La Slovaquie et l’influence russe : Analyse de la politique de Fico

La Slovaquie et l'influence russe : Analyse de la politique de Fico

Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, renforce ses liens avec Moscou tout en menaçant l’Ukraine, suscitant l’indignation de l’opposition. Cette dernière s’unit pour contester son pouvoir par des votes de défiance, alors que les tensions au sein de sa coalition s’intensifient, rendant possibles des élections anticipées. Fico, critiqué pour son rapprochement avec la Russie, fait face à des manifestations contre sa dérive autoritaire, tandis que les relations avec l’Ukraine se détériorent autour des questions énergétiques.

Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, se rapproche de Moscou tout en menaçant l’Ukraine. Face à cette situation, l’opposition s’unit pour contester son pouvoir à travers des votes de défiance. Les tensions au sein de sa coalition s’intensifient, ce qui pourrait mener à des élections anticipées.

Depuis l’élection de Donald Trump aux États-Unis, de nombreux dirigeants nationalistes et pro-russes en Europe, comme Viktor Orban en Hongrie et Robert Fico en Slovaquie, voient une opportunité de renforcer leur influence. Lors d’une récente rencontre à Bratislava, les deux dirigeants ont affirmé que leurs idées devenaient prédominantes, Orban allant jusqu’à exprimer son désir de ‘prendre le contrôle’ de Bruxelles.

Peu avant Noël, Fico a effectué une visite à Moscou, étant accueilli par le président Vladimir Poutine. La semaine dernière, le vice-président du parlement, Andrej Danko, a également été en visite, soulignant l’importance des relations entre la Slovaquie et la Russie, avec une soirée mémorable au théâtre Bolchoï.

Lors de cette visite, Fico a exprimé sa satisfaction d’être en Russie, se présentant comme un représentant d’un des premiers parlements de l’UE. ‘Nous avons engagé un dialogue crucial pour aborder de nombreux défis’, a-t-il déclaré, provoquant l’indignation de l’opposition slovaque qui s’oppose fermement à cette proximité avec le Kremlin.

Relations tendues avec l’Ukraine

Actuellement, le gouvernement slovaque cherche à sécuriser l’approvisionnement en gaz à bas prix provenant de Russie. L’Ukraine a récemment laissé expirer un contrat de transit avec Gazprom, ce qui complique la situation. Bien que Fico ait visité la Russie et la Turquie, aucune discussion n’a eu lieu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce dernier a récemment accueilli le chef de l’opposition slovaque, Michal Simecka, à Kiev, et a exprimé sa volonté de discuter de la sécurité énergétique.

Dans ce contexte, Fico a menacé de prendre des mesures contre l’Ukraine en raison des tensions entourant le gaz, accentuant ainsi les frictions entre les deux pays.

Pression croissante sur la coalition de Fico

Depuis plus d’un an, des partis libéraux et de nombreux membres de la société civile manifestent contre le gouvernement slovaque, s’opposant à une dérive autoritaire inspirée du modèle hongrois. Les critiques s’intensifient, avec des voix qui affirment que Fico compromet les intérêts des citoyens slovaques tant sur le plan interne qu’international. ‘Son inclination pour la Russie nous éloigne de nos alliés occidentaux’, déclare Branislav Gröhling du parti libéral SaS.

Mardi, l’opposition a tenté de soumettre un vote de défiance au parlement. La coalition de Fico ne dispose que d’une majorité fragile, et des dissidents au sein de son propre parti commencent à s’inquiéter d’un rapprochement excessif avec la Russie. Certains membres d’extrême droite ont même quitté leur faction, ce qui renforce l’idée que le gouvernement pourrait devoir faire face à un remaniement ou à des élections anticipées.

Pour l’heure, Fico a réussi à éviter un premier vote de défiance grâce à une manœuvre procédurale, mais la tension monte et un nouveau vote pourrait rapidement avoir lieu.