Le film *Virus*, sorti en 1999, est le fruit d’un long parcours d’adaptation, débuté par Chuck Pfarrer dans les années 90. Inspiré d’une bande dessinée de Dark Horse, il présente des différences marquées par rapport à son origine, notamment dans les personnages et l’intrigue. Malgré des critiques mitigées, le roman de S. D. Perry offre une exploration plus profonde du récit, mettant en lumière des éléments souvent négligés dans le film.
Un Voyage Cinématographique Commencé dans les Années 90
Le film Virus a officiellement fait son apparition sur les écrans en 1999, mais les terreurs biomécaniques qui le caractérisent ont vu le jour un peu plus tôt. Le parcours vers cette adaptation cinématographique n’a pas été de tout repos pour l’ancien Navy SEAL devenu écrivain, Chuck Pfarrer. Il a d’abord proposé son concept à Universal Pictures, avant de finalement se tourner vers Dark Horse Comics. Après le succès de la série, Pfarrer a tenté de convaincre à nouveau Universal, avec l’aide de la productrice Gale Ann Hurd, qui a joué un rôle crucial dans l’obtention des droits de Virus et la recherche d’un réalisateur adéquat.
Des Changements Marquants dans l’Adaptation
C’est en 1995 qu’Universal a d’abord contacté John Bruno pour réaliser Virus. Initialement, l’artiste des effets visuels était réticent à l’idée de diriger un long métrage, notamment à cause du scénario jugé trop complexe. Cependant, après une discussion avec son ami James Cameron, Bruno a décidé d’accepter, à condition d’apporter des modifications à l’histoire. En collaboration avec Dennis Feldman, scénariste de la franchise Species, ils ont révisé le script, changeant la nationalité du vaisseau fantôme de chinois à russe et transformant le virus informatique en une entité électrique extraterrestre.
La série de bandes dessinées Virus de Dark Horse, parue en 1992, suit l’équipage de l’Electra qui survit à un typhon dans le Pacifique avant de faire face à des créatures cachées sur un immense navire chinois. Le film, quant à lui, met en scène l’équipage du Sea Star, un remorqueur en déclin dirigé par Donald Sutherland dans le rôle d’Everton, qui découvre le Vladislav Volkov et les biomécanoïdes à bord. Jamie Lee Curtis et William Baldwin se battent pour leur survie aux côtés de Joanna Pacula, qui incarne Nadia, la seule survivante russe.
Les différences entre l’adaptation cinématographique et la bande dessinée sont frappantes, bien que pas surprenantes. Les noms de nombreux personnages ont été modifiés, à l’exception de Foster (Curtis) et Richie (Sherman Augustus). Le protagoniste Steve Baker (Baldwin) est une version moins musclée de son homologue Averil, tandis que le personnage d’Apia est remplacé par un matelot nommé Hiko (Cliff Curtis). Nadia de Pacula remplace Mallone, l’unique autre personnage féminin de la bande dessinée, et le capitaine Everton subit une transformation similaire à celle du capitaine Powell.
Bien que la bande dessinée Virus se déroule comme un film, elle ne laisse guère de place à la réflexion, privilégiant l’urgence et l’action. Dans le film, l’arrivée des extraterrestres est clairement expliquée : ils sont là pour récupérer des pièces de rechange, considérant les humains comme un virus. Bien que cette clarification soit peut-être moins subtile, elle offre une compréhension supplémentaire au public.
Souvent critiqué comme un simple produit de genre, Virus essaie néanmoins d’ajouter de la profondeur à son scénario minimaliste. La lecture de la série de bandes dessinées permet de mieux saisir cette distinction. Pour une immersion plus complète dans l’histoire, le roman de S. D. Perry propose une expérience enrichissante.
Bruno a exprimé son enthousiasme dans l’avant-propos du livre dérivé : « Le film était terminé au moment où j’ai lu la dernière novelisation de Virus. J’étais ravi. Voici l’histoire telle que je l’avais toujours imaginée. » La novelisation, publiée par Tor Books en août 1998, devait coïncider avec la première estivale du film, mais a été retardée à janvier 1999. Ce délai pourrait être attribué à la sortie imminente du film Halloween H20: 20 ans plus tard, un mois avant la date prévue de Virus. Bien que certains remettent en question la théorie des mois de décharge, les critiques négatives, notamment de Roger Ebert et de Variety, renforcent cette perception.
Malgré les critiques mitigées, le roman de S. D. Perry est une lecture captivante qui, dans certains aspects, surpasse son adaptation cinématographique. Ce roman permet de mieux comprendre les personnages et d’explorer des détails souvent négligés dans le film.