Un verdict controversé : la politique en fête, la DFL déçue et des fans abasourdis – n-tv.de

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La Cour constitutionnelle fédérale allemande a tranché sur la question des frais de police lors des matchs de football à haut risque, stipulant que les clubs doivent couvrir ces coûts, allégeant ainsi le fardeau des contribuables. Malgré la satisfaction de certains, comme Ulrich Mäurer, des tensions persistent, notamment au sein de la DFL, où des discussions sur une contribution collective sont envisagées. Mäurer propose un fonds annuel pour gérer ces dépenses, s’inspirant de modèles européens.

La décision de la Cour constitutionnelle fédérale met un terme à des années de tensions autour des frais de police lors des matchs de football à haut risque. Les réactions à cette annonce sont variées et passionnées.

Ulrich Mäurer ne pouvait cacher son immense joie. « C’est une journée mémorable. Cela prouve que notre combat en valait la peine », a déclaré le responsable, ravi du jugement qui met fin à un conflit de dix ans concernant les coûts liés à la sécurité lors de ces événements sportifs. Le verdict rendu par la Cour constitutionnelle fédérale (BVG) à Karlsruhe l’a totalement satisfait : « Cette décision est pleinement satisfaisante. Tout est clair. »

Le premier Sénat, présidé par Stephan Harbarth, a donné raison à Mäurer, confirmant que le football professionnel peut être tenu de couvrir les frais supplémentaires de police, ce qui signifie que ce sont principalement les clubs et non les contribuables qui supporteront ces coûts. « C’est un objectif constitutionnellement légitime », a affirmé Harbarth, précisant que le « principe de responsabilité » s’applique aux événements attirant plus de 5000 spectateurs.

Des tensions à prévoir dans le futur

« C’est une déception pour nous, mais nous devons l’accepter », a commenté l’avocat de la DFL, Bernd Hoefer. La ligue avait soutenu que la sécurité publique en dehors des stades devait être une responsabilité de l’État, financée par les fonds publics. Cette position est également partagée par l’alliance des supporters « Unsere Kurve », qui a exprimé sa surprise face à la décision.

La direction de la DFL s’attendait à cette issue. « Il est peu probable que les clubs des régions qui ne facturent pas ces coûts contribuent à un fonds commun », a déclaré Hans-Joachim Watzke, président du conseil de surveillance. Il a fermement rejeté l’idée d’un fonds commun, affirmant que la responsabilité revenait aux gouvernements régionaux.

Werder, en revanche, adopte un point de vue différent et anticipe des conflits à venir. La possibilité que les clubs paient les frais de police selon leur région pourrait susciter des tensions, même si Watzke a d’ores et déjà écarté les accusations de distorsion de concurrence.

« Nous devons entamer des discussions au sein de l’association de ligue. Werder ne doit pas porter l’intégralité de la charge », a déclaré Tarek Brauer, directeur général de Werder, soulignant le besoin d’une solidarité au sein de la ligue et d’une répartition équitable des coûts.

L’Allemagne s’aligne sur d’autres modèles européens

Au fil des ans, près de deux millions d’euros ont été facturés par Mäurer à la DFL. Werder a déjà réglé une partie de cette somme, tandis que le reste est en attente. Avec la confirmation de sa méthode de facturation, Mäurer pourrait trouver d’autres soutiens dans différentes régions.

Des États comme Hambourg, la Basse-Saxe et la Rhénanie-Palatinat sont considérés comme de potentiels alliés. Cependant, de nombreux responsables plaident pour une solution uniforme à l’échelle nationale. Mäurer a ainsi proposé un engagement annuel de la DFL d’environ 20 à 30 millions d’euros pour la gestion des coûts liés à environ 50 matchs à haut risque chaque saison en Bundesliga et en 2e division.

« Un fonds serait la solution la plus logique. La pression sur le football professionnel augmente, mais il faudra bien payer », a déclaré Mäurer. Il est convaincu qu’il peut rassembler une majorité lors de la conférence des ministres fédéraux de l’Intérieur pour clore définitivement ce sujet. Mäurer a déjà reçu le soutien des cours des comptes des Länder, qui recommandent une approche similaire à celle de Brême. Dans un contexte européen, sa demande semble raisonnable, car des pays comme l’Italie et la France imposent également des contributions aux clubs.