une demande d’urgence du parti contre cette classification a été rejetée. Depuis 2019, la JA arbore un logo représentant une flamme.
Quelles sont les nouvelles règles pour l’organisation de jeunesse ?
La JA sera remplacée par une nouvelle entité de jeunesse, potentiellement nommée Jeunes Patriotes. Les membres de l’AfD âgés de moins de 36 ans seront automatiquement consultés pour leur adhésion à cette nouvelle organisation. Si certains éléments de la Jeune Alternative persistent, ils ne seront plus officiellement associés à l’AfD.
Pourquoi l’AfD souhaite-t-elle dissoudre la JA ?
La JA a opéré en tant qu’association indépendante, ce qui a limité le contrôle de l’AfD. Ses membres ont régulièrement suscité des controverses avec des slogans xénophobes. Par cette réforme, le parti vise à éviter une surveillance par le Bureau de protection de la Constitution au niveau fédéral, ainsi qu’une éventuelle procédure d’interdiction. De plus, il s’agit d’empêcher la dissolution de la JA elle-même. Cette initiative a suscité des débats au sein du parti, certains groupes de jeunesse s’opposant fermement à l’intégration, tandis que d’autres, comme la JA de Bade-Wurtemberg, l’ont soutenue.
Quels groupes régionaux de la JA sont surveillés ?
Le Bureau de protection de la Constitution surveille plusieurs fédérations régionales de la JA. Celles de Brandebourg, de Saxe, de Saxe-Anhalt et de Thuringe sont classées comme « de droite extrême sécurisée », tandis que la JA de Bade-Wurtemberg est considérée comme un cas suspect depuis 2022.
La réforme de la JA marque-t-elle un tournant pour l’AfD ?
La réforme envisagée peut être interprétée de diverses manières. Elle semble principalement destinée à éviter une surveillance fédérale et une possible interdiction. Actuellement, l’AfD est considérée comme un cas suspect d’extrême droite. Parallèlement, cette initiative signale une volonté de contrôle accru sur les tendances radicales au sein de l’organisation de jeunesse, dans le but d’améliorer son image.
Cette restructuration peut également être perçue comme un succès tactique pour Alice Weidel, candidate à la chancellerie et présidente du parti. Elle a non seulement réussi à imposer sa vision, mais a également prouvé sa capacité de leadership au sein du parti, un atout précieux pour les prochaines élections fédérales.