Gestion de patrimoine accessible : l’engouement pour les livrets d’épargne parmi le grand public

Gestion de patrimoine accessible : l'engouement pour les livrets d'épargne parmi le grand public

Liqid souhaite rendre le capital-investissement accessible à la classe moyenne supérieure, un groupe représentant environ 15 % de la population allemande. Malgré un intérêt limité pour les investissements, la mentalité évolue grâce à des outils comme les ETF. L’objectif est de démocratiser l’accès au capital-investissement, auparavant réservé aux riches, tout en soulignant l’importance de la diversification et de l’engagement à long terme.

Investissement pour la Classe Moyenne Supérieure

Les personnes particulièrement riches ont accès à des options d’investissement via des gestionnaires de patrimoine que les investisseurs traditionnels n’ont pas. La startup Liqid ambitionne de rendre ces opportunités accessibles à la classe moyenne supérieure, notamment en facilitant l’investissement dans des entreprises non cotées grâce au capital-investissement. Le fondateur, Christian Schneider-Sickert, évoque la lutte persistance contre la préférence pour les livrets d’épargne.

Un Public Cible en Croissance

Vous ciblez un public spécifique : des individus ayant trop d’argent pour une banque classique, mais pas assez pour une banque privée. Cela suffit-il pour générer un nombre significatif de clients ?

Christian Schneider-Sickert : On estime que cette catégorie représente environ 15 % de la population. En termes de richesse investissable, cela pourrait correspondre à 60 % de la richesse totale en Allemagne. Il ne s’agit pas de millionnaires au sens traditionnel du terme, mais de personnes disposant d’un revenu et d’un patrimoine au-dessus de la moyenne.

Ce groupe manifeste-t-il un intérêt marqué pour le type d’investissement que vous proposez en tant que gestionnaire de patrimoine ? Ou préfèrent-ils se contenter de leur maison ?

En Allemagne, l’intérêt pour l’investissement est souvent limité. Nous constatons cela en comparant les patrimoines à l’échelle européenne. De nombreux Allemands sont surpris de ne pas figurer parmi les plus riches. Bien qu’ils aient des revenus compétitifs, leur patrimoine est souvent moyen, contrairement à d’autres Européens qui possèdent une culture d’investissement boursier ou immobilière. La préférence pour le livret d’épargne est profondément ancrée dans la mentalité collective.

Pourquoi cette situation persiste-t-elle ?

Je pense que la perception du risque est très prononcée en Allemagne. Beaucoup de gens craignent de tout perdre, ce qui est difficile à envisager avec un portefeuille bien diversifié sur le marché des capitaux.

Cette mentalité évolue-t-elle ? Les jeunes devraient-ils changer leur façon de penser, étant donné que la retraite classique ne suffira pas ?

Il y a une tendance positive. Le succès des ETF a aidé à réduire certaines réticences, car il est devenu plus simple de s’engager sur le marché des capitaux. Cependant, en regardant la répartition actuelle de la richesse en Allemagne, le chemin reste long.

Vous allez au-delà de la gestion de patrimoine traditionnelle en proposant des investissements dans le capital-investissement, notamment via les ELTIF. Quel est l’objectif de cette initiative ?

Le capital-investissement était auparavant réservé à des investissements de plusieurs millions d’euros. Une première phase de démocratisation a abaissé ce seuil à 200 000 euros. Aujourd’hui, avec les ELTIF, l’objectif est d’ouvrir cette classe d’actifs à un public plus large.

Mais pourquoi le régulateur a-t-il restreint l’accès à cette classe d’actifs pendant si longtemps ? N’y a-t-il pas des risques associés ?

Quel que soit le type d’actif, la diversification est essentielle. Même dans le capital-investissement, il est crucial de diversifier. Le risque ne réside pas tant dans les fluctuations de valeur temporaires, mais plutôt dans l’impossibilité de réinvestir le capital quotidiennement, comme c’est le cas avec les actions ou les obligations. Cela nécessite un engagement à long terme.

Écoutez également le nouvel épisode de « L’heure zéro »

Cet article a été initialement publié sur Capital.de.